Georgia est un roman de Julien Delmaire paru aux éditions Grasset en août 2013 (248 pages, 17 €, ISBN 978-2-246-80895-4).
Julien Delmaire est né en 1977. Il est slameur, auteur pour le théâtre, il anime des ateliers d'écriture et il est chroniqueur (Institut français, revue Cultures Sud). Georgia est son premier roman.
« Du fond de la soute, la mort n'a guère de remontrances, elle veut seulement que l'on se souvienne, au milieu du chant monotone des paraboles, du tintamarre des métros bondés, qu'un nègre avait voulu exister en dehors de sa terre natale, et qu'il n'obtint, en écho, qu'une cartouche de mépris. » (page 14).
Venance est conduit dans un centre de rétention administratif, « une bâtisse anodine cernée de hautes lignes barbelées » (page 16).
« c'est un homme, il est enfermé et il a peur. » (page 17).
C'est un cadavre qui est renvoyé par avion.
Un village sénégalais, au bord d'un fleuve. Venance bébé est attaqué par des oiseaux, c'est de là que vient sa peur des volatiles. Quelques années après, le fleuve lui prend son petit frère. Quant au frère aîné, il est recherché par la police car il a rejoint des voyous. Ne reste que Venance pour la fierté de la famille. C'est pourquoi le jeune homme achète un visa pour la France.
« Les hommes n'ont pas de racines, l'exil n'est pas un arrachement, plutôt un démâtage, une flottaison hasardeuse, un poison que l'homme s'inocule pour confondre la mort. […] Venance fuyait un monde qu'il ne pouvait plus habiter. L'Europe lui offrait le privilège de n'être enfin personne. » (page 55).
Alors qu'il a étudié pendant deux ans avec succès, Venance ne peut entrer en troisième année, il est dénoncé par une secrétaire.
« Il s'effrita, vira taciturne, puis absolument asocial, […]. Il devint l'étranger, non pas le noble fils de l'Ailleurs, mais le parfait indésirable. Le quotidien de Venance fut une embuscade permanente, un animal blessé se réfugia en lui. » (page 57).
Cependant, il travaille comme plongeur dans un restaurant et espère avoir des papiers en règle.
C'est à partir de là que je me suis ennuyée... Les problèmes du restaurant, bof... J'ai passé. Après, Venance rencontre Georgia et j'ai continué ma lecture dans l'espoir d'un rebondissement. Georgia qui écoute Joy Division, qui boit du rhum et du lapsang souchong. Mais ça n'a pas suffit à m'intéresser surtout qu'après, c'est la décadence, la déchéance...
Autant Alain Mabanckou m'a enchantée avec Tais-toi et meurs (coup de cœur 2012) et Fatou Diomé m'avait émue avec Celles qui attendent (coup de cœur 2010) autant j'ai été déçue par Georgia... Pas d'humour, pas de rythme, pas d'espoir, trop de noirceur...
« Un jeune homme salua Diallo, un métis à dreadlocks, une sorte de poète, un brave type, qui réfléchit sur le monde et parfois daigne y poser les pieds. » (pages 179-180) : clin d'œil de l'auteur à lui-même ?
Une lecture pour les challenges 1 % de la rentrée littéraire 2013, Bookineurs en couleurs (couverture jaune), Petit Bac 2013 (catégorie Prénom) et Premier roman.
Mais peut-être aurez-vous envie de lire ce roman ? Voici ce qu'en dit l'auteur :
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