L'été des lucioles est un roman de Gilles Paris à paraître aux éditions Héloïse d'Ormesson le 23 janvier 2014 (222 pages, 17 €, ISBN 978-2-35087-243-8).
Je remercie Gilles et les éditions Héloïse d'Ormesson pour ce beau roman.
Gilles Paris naît le 5 avril 1959 à Suresnes (Hauts de Seine). Il travaille dans le monde de l'édition et de la communication. Il a déjà publié trois romans : Papa et maman sont morts (1991), Autobiographie d'une courgette (2002) et Au pays des kangourous (2012) dans lesquels il fait à chaque fois intervenir un enfant de 9 ans. Plus d'infos sur son site officiel, http://www.gillesparis.net/.
Ce livre est le premier de l'année 2014 que je reçois, je suis ravie et j'ai envie de le lire tout de suite ! Parce que j'ai une tendresse particulière pour les lucioles depuis que j'ai vu (rien à voir avec le livre !) Le tombeau des lucioles, d'Isao Takahata il y a plus de vingt ans. Pourtant, je suis un peu gênée vis-à-vis des livres reçus en 2012 et 2013 (peut-être même qu'il en reste deux ou trois de 2011 !) mais c'est décidé, je le lis et, comme c'est un très beau roman, j'en parle avant sa parution !
Victor Beauregard est un enfant de 9 ans qui décide d'écrire un roman. Il habite à Bourg en Bresse avec ses deux mamans, Claire et Pilar, sa grande sœur, Alicia, 14 ans, qui ne pense qu'aux garçons, et sa tortue, Katouta.
Claire, sa maman, est libraire. Pilar, venue d'Argentine, peint des tableaux inspirés de son enfance et elle est devenue sa deuxième maman.
Les parents de Victor sont séparés – mais pas divorcés – depuis qu'il a 2 ans et son papa lui manque.
François, le père qui « ne veut pas grandir », reçoit Alicia et Victor régulièrement, dans son appartement à Paris mais il voyage beaucoup car il est photographe pour guides touristiques.
Pour les vacances d'été, la petite famille descend sur la côte méditerranéenne à Roquebrune-Cap-Martin où le père a hérité de l'appartement de sa sœur aînée, Félicité, morte dans un accident de voiture, mais il n'y vient jamais et l'été se passe toujours sans lui... Pourquoi ?, se demande Victor.
Le clin d'œil de l'auteur aux lectrices (avec les mots de Victor, c'est trop mignon)
« Maman est libraire. Elle écrit des petits mots tout en fluo pour les livres qu'elle a aimés, un Post-it jaune qu'elle colle sur la couverture pour attirer le regard du client. Maman tient aussi un blog où elle raconte l'histoire des livres, avec le prix, le nombre de pages et un mot pour les définir. C'est souvent « humain » ou « passionnant ». Et elle y annonce, un mois avant, les signatures des écrivains qu'elle va chercher à la gare tous les samedis. C'est simple, maman lit tout le temps, sauf sous la douche et quand elle dort. » (page 12).
Ce roman, c'est la magie de l'été, avec de nouveaux amis (Gaspard, Tom et Nathan, les jumeaux, Rosita, la gardienne de la résidence et Hedwige, la baronne qui a perdu sa famille), la mer et les baignades, les balades sur le chemin des douaniers surplombant la mer, les papillons, les cigales et la nuit avec les lucioles, les orages de chaleur et les gouttes de pluie qui sèchent avant de tomber au sol tellement il fait chaud, et surtout le premier amour (Justine de Vallon-Tonnerre).
C'est doux, c'est tendre et poétique, c'est drôle aussi ; ça m'a fait penser à deux romans coups de cœur de 2012, deux romans dont un garçon est aussi le narrateur avec tendresse et humour : Au pays des kangourous du même auteur (avec Simon, 9 ans) et Arsène, de Juliette Arnaud (avec Georges, 11 ans) mais les histoires sont différentes (quoique ça parle aussi de la famille et des relations humaines) et j'ai bien senti qu'il y avait un mystère.
Victor, en petit garçon attachant, à la fois naïf et mature, a bien quelques certitudes sur le monde des grands mais ce monde est pour lui « comme un grand point d'interrogation » (page 24) et il ne comprend « pas toujours les grandes personnes » (page 53).
L'été des lucioles est un roman vivant, vivifiant, spontané et sincère qui réchauffe le cœur en plein hiver et, même si je n'ai jamais passé de vacances familiales au bord de la mer, c'est un peu de mon enfance qui a ressurgi à certains moments, à certains questionnements de Victor, car qui n'a pas connu de secret de famille, des séparations, des deuils, des choses cachées qu'on a envie de savoir et de comprendre ?
Et pour conclure, comme dirait Claire, la maman libraire, c'est un roman humain et passionnant !
Mes phrases préférées
« À part les nains, tout le monde peut grandir en taille. Ça, c'est ce que l'œil voit. Mais grandir à l'intérieur, c'est plus compliqué. » (page 30).
« Je déteste me déguiser. C'est nul. Je n'ai pas envie d'être quelqu'un d'autre. » (page 83).
« Les secrets, Victor, c'est comme les coquillages qui refusent de s'ouvrir. On ne sait jamais ce qu'il y a à l'intérieur. » (Hedwige, page 106).
« Un jour, Victor, nous quitterons nos mamans. Nous irons vivre ailleurs, à Paris ou n'importe où, et nous essaierons de faire mieux. » (Alicia, page 155).
« Je suis un petit garçon extraordinaire. Je n'ai peur de rien. Ou presque. » (page 173).
Découvrez Gilles Paris et L'été des lucioles dans l'émission Dans quelle étagère le jeudi 23 janvier à 9 h 05 sur France 2 avec rediffusion le lendemain à 5 h 50. (source TéléObs).
Une lecture pour les challenges Animaux du monde (lucioles et papillons), Bookineurs en couleurs (couverture bleue), Petit Bac 2014 (catégorie animal) et Rentrée littéraire d'hiver 2014 (premier roman 2014, un coup de cœur, je la sens bien cette année !).
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