Le sourire de l'absente est un recueil d'André Cohen Aknin paru à l'Atelier du Hanneton en 2012 (50 pages, 18 €, ISBN 978-2-914543-27-9).
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André Cohen Aknin est né en 1949 à Oran (Algérie). Il est l'auteur de plusieurs pièces de théâtre (depuis 1988), d'un roman paru en 2006 aux éditions L'Harmattan, La lèvre du vent, et de trois recueils de textes poétiques : Visages, Le sang d'Abelle et Le sourire de l'absente, « troisième volet d'une exploration sur le double, le masculin et le féminin » (page 49). Il vit dans la Drôme depuis 1983. Plus d'infos sur http://briot-cohenaknin.hautetfort.com.
« pourrions-nous rester vivre avec ces anciens frères et attendre que nos liens se renouent plutôt que traverser la mer comme une rigole de sang ? nous sommes devenus invisibles dans mon pays poussent des grilles invisibles pousseront même quand j'aurai trois cents ans » (pages 16-17)
« c'est contre la nostalgie que je grandis » (page 21)
« pas à pas viennent les mots leurs enchaînements leurs enchevêtrements leurs inventions en même temps que leur destruction » (page 31)
« j'écris est-ce pour cela que tu souris » (page 39)
L'auteur prévient le lecteur en préambule : « Les textes sont écrits sans ponctuation dans une continuité qui rappelle les textes anciens où il faut dénouer soi-même les phrases reliées l'une à l'autre. Ça s'est imposé dans l'écriture, comme si, à ce moment-là, la ponctuation appartenait de nouveau au mot, son ventre. » (page 9).
Ces textes poétiques pourraient paraître courts et faciles à lire mais, du fait du manque de ponctuation, il faut un peu plus réfléchir, s'arrêter au bon moment ou revenir en arrière, comprendre le choix des mots, « leurs enchaînements (et) leurs enchevêtrements » comme le dit l'auteur, leur musicalité, mais la lecture est très belle, tendre, presque douloureuse car l'auteur raconte son enfance, sa famille, l'Afrique du Nord, le bonheur, et puis l'arrachement à la terre natale, l'exil et sa sœur jumelle morte de maladie.
Le livre est beau, grand format et en papier épais façon kraft avec un marque-page assorti (artisanal). Il est aussi un spectacle avec l'auteur qui lit son texte et une danseuse chorégraphe (mais je n'ai jamais vu ce spectacle) qui montre le lien invisible entre le frère et la sœur, et en général entre l'homme et la femme.
J'aimerais lire d'autres livres d'André Cohen Aknin et pas seulement son roman.
Une lecture pour les challenges Lire sous la contrainte (nom + nom) |