Herbe noire est un roman de Pierre Willi paru aux éditions Krakoen dans la collection Polar en janvier 2014 (264 pages, 14,80 €, ISBN 978-2-367940366).
Je remercie Gilles G. et les éditions Krakoen pour ce roman de la rentrée littéraire d'hiver.
Pierre Willi, né en 1956, est auteur, peintre et navigateur ; il est originaire du Nord mais vit dans le Périgord. Herbe noire est son septième roman mais je ne connaissais pas cet auteur. Plus d'infos sur http://pierrewilli.eklablog.com/.
Paulin, 13 ans, est en internat chez les sœurs. Lors des vacances, il rentre à la ferme dans le hameau de Treunouille. C'est un coin isolé, entre Poitiers et Guéret, dans la Haute-Vienne, avec un étang, une petite rivière et quatre fermes dont celle de ses parents, Denise et Raymond Tersanne.
« Ici, c'est pas le bout du monde, non, on se retrouverait plutôt en plein centre... Le centre du Centre. » (page 6).
Il retrouve les enfants des voisins, les Delambre : Nadège, surnommée Nana, 14 ans, et son frère Gérard, 16 ans. Nana a arrêté de parler depuis des années. Il y a aussi Gabriel, qui a une moto, et vit normalement à la ville.
« Nana, si elle ne parle plus, elle continue de s'exprimer. Je veux dire qu'elle parle avec les gestes, le visage, les yeux, mais seulement quand elle veut et à qui elle veut. […] Un jour, on va se barrer tous les deux, loin, très loin. Le plus loin possible ! Je ne sais pas encore où ni comment, mais je sais qu'on va se barrer. On ne va pas rester là, à se laisser pourrir doucement sur pied comme les autres. Finir comme eux ? Non ! Ce n'est pas possible. » (page 35-36).
Réprimandes chez les sœurs, réprimandes chez ses parents...
« Cette année, les vacances, elles commencent mal. J'ai bien l'impression que ça va être un été pourri. » (page 62).
Autant le dire tout de suite : ce roman a sûrement un fort potentiel mais je n'ai pas aimé le style ! Trop de mots inventés (vasouille, sandouiches...), des fautes de grammaire (malgré que...) et un décor un peu trop noirci pour être plausible.
Des paysans ruinés et inactifs suite à des années de surproduction, violents et alcooliques.
Des ados – entre 13 et 18 ans – désœuvrés, qui consomment cigarettes, alcools, drogues, qui jouent avec le sexe et avec des armes à feu (chargées).
« Les rêves et la réalité sont tellement mélangés, tellement dans tous les sens, que je renonce à reconstruire ma mémoire de la veille. D'ailleurs, peut-être que je rêve encore ? » (page 105-106).
Non seulement ce serait plutôt un cauchemar qu'un rêve mais en plus Paulin ne va pas rêver longtemps...
« On est partis. On ne reviendra plus. » (page 137). « Où va-t-on ? […] – Le plus loin possible. – Autant dire jusque nulle part. – T'as une meilleure idée ? – Non. – Alors, allons-y. » (page 152).
Le sous-titre, sur la couverture, prévient « Obligés de fuir, ils ne sont jamais revenus » et effectivement, la fuite (les cent dernières pages à peu près) m'a plus intéressée que le début du roman, plutôt rural. Mais, même s'il y a une ambiance dans Herbe noire (et elle est plutôt sombre), ce roman m'a un peu ennuyée... Cependant, si vous aimez les tragédies et les road movies sanglants, ce livre noir peut vous plaire.
Mon passage préféré : « Ah, la famille, Paulin, la famille ! C'est comme une toxine qu'on a dans le sang. » (page 174).
Une lecture pour les challenges ABC critiques 2013-2014 (lettre W), Bookineurs en couleurs (couverture noire), Rentrée littéraire d'hiver 2014 et Thrillers et polars 2013-2014.
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