La traduction est un roman de Pablo de Santis paru en septembre 2004 aux éditions Métailié dans la collection Suites (154 pages, 8 €, ISBN 2-86424-512-4). La traducción (1998) est traduit de l'espagnol (Argentine) par René Solis.
Pablo de Santis est né en 1963 à Buenos Aires. Il est romancier (également pour la jeunesse), scénariste (pour la télévision et de bandes dessinées), journaliste et éditeur jeunesse. Du même auteur : Le théâtre de la mémoire (2002), Le calligraphe de Voltaire (2004), Le cercle des douze (2009), La soif primordiale (2012) et le dernier roman en date : Crimes et jardins paru le 6 mars 2014.
Miguel De Blast est traducteur du français et du russe vers l'espagnol. Depuis trois ans, il travaille sur les écrits des neurologues russes du cercle de Kabliz.
Invité par Julio Kuhn à un congrès de traducteurs, il se rend à Port-au-Sphinx où sont réunis des confrères de plusieurs nationalités qu'il n'a pas vus depuis dix ans. Ana Despina, une ancienne petite amie partie avec son meilleur ami, Naum, sera aussi présente.
Mais l'endroit est lugubre, l'hôtel Internacional del Faro n'est construit qu'en partie parce que les anciens propriétaires ont fait faillite, des phoques viennent mourir sur la plage et le cadavre de Valner, spécialiste des « langues inventés, perdues, artificielles », et en particulier de la langue énochienne, vient d'être retrouvé dans la piscine par Ximena, la jeune pigiste du journal El Día qui souhaitait l'interviewer.
Cette nuit-là, Miguel célèbre son quarantième anniversaire, loin d'Elena, qu'il a épousée il y a cinq ans...
Le commissaire Guimar est chargé de l'enquête mais il est dépassé par les événements. « Cela fait des années que j'attendais une affaire dans ce genre. Un mystère à résoudre. Et le jour où cela m'arrive enfin, je me rends compte que je n'ai pas la moindre idée de comment faire. » (page 116).
Bien que suspect, Miguel qui connaît bien le monde de la traduction enquête aussi de son côté. En accompagnant Ximena à la piscine pour qu'elle prenne des photos, il y trouve une pièce d'un peso en nickel qui « n'a plus cours depuis le début des années 70 ». Puis le corps de Rina Agri est retrouvé dans la baignoire de sa chambre et Zúñiga rate son suicide par noyade...
Les personnages et le site touristique à l'abandon (sur la côte argentine) ont bien sûr une bonne place mais les « héroïnes » sont bel et bien la linguistique et la traduction (elles sont des énigmes autant que l'enquête), ce qui fait l'originalité de ce roman court et intense (avec une atmosphère un brin fantastique) que je vous conseille chaleureusement.
Mes passages préférés
« Quand l'enveloppe avec le tampon de l'université est arrivée chez moi, j'ai pensé qu'il devait s'agir de vieux imprimés. Nous continuons à recevoir pendant des années des informations d'associations ou de clubs auxquels nous n'appartenons plus, des abonnements à des revues résiliés depuis longtemps, des salutations de vétérinaires adressées à un chat disparu depuis un siècle. » (page 7).
« Ximena n'était pas intéressée par la pièce. Elle prenait des photos de la toiture, de l'escalier béant, d'un chat se promenant sur la corniche. » (page 59).
Une lecture pour le Mois argentin qui entre aussi dans le challenge Amérique du Sud – Amérique latine et dans le Tour du monde en 8 ans.