15 février 2008
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Annika Thor, l'auteur, est née en 1950 dans une famille juive de Göteborg (Suède). Elle est bibliothécaire, scénariste (cinéma, théâtre) et écrit pour les adolescents.
Agneta Ségol, la traductrice, est également née en Suède, mais vit en Normandie. Tout en enseignant le français et la civilisation française à l'université de Caen, elle traduit des romans du suédois vers le français.
Une île trop loin est le premier roman d'une série en 4 tomes consacrée à Stéphanie (Steffi) et Éléanore (Nelli), deux sœurs autrichiennes que leurs parents, juifs, ont exilé en Suède pour les protéger du nazisme et de la guerre. Alors que les fillettes devaient rester ensemble, elles sont placées dans deux familles différentes... Elles ne comprennent pas la langue et elles se sentent vraiment perdues sur cette île au bout du monde. De plus, la séparation ne devait durer que 6 mois maximum, le temps que leurs parents aient les papiers pour les États-Unis mais l'annexion de l'Autriche par les Allemands et la guerre annulent leurs projets de fuite. C'est Steffi, la plus âgée qui raconte leur histoire et leur nouvelle vie au large de Göteborg, elle chez tante Marta et oncle Evert, sa cadette chez tante Vera qui a deux jeunes enfants.

Dans ce deuxième roman, les sœurs ont grandi. Steffi a 13 ans et a accepté la proposition de la famille Söderberg : loger dans la chambre de leur fille qui vient de se marier et pouvoir fréquenter le lycée. Elle découvre aussi les joies et les peines de l'amour avec le fils de la maison, Sven, qui a 19 ans. Pendant ce temps-là, Nelli reste sur l'île, elle s'est bien habituée à sa nouvelle famille et écrit moins à ses parents car elle oublie l'allemand. Steffi s'en inquiète mais ce qui la préoccupe le plus, c'est l'état de santé de ses parents et le fait qu'elle reçoive moins de lettres d'eux. Elle va souvent se réfugier au bord de l'étang aux nénuphars où Sven l'a emmenée après la première journée de lycée.
Quand Steffi et Nelli retrouveront-elles leurs parents ? Je ne connais pas la réponse car je n'ai pas encore lu les deux derniers tomes. Mais je le ferai car c'est une histoire différente de celles qu'on a l'habitude de lire : les sœurs se rappellent leur vie à Vienne avec leurs parents, la mère est musicienne et le père médecin. Elles se retrouvent isolées en Suède, sur une île où la vie est rude et les distractions rares : leurs « tantes » les ayant fait baptiser, la musique et le cinéma sont interdits. Elles doivent apprendre rapidement une nouvelle langue, avoir de bons résultats à l'école, obéir à des inconnus, ne rien dire de leur passé, se faire accepter par les autres enfants et souffrir en silence d'être séparée de leurs parents, d'être déracinées. Voilà ce qu'ont subi les enfants juifs pendant la guerre, du moins ceux qui ont pu fuir à temps parce que les autres ont vécu pire.
Publié par Catherine
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