L'aliéniste est un thriller paru aux Presses de la Cité en mars 1995 (480 pages, 19,80 €).
Titre original : The alienist ; traduction de René Baldy et Jacques Martinache.
Il a été réédité en poche en mars 1996, dans la collection Romans étrangers de Pocket n° 10079 (576 pages, 7,20 €, ISBN 2-26607-224-2).
Caleb Carr naît le 2 août 1955 à Manhattan, où il grandit et où il vit encore, il connaît donc bien New York. Il est diplômé d'histoire.
Ses livres parus en français par ordre chronologique :
L'ange des ténèbres, Presses de la Cité, avril 1998
Le diable blanc : un aventurier américain devenu mandarin en Chine, Presses de la Cité, septembre 1999
Le tueur de temps, Presses de la Cité, avril 2001
Le secrétaire italien : une nouvelle aventure de Sherlock Holmes, Presses de la Cité, août 2006
Une note de l'auteur en exergue explique le titre du livre : « Avant le XXe siècle, les malades mentaux étaient considérés comme aliénés, c'est-à-dire étrangers, non seulement au reste de la société mais aussi à leur propre nature. Les spécialistes qui étudiaient et traitaient leurs pathologies étaient connus sous le nom d'aliénistes. ».
Les principaux personnages de ce roman extraordinaire sont Théodore Roosevelt, alors préfet de police de New York, le Docteur Laszlo Kreizler, médecin et « éminent aliéniste », fondateur d'un institut-école et centre de recherche pour l'enfance, Sara Howard, une des premières femmes dans la police, les frères Lucius et Marcus Isaacson, des policiers vifs et intelligents et John Moore Schuyler, journaliste criminel au Times, narrateur de cette histoire après le 9 janvier 1919 (en fait après la mort du premier Président Roosevelt).
Mars 1896, des corps d'enfants atrocement mutilés sont découverts. Roosevelt, Kreizler et Moore, amis de longue date, enquêtent sur un des premiers serial-killers aux États-Unis, mais ils vont devoir faire vite : des enfants sont humiliés, torturés, tués. Ils seront aidés par Sara Howard, Lucius et Marcus Isaacson et Cyrus Montrose, un Noir gigantesque, domestique, cocher et garde du corps de Kreizler. Mais certains vont leur mettre des bâtons dans les roues : les pègres locales et les églises qui n'aiment pas qu'on piétine leurs plates-bandes, les familles et les compagnons d'infortune des victimes, vivant dans la misère, la terreur et faciles à manipuler.
La New York de la fin du XIXe siècle peut terroriser ou scandaliser les lecteurs, cette ville habitée par ceux que l'Europe, l'Afrique et l'Orient refoulaient, ceux qui n'arrivaient pas plus riches dans le nouveau monde que dans l'ancien qu'ils avaient quitté et qui n'avaient aucun moyen de s'enrichir ou même de survivre sans se vendre ou vendre leurs enfants. Je pense qu'un bon thriller reflète la société telle qu'elle est (ou était à une autre époque) et c'est ce que réussit Caleb Carr avec L'aliéniste. Nos héros apprennent comment relever des empreintes et on y découvre les débuts de la psychiatrie criminelle et même les prémices du profilage. C'est pourquoi j'ai beaucoup aimé ce roman que je vous conseille de lire aussi bien pour le suspense policier que pour la reconstitution historique. En plus, c'est son premier roman, quel talent !
Je ne pense maintenant qu'à une chose : lire les autres romans de Caleb Carr !
[Répertorié sur Blog-O-Book.]
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