Un chasseur de lions est un roman d'Olivier Rolin paru au Seuil dans la collection Fiction & Cie en août 2008 (237 pages, 17,50 €, ISBN 978-2-02-084649-3).
Olivier Rolin, né en 1947, diplômé en littérature et en lettres, écrivain bourlingueur, avait présenté Un chasseur de lions dans La grande librairie. Bien que nominé pour certains prix littéraires (Goncourt, Médicis, Renaudot), il n'en a reçu aucun.
En voyant, au Museu de Arte à São Paulo, un tableau que Manet a peint en 1881, l'auteur se rappelle avoir lu quelque chose sur Eugène Pertuiset, Le chasseur de lions représenté et se demande « comment Manet, si spirituel, en est-il venu à faire le portrait de ce balourd au regard éteint ? » (page 9), tableau pour lequel il a en plus reçu une médaille (page 211) qui lui ouvre le droit d'exposer chaque année !
Il part donc sur les traces de Manet et de son ami rougeaud, et emmène le lecteur dans la deuxième moitié du XIXe siècle, de la France au Brésil en passant par l'Algérie, le Soudan, le Dahomey (Bénin), le Niger, les Falklands (Malouines), la Patagonie, l'Autriche, la Russie, le Panama où Pertuiset « assiste à une révolution » (page 47), le Pérou où « il mène la grande vie. [...] il est invité à toutes les fêtes de la haute société de Lima. Sa force physique, sa faconde, ses gaffes en font une attraction, une soirée sans lui est une soirée ratée » (page 80).
C'est à Lima que le chasseur de lions va rencontrer Géraldine, une comédienne française en tournée qui lui parle du trésor des Incas. Pertuiset décide alors de partir en Terre de Feu, terre inexplorée, pour une expédition scientifique. Il se rend à Santiago pour les autorisations et offre un spectacle pyrotechnique.
Pendant ce temps-là, Manet peint ses modèles Clochette, Berthe, Méry, Nina, ...
Mais la Terre de Feu, « C'est plat, avec quelques collines, des hautes herbes... Pas un arbre, des lacs... Du vent, beaucoup de vent... C'est... très loin.. » et de trésors point !
Dans ce récit haut en couleurs, le lecteur croise Beaudelaire, Rimbaud, Degas, Huysmans, Eugène Courret (un photographe français à Lima), Hugo, Verne, Brillat-Savarin, Zola, Monsieur Thiers, Mallarmé, tant d'autres, et même Tintin et Haddock !
Mon passage préféré
En 1882, Pertuiset se présente chez l'empereur Napoléon III pour lui offrir la peau du lion noir, le premier qu'il a tué. Il est un maître des feux d'artifice, un inventeur (balle explosive), un marchand d'armes et « il espère emporter un contrat d'armement ». Manet l'accompagne, plus par curiosité, lui qui est républicain. Mais l'empereur les fait poireauter tout le jour et ne les reçoit pas : « - Vive la République, mon cher, lui glisse Manet. - Ah ça, fichtre oui, pour le coup : vive la République ! » (page 45).
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