J'aime la voix d'Alain Souchon, ces musiques, ses textes, son univers et sa nonchalance naturelle. C'est un artiste que j'écoute depuis ses débuts et à qui je reste fidèle même si j'écoute de nombreux autres artistes, ce que je veux dire c'est que j'ai ses albums, que je les écoute toujours avec plaisir et qu'il m'arrive de chanter certains titres à tue-tête !
Cet album Au ras des pâquerettes sorti en 1999 était passé plus ou moins inaperçu. Souchon est peut-être un de ces artistes des années 70 et 80 tombés en désuétude, qui font indéniablement partie du paysage musical français et dont on parle un peu lors de la sortie d'un nouvel album et puis on repasse à autre chose...
Pardon est comme une prise de conscience pour l'écologie et surtout la protection des rivages. Les paroles sont jolies, poétiques, le « pardon » est répétitif donc lancinant.
Le baiser est une chanson légère, au goût de fraise, sur le baiser, l'amour d'une inconnue, la Belgique.
Tailler la zone parle d'une rencontre avec une vendeuse de glaces sur une plage, d'un amour rêvé, fantasmé.
Rive gauche est un hommage mélancolique aux poètes, Prévert, Verlaine, Ferré, Vian, Gréco, Jane et Serge et les changements moches de ce quartier de Paris.
L'horrible bye-bye est une chanson sur l'amitié et la douleur du moment de la séparation.
Au ras des pâquerettes parle avec bonne humeur de la campagne, la vie, l'amour car « sans amour on reste au ras des pâquerettes ».
C'était menti est une chanson sur le mensonge et la désillusion. La musique est composée par son fils Pierre. Il y a des allusions à des personnages du siècle dernier et à la drogue.
Petit tas tombé est une chanson pleine de jeux de mots pour se remettre de bonne humeur malgré le fait qu'elle fait allusion aux sans-logis (« une âme est sous ces cartons »).
Dans Une guitare un citoyen, Souchon observe le monde qui l'entoure mais un gars avec une guitare est un homme comme les autres, pas obligatoirement quelqu'un d'engagé.
Caterpillar est une chanson amusante sur les filles car évidemment « les filles et leurs mystères sont un sujet immense pour les auteurs-compositeurs ».
L'eau et les bords de mer sont très présents dans cet album : Côte d'Azur dans Pardon, Mer du Nord dans Le baiser, une vendeuse de glaces sur une plage dans Tailler la zone, côtes bretonnes où Souchon est en compagnie de Voulzy dans L'horrible bye-bye.
Au ras des pâquerettes est un album sérieux, poétique, avec des textes profonds ou amusants, avec des morceaux plus rock (composés par son fils Pierre, les autres morceaux sont composés par Voulzy). Mais j'ai l'impression que c'est un album à écouter uniquement car il n'y a pas de titre accrocheur qu'on pourrait se rappeler et fredonner comme ses grands succès (J'ai dix ans, S'asseoir par terre, Jamais content, Poulailler's song, Allo maman bobo, Rame, On avance, Y'a d'la rumba dans l'air, Foule sentimentale, C'est déjà ça...). C'est peut-être pour ça qu'il a fait moins parler de lui et c'est dommage pour ceux qui sont passés à côté de ces beaux titres.
Retrouvez Alain Souchon sur son site www.alainsouchon.net avec la vidéo de Parachute doré (surprenant la musique hawaïenne !), un titre extrait de l'album Écoutez d'où ma peine vient annoncé pour le premier décembre 2008.