Comme mes 4 autres livres pour le défi Littérature policière sur les 5 continents sont des romans parus chez 10/18, j'hésitais pour l'Asie entre ce roman coréen et d'autres parus chez 10/18. Et puis je me suis dit que je n'allais pas faire une thématique « éditeur unique » et je suis restée sur mon premier choix coréen.
La mort à demi-mots est un court roman de Kim Young-ha paru en 1996 en Corée et en 1998 chez Philippe Picquier puis réédité en 2002 chez Picquier Poche (n° 185, 139 pages, 6 €, ISBN 2-87730-606-2) et traduit du coréen par Choi Kyungran et Isabelle Boudon.
Il est amusant de constater que le titre coréen de ce livre « Naneun nareul pakwihal kwoulika ita » qui signifie « J'ai le droit de me détruire » est une citation de Françoise Sagan (lire l'avant-propos à ce sujet).
L'auteur
Kim Young-ha est né en 1968 en Corée du Sud mais il aurait passé une partie de son enfance dans la zone démilitarisée entre la Corée du Sud et la Corée du Nord. Après deux recueils de nouvelles, La mort à demi-mots est le premier roman de cet auteur qui reçoit en 1996 le prix du meilleur jeune écrivain de l'année, prix décerné par l'éditeur Munhakdongne basé dans la ville de Paju dans la province de Gyeonggi. Kim Young-ha est considéré comme un des chefs de file de la nouvelle génération d'auteurs coréens.
Mon résumé
Séoul, années 90, le narrateur est le tueur. Un tueur qui en fait ne tue pas : il rend service à des clients qu'il juge dignes de mourir ! Des personnes au bord de la mort (maladie, dépression) qu'il fait parler durant leurs rendez-vous et qu'il convainc de mourir, sous-entendu se suicider... C'est un esthète, un amoureux de peinture, de livres d'histoire et de guides touristiques (avec les honoraires versés par ses clients, il part en voyage). Il se souvient de sa première « cliente », c'était il y a deux ans, en hiver, elle s'appelait Seyoun.
Puis le lecteur fait connaissance des frères K et C : l'un est chauffeur de taxi, l'autre est cinéaste. Lorsque C est revenu de l'enterrement de leur mère, il a trouvé son frère K dans sa maison, sur son canapé avec une femme : elle s'appelait Judith puis elle aussi fut une victime du « tueur ».
Mon avis
Classé en roman policier, ce roman n'en est pas véritablement un dans le sens où n'y a pas d'enquête. En fait c'est le lecteur confronté aux personnages et à sa propre perception des choses qui « mène l'enquête » pour savoir qui est le tueur. Un des deux frères ? Quelqu'un d'autre ? Court mais intense, froid et cruel, ce petit livre met tellement le lecteur à l'épreuve que j'ai pensé à la cruauté de certains films coréens, comme Old boy de Park Chan-wook par exemple. De quoi vous donner des frissons et vous faire sentir coupable !
Je voulais aussi remercier l'ami qui m'a offert ce roman : B, merci (tu te reconnaîtras) !
Du même auteur chez Philippe Picquier
Fleur noire, ou l'histoire de plus de 1000 Coréens, au début du XXème siècle, fuyant leur pays occupé par les Japonais et vendus comme esclaves au Mexique pour récolter le sisal ou henequén. Roman de 394 pages traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, paru en janvier 2007 et dont la version poche (496 pages) est annoncée pour janvier 2009. L'empire des lumières, racontant la vie de Kim Kieyong, un espion nord-coréen « qui a 24 heures pour prendre une décision et faire basculer sa vie, mais de quel côté ? » Roman de 384 pages traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, annoncé pour janvier 2009 : j'ai lu les deux premiers chapitres disponibles sur le site des éditions Philippe Picquier et ça commençait vraiment bien ! |
J'espère qu'après avoir lu ce post, vous aurez envie de lire un des romans de cet auteur et de découvrir la littérature coréenne !
Dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents, cet article est également publié sur le blog consacré au défi.
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