Il y a 3 semaines, j'ai lu (dévoré !) Le koala tueur et autres histoires du bush. C'est un recueil de 15 nouvelles de Kenneth Cook paru en février 2009 aux éditions Autrement dans la collection Littératures (157 pages, 15 €, ISBN 978-2-7467-1239-3). The killer koala est traduit de l'australien par Michelle Vignol.
Considéré comme l'un des principaux écrivains australiens contemporains, Kenneth Cook est né en 1929 à Lakemba (une banlieue de Sydney), a étudié à Fort Street High School (la plus ancienne école gouvernementale d'Australie, 1849) et a exercé plusieurs métiers dans toute l'Australie (il a même fondé un nouveau parti politique dans les années 60). Il est mort en 1987 (arrêt cardiaque) et son oeuvre continue d'être publiée et traduite.
Précédemment parus aux éditions Autrement dans la collection Littératures
Cinq matins de trop (2006, lien éditeur)
Par-dessus bord (2007, lien éditeur)
À coups redoublés (2008, lien éditeur)
En février 2010 : La vengeance du wombat et autres histoires du bush (lien éditeur)
Le livre commence avec cette phrase : « Y a deux choses qui font pas bon ménage, proféra Blackie d'un ton pédant : l'alcool et les serpents. » (page 5). Je crains qu'il n'y ait pas que les serpents, mais aussi les crocodiles, les éléphants constipés, et surtout les koalas...
Alcool et serpents : Dans le Queensland, sur la plage au nord de Mackay, un écrivain (l'auteur) et un photographe, tous deux venus travailler, font la connaissance de Blackie, un montreur de serpents.
La vie sexuelle des crocodiles : L'auteur accompagne un ami professeur à Sydney qui veut étudier les grands crocodiles d'estuaire. Ils partent sur l'Alligator River au nord du pays et se retrouve face à un énorme crocodile en rut..
Le koala tueur : Sur Kuduluna, îlot au large de la Tasmanie, les 12 koalas sont menacés par le manque de nourriture, vous savez les bonnes feuilles d'eucalyptus. Le narrateur aide une officier des parcs nationaux à installer ses charmantes bestioles ailleurs. Charmantes ?... Fou rire garanti !
Cent canettes : S'arrêtant dans un bar de Coober Pedy qui signifie « homme blanc dans un trou » (mines, maisons troglodytes, grottes creusées à flancs de colline), l'auteur est témoin d'un pari complètement fou : un homme d'une trentaine d'années accepte de boire cent canettes de bière. De quoi vous dégoûter de cette boisson rafraîchissante pour des mois !
Vic, montreur de serpents : Tout ce que vous pensez sur les serpents est « complètement faux ». Jusqu'à ce qu'un python et un taïpan fassent en public quelque chose de « tout à fait inhabituel »...
Actifs liquides : Au nord de la Nouvelle-Galles du Sud, un fermier s'occupe d'une éléphante et vend ses excréments comme engrais mais depuis deux jours, Annie n'a rien fait. « Il y a une tonne d'actifs bloqués dans les conduits. » plaisante Alan en appelant le vétérinaire qui préconise un lavement.
Quelques spécimens intéressants : Alors qu'il chasse les papillons et les insectes dans la péninsule du Cap York près de Weipa pour un ami collectionneur, l'auteur prend part à l'expédition d'un policier qui enquête en compagnie de deux campeurs (braconneurs ?) sur un crocodile qui a avalé leur ami.
Tours de chameau : cinq dollars : « L'un des mythes répandus sur l'Australie, c'est qu'elle n'abrite aucune créature dangereuse, hormis les crocodiles, les serpents et les araignées. C'est faux. Il y a aussi des Aborigènes et des chameaux. Individuellement, ils sont redoutables. Ensemble, ils sont quasi mortels. » (page 79) ou comment se faire duper par le chameau et son propriétaire.
Cédric le chat : Ayant accepté de monter de nouveau à dos de chameau, l'auteur accompagne son ami Bill, propriétaire de terre et de bétail dans le Queensland. Mais sur la piste de Birdsville, lui et sa monture se retrouvent face au chat « le plus gros, laid et furieux » (page 90) qu'il ait jamais vu. Or ce chat, Cédric, appartient à Henry Gibbs, le voisin de Bill, un vieux fou alcoolique.
Le cochon furibond : Après avoir vendu les droits de son roman « Pig » au réalisateur John Crew, l'auteur se rend dans les marais de Macquarie en Nouvelle-Galles du Sud pour attraper un énorme cochon sauvage mais l'animal est plus coriace que prévu. « Le cochon et la Honda entrèrent en collision » (page 105). Une histoire digne de Razorback !
L'or noir : Au nord de Kalgoorlie, en Australie Occidentale, il y a des régions aurifères et l'auteur fut tenté de chercher de l'or mais « il y avait à coup sûr beaucoup d'or, mais aussi beaucoup de désert. » (page 109). Le cours de l'or étant fixé, méfiez-vous des Aborigènes qui vendent des pépites à un dixième de leur valeur...
Le chien qui aimait les animaux : Lorsque l'auteur a recueilli un labrador retriever abandonné dans le désert, il ne se doutait pas que George (c'est le nom qu'il lui a donné) aimait tellement les animaux qu'il lui en ramènerait de toutes sortes, y compris un serpent king brown, un des « reptiles les plus venimeux au monde. » (page 119).
Le mineur fou : Dans un pub de Coober Pedy, l'auteur rencontre Bert, un mineur qui accepte de lui faire visiter sa mine d'opales. Le problème, c'est que l'auteur reste coincé (à cause de son embonpoint et de la bière qu'il a bue) dans un boyau et que le mineur a allumé une mèche qui ne va pas tarder à exploser... Cook plaisante souvent de sa carrure imposante et de son embonpoint mais ce jour-là, la mésaventure aurait pu vraiment mal tourner.
Rencontre du type corallien : Encore un ennui dû à un « copain de bar », cette fois-ci, Bill à Airlie, « excellent point de départ pour la grande barrière de corails. » (page 131). Après quelques verres, Bill entraîne l'auteur en bateau à une centaine de kilomètres de la côte pour une plongée alors qu'il sait « à peine nager », qu'il est « presque obèse » et qu'il a « une phobie morbide des requins. » (page 131). Heureusement que la vue est belle !
Six taïpans : Au bar, l'auteur a rencontré Hans, un scientifique allemand qui a trouvé une solution incroyable pour faire sortir des taïpans (serpents très dangereux et protégés) d'Australie et les ramener en Allemagne. Le narrateur a promis à l'Allemand de ne rien dire mais, dans l'avion qui va à Denpasar (Indonésie), ils sont assis l'un à côté de l'autre et Hans ne se sent pas bien du tout.
Mon passage préféré : « Les enthousiastes ne sont pas des gens comme les autres. Ils ne sont ni meilleurs ni pires : simplement différents. » (page 18) dans La vie sexuelle des crocodiles.
Un recueil à lire absolument pour découvrir l'Australie, même si les histoires vraies – racontées avec beaucoup d'humour – semblent invraisemblables donc difficiles à croire. Dans la postface, Mireille Vignol donne son avis et des explications sur Kenneth Cook, son engagement et son oeuvre littéraire.
À savoir que Le koala tueur est le premier recueil d'histoires du bush d'une trilogie et qu'il est suivi par Wombat revenge et par Frill-necked Frenzy qui fut publié à titre posthume.
Assurément un auteur dont je lirai d'autres ouvrages (romans ou nouvelles).
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