Cadavre d'État est un roman de Claude Marker paru en juin 2009 aux éditions Carnets Nord (401 pages, 18 €, ISBN 978-2-355360244).
Je remercie Suzanne de Chez les Filles et les éditions Carnets Nord de m'avoir envoyé ce polar de l'été.
L'auteur
Claude Marker est le pseudonyme d'une personne qui souhaite garder l'anonymat et qui connaît très bien le monde des hommes politiques et des hauts-fonctionnaires.
Le livre
Hubert de Vaslin, un conseiller de Matignon chargé de mission auprès du Premier ministre, est mort dans le bureau de Rebière, avec qui il vient de parler au téléphone. C'est Jean-Marc Ledauchy envoyé par Rebière (occupé au restaurant avec des élus anglais), qui trouve le corps, avec Marcel Dauran un surveillant de nuit.
Plutôt que de déranger Rebière au restaurant, Ledauchy contacte Michèle Billetot, directrice de cabinet du Premier ministre, Dominique Neyrac. « Écoutez bien, Jean-Marc, commence Mich. Évidemment, il est exclu que quelqu'un trébuche sur le cadavre d'un conseiller de Matignon dans un bureau de l'Intérieur. Donc, une équipe va déplacer le corps. Naturellement, vous ne serez plus dans votre bureau lorsque l'équipe arrivera. » (page 35). Le corps de Vaslin devient un « cadavre d'État ».
Quelques heures après, le mort est découvert dans une voiture sur le parking isolé d'un Consorama par un gardien qui faisait sa ronde habituelle.
C'est la commissaire Coralie Le Gall qui est chargée de l'enquête, qu'elle va mener avec Zacharie, son « deuxième lieutenant. Lui, il est au ras du sol, noiraud, un peu chauve et un peu gras, franchement laid, mais intelligent, pointu, acéré, et d'une gentillesse qui touche à la sainteté. » (page 42).
Mais qu'est-ce qui a poussé Coralie Le Gall à devenir flic ? Son père, un haut-fonctionnaire escroc ? Le pourri qui a tué son fils ?
Mon avis et quelques extraits
J'ai plus l'habitude de lire des romans policiers et des thrillers que des polars et j'ai eu un peu de mal avec le vocabulaire employé (poch, chtib, foutbol, gardav, Pipeul, djînes, chêqueupe, tolkie, keskimank, proc, loqdus, troujasse, champe, interviou, craspèque, tévé, piègeacs, dircabs, klînex, dîle, spîdée, backroume, stèque, zoumant, macchab, blousy...). Pour dire que Le Gall aime et défend la langue française, j'ai trouvé tous ces mots bizarres, incongrus. Mais c'est un bon polar politique, avec une sacrée dose d'action, une pointe de romantisme (sa relation avec Jean-Marc Ledauchy) et c'est plein de sous-entendus comme « Un nabot, le fou à grelots qui aurait usurpé la place du souverain » (page 62) ou d'humour comme « Aurai-je jamais l'occasion de lui donner mon opinion sur les politichiens, les ponctionnaires, les diplotames (vocabulaire de Charles de Gaulle » authentique, historique !) » (page 66) ou de phrases pas politiquement correctes comme « Moi, dans l'incohérence de pensée et la confusion morale qui sont en train de faisander mon pays, je veux garder l'esprit clair, le regard net, et j'affirme mes préférences : les braves gens, et pas les barbares ; la grand-mère, et pas le loube. Une fois pour toutes, j'ai fait mon choix. Ne pas choisir, c'est prendre parti pour le violent. Car on ne peut pas protéger à la fois la victime et le sauvage qui la tabasse. Désolée d'être si mal élevée ! Que ceux qui doutent de ma vision tranchée du monde viennent avec moi dompter les fauves. J'embauche. » (pages 76-77).
À lire si vous aimez les polars ou la politique ou les deux !
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