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« On ne doit jamais manquer de répéter à tout le monde les belles choses qu'on a lues » Sei Shônagon in « Notes de Chevet ». Lues, mais aussi aimées, vues, entendues, etc.

Le club des policiers yiddish, de Michael Chabon

Le club des policiers yiddish est un roman de Michael Chabon paru en janvier 2009 aux éditions Robert Laffont dans la collection Pavillons (483 pages, 21 €, ISBN 978-2-221-10879-6). The Yiddish policemen's union (2007) est traduit de l'américain par Isabelle Delord-Philippe. Il a reçu le Prix Sidewise et le Prix Nebula du meilleur roman en 2007 ainsi que le Prix Hugo du meilleur roman et le Prix Locus du roman de SF en 2008.

 

Michael Chabon est né en mai 1963 à Washington dans une famille juive mais il a grandi à Columbia (Maryland). Il a étudié l'Art à l'université de Pittsburgh (Pennsylvanie) et l'écriture à l'Université d'Irvine (Californie). Il vit avec son épouse, Ayelet Waldman, et leurs quatre enfants à Berkeley (Californie). Il est romancier, scénariste, et travaille aussi pour la bande dessinée.

Du même auteur

1988 The mysteries of Pittsburgh – Les mystères de Pittsburgh

1991 A model world and other stories – Avenue de l'océan (recueil de nouvelles)

1995 Wonder boys – Des garçons épatants

1999 Werewolves in their youth – Les loups-garous dans leur jeunesse (recueil de nouvelles)

2000 The amazing adventures of Kavalier & Clay – Les extraordinaires aventures de Kavalier & Clay : prix Pulitzer 2001

2002 Summerland

2004 The final solution – La solution finale

2007 Gentlemen of the road

2008 Maps and legends (essai)

 

Ce roman riche et dense est à la fois un roman policier et une uchronie.

La partie uchronie : L'état d'Israël n'existe pas, ou plutôt il a existé mais « 1948. Drôle de temps pour être juif. En août, la défense de Jérusalem s'effondra ; vaincus par le nombre, les Juifs de la république d'Israël vieille seulement de trois mois furent délogés, massacrés et jetés à la mer. » (page 44) et « La Terre promise n'a jamais paru plus lointaine ou inaccessible à un Juif de Sitka. Elle se trouve à l'autre bout de la planète, un lieu misérable dirigé par des hommes unis seulement dans leur résolution à ne laisser entrer que le menu fretin d'une poignée de Juifs las. Depuis un demi-siècle, Arabes irréductibles et partisans de l'islam, Perses et Égyptiens, socialistes, nationalistes et monarchistes, panarabistes et panislamistes, fondamentalistes et parti d'Ali mordent à belles dents dans Eretz Yisroël et le rongent jusqu'à l'os. Jérusalem est une cité de murs couverts de sang et de slogans, de têtes fichées sur des poteaux téléphoniques. Les Juifs pratiquants du monde entier n'ont pas abandonné l'espoir de vivre un jour sur la terre de Sion. » (pages 31-32) oui mais voilà, les Juifs sont exilés en Alaska, terre de glace des Indiens Tlingit et des ours polaires ! De plus, la mentalité du monde reste la même puisque « si quelque chose tourne mal ou va de travers, le blâme puisse en être rejeté plausiblement sur les Juifs. » (page 74).

La partie roman policier : Depuis son divorce, Meyerle Landsman habite à l'hôtel Zamenhof. Une nuit, le gérant le réveille car un occupant dénommé Emanuel Lasker vient d'être retrouvé mort d'une balle dans la tête. C'était un joueur d'échecs, homosexuel, drogué, et probablement le Tsaddik Ha-Dor, c'est-à-dire le Messie ! L'inspecteur Landsman et son équipier, Berko Shemets (Juif par son père et Tlingit par sa mère) mènent l'enquête sous les ordres de Bina Gelbfish (ex-Madame Landsman, promue capitaine depuis peu). « [...] si votre fils était le Messie, je pense que nous sommes tous dans la mouise. Parce que, à l'heure qu'il est, il repose dans un tiroir de la morgue au sous-sol de l'hôpital de Sitka. » (page 170). En plus, il leur reste onze affaires non résolues et pour les résoudre, seulement deux mois avant la rétrocession de l'Alaska aux États-Unis, date où les Yids devront partir...

 

Ce roman est un peu difficile à lire car il y a de nombreux mots yiddish (un glossaire se trouve en fin de volume mais il est pénible de s'y référer systématiquement pendant la lecture et j'aurais préféré que les notes soient en bas de page) et aussi plusieurs termes techniques du jeu d'échecs (heureusement, je connais un peu) mais le jeu en vaut le menora (chandelier à sept branches), lol ! Pour le style, pour l'originalité du scénario et des personnages, pour l'humour (juif évidemment !). Une belle découverte, donc.

 

PS : Publication de cet article le 18 août sur le blog du défi Littérature policière sur les 5 continents.

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N
C'est un roman que je retiens pour plusieurs choses qui me plaisent ! Le fait que ce soit une uchronie et un policier, plus dans le milieu juif ashkénaze ... Assez rare pour s'en souvenir ! Merci Catherine ... A bientôt pour la suite du défi policier !
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C
<br /> <br /> C'est vrai, c'est rare. Je t'en souhaite bonne lecture !<br /> <br /> <br /> <br />
M
Le sujet est attirant mais je pense que la lecture est trop ardue.
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C
<br /> <br /> Trop ardue, quand même pas ! Comme je disais à Lorence, on ne peut pas lire que des livres simples et faciles d'accès...<br /> <br /> <br /> <br />
L
Chouette avec les commentaires assez désastreux de ma mére, je l'avais un peu mis de coté mais toi tu me donnes envie de m'y plonger.
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C
<br /> <br /> Comme je l'ai écrit, il est un peu difficile à lire mais il vaut le coup. Si on ne lisait que des choses simples... Bonne lecture !<br /> <br /> <br /> <br />