Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 15:21

C'est grâce au défi Littérature policière sur les 5 continents que j'ai lu des notes de lecture sur L'empreinte du renard - Meurtres en pays Dogon et La malédiction du Lamantin de Moussa Konaté et que j'ai eu envie de découvrir ces romans policiers du Mali. Je vais sûrement regretter de ne pas les avoir lus dans l'ordre chronologique mais j'ai eu l'occasion de lire d'abord La malédiction du Lamantin et c'est lui que j'ai choisi pour le continent africain pour mon second tour du défi. Du même auteur L'assassin du Banconi, suivi de L'honneur des Kéita (Gallimard, 2002).

 

La malédiction du Lamantin est donc un roman policier de Moussa Konaté paru en mai 2009 dans la collection Fayard noir (213 pages, 15,90 €, ISBN 978-2-213-63514-9) et d'après ce que j'ai compris, c'est le troisième livre mettant en scène le commissaire Habib et à chaque enquête, il rend visite à une minorité différente du Mali et doit faire avec leurs superstitions.

 

Kokri, un village de pêcheurs Bozos, proche de Bamako, la nuit. Kouata, le chef du village hémiplégique, son épouse Nassoumba, le vieux thérapeute traditionnel Zarka et Mandjou le griot sont présents à une cérémonie : le devin Kalapo a interrogé le sable à trois reprises et le peuple Bozo doit demander pardon à Maa, le dieu Lamantin du fleuve Djoliba (fleuve Niger) pour ses erreurs. Mais Maa a refusé leurs offrandes : « [...] les eaux du fleuve furent violemment agitées par des vagues énormes qui rejetèrent le coq, puis ses plumes, puis les noix de cola sur la berge. » (page 16). Apété, témoin caché de la scène, est apostrophé par « un géant d'un noir foncé, taillé comme un haltérophile [...], et armé d'un énorme gourdin » (page 17) qui l'oblige à parcourir Kokri et Bamako en annonçant leur mort aux habitants.

Bamako, le lendemain. Le commissaire Habib Kéita est mécontent car sa précédente enquête, menée en pays Dogon (voilà, je le savais que j'aurais dû les lire dans l'ordre !) est close, le dossier est classé et les coupables courent toujours... C'est en compagnie de son jeune collaborateur, l'inspecteur Sosso Traoré, que le commissaire Habib surprend Apété annoncer la fin du monde. Plus tard, Zarka (qui était un ami de son défunt père) lui rend visite à la brigade criminelle et lui annonce aussi la fin du monde. Puis un violent orage, inhabituel en février, secoue le pays : « Si ce n'était pas l'annonce de la fin du monde, ça y ressemblait étrangement. » (page 29).

Le surlendemain, Habib et Sosso sont appelés à Kokrini car les corps de Kouata et de Nassoumba ont été découverts. Mais à cause des superstitions des Bozos qui se fichent des preuves et des empreintes, les policiers doivent laisser agir l'imam Lassine et le devin Kalapo avant de voir les corps... « Maintenant, les autorités vont faire leur travail. C'est la loi qui le veut. Ils nous ramèneront les corps sans tarder. » (page 33). « Dans quel monde vivons-nous ? s'étonna Habib une fois assis dans la voiture, à côté de Sosso. C'est à en devenir fou. » (page 34).

Le principal suspect est Sodjè, le fils que le chef Kouta a eu avec sa première épouse aujourd'hui décédée.

Comme ils s'en doutaient depuis le début, Habib et Sosso reçoivent des pressions afin d'arrêter l'enquête : « De quel droit des gens n'ayant aucun lien avec la police pouvaient-ils se donner l'autorité d'imposer au chef de la brigade criminelle d'abandonner une enquête ordonnée par le procureur de la République ? Était-ce la république ou la gérontocratie ? Certes, on pouvait comprendre l'attachement des personnes âgées aux traditions ancestrales, mais elles n'étaient ni élues ni nommées. À supposer qu'on leur cédât une fois, ne faudrait-il pas céder toujours ? Ne deviendraient-elles pas les vrais maîtres du pays, qu'elles gouverneraient strictement selon les traditions millénaires ? À quoi cela pourrait-il mener, sinon au chaos ? » (pages 108-109) et « Je ne comprends pas ce que tu veux dire. J'ai une enquête à mener sur un ou deux meurtres. J'en suis tout juste au début. Que les Bozos, puis à leur suite les autres ethnies m'intiment l'ordre d'arrêter mes investigations parce qu'ils ont une tout autre conception du crime, je peux comprendre, mais que toi, tu souhaites que je change de démarche, alors là, je reste perplexe. » (page 131).

Heureusement quelques-uns (qui ne sont pas des Bozos) acceptent de parler ce qui permet à l'enquête d'avancer un peu.

Et puis, on voit un peu la vie de famille du commissaire (il est marié et a deux enfants, un garçon et une fille), le quotidien à Bamako, les différences entre les ethnies (qui n'ont souvent pas le droit de se mélanger).

 

Un de mes passages préférés

« Écoute, mon cher, ne perdons pas de temps : tu as fauté et du dois payer. Ou c'est à moi que tu paies directement et ça te fera six mille francs, ou tu vas payer à la fourrière et ça te coûtera douze mille francs. Décide-toi vite et laisse-moi faire mon boulot. » « Ah, quel pays ! se désola le commissaire. Des agents de police qui rackettent au su et au vu de tous ! » (pages 21-22).

 

C'est un roman policier totalement dépaysant et agréable à lire (l'enquête ne se déroule qu'en quelques jours). J'ai tellement aimé que j'ai enchaîné avec L'empreinte du renard !

Partager cet article

Repost0

commentaires

M
<br /> <br /> Fil de soie serait ravi de faire parti des copains d'Edwyn. Il est flatté de cette proposition et t'en remercie.Si tu veux, tu pourras découvrir sa dernière aventure avant son grand retour à la<br /> ville .<br /> Merci de tes autres commentaires sur les livres et les films: nous avons des goûts communs!<br /> J'ai parcouru le blog de Maud Lethellieux grâce à ton lien et je lui trouve une personnalité attachante.<br /> A bientôt j'espère. Mimi.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Bonsoir Mimi, j'ai créé la rubrique des copains dans le blog d'Edwyn mais pour l'instant il n'y a pas encore d'articles donc elle n'apparaît pas . Je te souhaite une<br /> bonne lecture de Moussa Konaté : n'as-tu pas envie de participer au défi Littérature policière sur les 5 continents ? Je suis d'accord avec toi pour Maud, je suis sûre que c'est une personne simple et attachante, malheureusement à chaque fois qu'elle était en dédicace pas trop loin de chez moi, je n'ai pas pu y<br /> aller...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Merci de cette visite si prompte et des commentaires qui accompagnent tes lectures des aventures de Fil de soie. J'en suis très touchée et cela m'encourage à continuer à écrire dans ce blog. Je<br /> suis assez novice en matière de communication électronique et je ne sais pas toujours bien l'utiliser,donc, il peut y avoir des erreurs.<br /> <br /> <br /> A bientôt et salut de Fil de soie à Edwind.Il est beau lui aussi!<br /> <br /> <br /> Mimi.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Mimi, merci d'être repassée. Je trouve que ton blog est bien et il mériterait plus de visites. Je pense à créer une nouvelle rubrique sur le<br /> blog d'Edwyn pour présenter des 'copains du Web' et Fil de Soie en serait bien sûr. Pour l'instant j'ai deux ou trois liens, encore faut-il contacter les maîtres et avoir leur accord, à voir dans<br /> les prochains mois.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> J'ai l'intention de participer au Safari littéraire, découvert par l'intermédiaire de ton blog que je vais souvent visiter, et j'ai acheté derniérement ce livre malien. La chronique que tu en<br /> proposes m'incite d'autant plus à le lire. Merci. <br /> <br /> <br /> Moi aussi j'ai un chat adoré,il est dans mon blog. Il s'appelle" Fil de soie".<br /> <br /> <br /> Mimi des Plaisirs.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Mimi, bonjour et merci de t'être manifestée . Je t'en souhaite<br /> bonne lecture, et je te conseille aussi du même auteur le premier de la série : L'empreinte du renard. Je vais de ce pas sur ton blog pour le découvrir et voir ton chat . Bonne semaine et à tout de suite !<br /> <br /> <br /> <br />

Coccinelle Présente...

  • : La culture se partage
  • La culture se partage
  • : « On ne doit jamais manquer de répéter à tout le monde les belles choses qu'on a lues » Sei Shônagon in « Notes de Chevet ». Lues, mais aussi aimées, vues, entendues, etc.
  • Contact

Mes challenges

 

 

 

height="188"

 

height="200"

 

Recherche

Blog+

     

 

     

 

     

 

  bonial – catalogues, promos en ligne sans papier

 

 

TBACorange.gif

 

 

SpiralGraphics.jpg

Archives

Présente sur

Edwyn, Faiel & Cie

EdwynAV1 FaielAV1bis

 

Les défis et challenges

La page du challenge Des contes à rendre

Les partenaires
Mon profil sur Babelio.com
LivraddictLogo2.png
Matagot.jpeg
ClubLibfly.jpg
EntreeLivreLogo.png
VendrediLecture.

Où êtes-vous ?

Locations of visitors to this page

 


Tops blogs ebuzzing

Ebuzzing - Top des blogs
Ebuzzing - Top des blogs - Culture
Ebuzzing - Top des blogs - Littérature
PageRank Actuel
.
Créer un blog gratuit sur overblog.com - Contact - CGU -