Au nord du monde est un roman de Marcel Theroux paru le 26 août 2010 aux éditions Plon dans la collection Feux croisés (288 pages, 22 €, ISBN 978-2-259-21219-9).
Far North (2009) est traduit de l'anglais par Stéphane Roques.
Marcel Theroux est né le 13 juin 1968 à Kampala (Ouganda). Son père est le romancier américain Paul Theroux. Marcel Theroux, de nationalité anglaise, a d'abord étudié à Cambridge puis à Yale. Il a vécu aux États-Unis et a travaillé pour la télévision.
Bien qu'il soit son premier livre traduit en français, Au nord du monde est son quatrième roman, nommé pour le Arthur C. Clarke Award (prix anglais de littérature de SF) et finaliste pour le National Book Award (prix américain de littérature).
Ses premiers romans sont The strangers in the Earth, The confessions of Mycroft Holmes : a paper chase(qui a reçu le Prix Somerset Maugham) et A blow to the heart.
Plus d'infos sur le site officiel de Marcel Theroux, en anglais.
Des catastrophes (inondations, famines, guerres, réfugiés trop nombreux...) ont détruit le monde et les villes sont vides, contaminées (nucléaire, anthrax...). « Il n'y avait plus âme qui vive [...] » (page 34).
Il restent bien quelques survivants par-ci par-là, principalement des Toungouses et des Iakoutes qui vivent comme leurs ancêtres dans le Grand Nord.
Parce que l'histoire se déroule en Sibérie où la famille de Makepeace Hatfield est arrivée il y a des années en tant que colons Quakers quittant Chicago pour un monde meilleur : « quitter l'argent, l'avidité, l'idolâtrie » (page 57) mais « On peut mettre tout le monde à égalité sur la ligne de départ, ça n'empêchera pas certains d'avoir plus de choses à l'arrivée et de chercher à les protéger, ni d'autres d'en avoir moins et de crier au scandale. » (page 58).
Makepeace, qui récupère les livres et les armes, est la seule personne survivante de sa famille, de la ville d'Evangeline même, c'est-à-dire à environ 1500 km à la ronde, et ne pense qu'à se suicider jusqu'au moment où un avion passe dans le ciel. Il y a donc des gens quelque part et qui vivraient comme avant ?
Makepeace va prendre la route avec son cheval et partir à la recherche des survivants. Àla recherche d'un monde qui n'existe plus... Mais « le monde n'est pas sentimental, il est sans pitié. » (page 62). Un des grands passages du livre est à la fin de la première partie (pages 103-104).
Et je ne peux en dire plus ! Ce sera à vous de découvrir qui est Makepeace, sa famille, son passé, et ce qui va lui arriver.
Extraordinaire, ce roman post-apocalyptique ! Comme La route de Cormac McCarthy, il développe la fin du monde, la Terre polluée et pratiquement invivable, un nombre restreint de survivants, mais de façon totalement différente. L'écriture est moins brutale, mais montre quand même la violence, la perte des notions humaines, et le récit est plus philosophique, plus spirituel, du coup peut-être plus optimiste, quoique... J'ai lu ce roman en deux fois, mais j'aurais aimé le dévorer d'une traite tant j'ai été happée par le récit intelligent et maîtrisé. Encore un gros coup de cœur pour moi en cette rentrée littéraire 2010.
Je remercie la UlikeTeam de m'avoir envoyé ce roman car j'ai chroniqué Au nord du monde dans le cadre d'un partenariat avec le site Chroniques de la rentrée littéraire et de l'organisation du Grand prix littéraire du Web Cultura.
Quelques extraits
« Il y a plein de choses que je voudrais désapprendre, mais on ne peut feindre l'innocence. Ne pas savoir est une chose, faire semblant de n'avoir jamais su, c'est une imposture. » (page 101).
« Étrange, à quel point l'homme n'est jamais plus cruel que quand il se bat pour une idée. » (page 110).
« Chacun s'attend à assister à la fin de quelque chose. Ce à quoi nul ne s'attend, c'est à assister à la fin de toute chose. » (page 224).
Chronique de lecture parue le 6 septembre sur Chroniques de la rentrée littéraire.
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