Avec Clandestine, on entre de plain-pied dans l'enfance. Textes de Virginie Cady et dessins de Marc-Renier. Clandestine est parue chez
Futuropolis en avril 2009 (200 pages, 23 €, ISBN 978-2-7548-0-0192-8).
Anjou, juillet 1969, une belle jeune femme brune accompagnée d'un homme blond arborant un médaillon peace & love sur une chemise ouverte.
Au dernier moment, la jeune femme refuse d'avorter et décide de mener la grossesse à terme.
Ensuite, est-ce elle qui a laissé de son plein gré son nourrisson ou est-ce sa mère qui le lui a enlevé ? C'est ce que Virginie se demande.
Virginie, née le 17 février 1970, est élevée par une grand-mère veuve et un tantinet revêche (qui est sûrement son arrière-grand-mère). Enfermée à la campagne, dans une maison trop grande...
Virginie a un secret, elle voit des choses cachées, tout est possible dans sa tête. Alors qu'elle est encore à quatre pattes, elle dessine déjà et ses dessins prennent vie. Tout de même, elle s'ennuie, pose souvent des questions qui n'obtiennent pas de réponses et la peur envahit sa vie. Mamie (qui est sûrement sa grand-mère) lui rend visite régulièrement et l'emmène parfois en forêt dans sa 2CV. Un jour Mamie arrive avec un tableau, des lettres et des crayons. C'est justement ce que voulait Virginie : maîtriser les lettres, l'écriture et pouvoir lire comme mémé !
Pas une enfance brisée mais estropiée, de l'amour d'une mère et d'un père, une enfance pas vraiment malheureuse mais sans grande affection, pleine de secrets, de questions, et sans enfants de son âge avec qui jouer...
L'histoire d'une fillette qui devra se construire et devenir une adulte, presque seule, et qui va, malgré ses peurs, ses doutes et ses interrogations, créer son propre espoir. L'histoire de pas mal d'enfants d'après mai 68, il me semble...
Les dessins de Marc-Renier sont sobres, sans décor superflu, presque « légers ».
J'aimerais bien lire la suite rapidement.