Frontière mouvante est un roman policier de Knut Faldbakken paru aux éditions Seuil policiers en mars 2011 (359 pages, 21,50 €, ISBN 978-2-02-096445-6). Grensen (2005) est
traduit du norvégien par Hélène Hervieu.
Je n'ai pas reçu ce livre dans le cadre du Jury Babelio – Seuil policiers, c'est Libfly qui me l'a envoyé pour l'opération « Un livre, un(e) Mordu(e), une critique ». Je remercie donc Libfly pour ce polar norvégien.
Knut Faldbakken est né le 31 août 1941 à Oslo (Norvège). Il a étudié la psychologie puis est devenu journaliste et éditeur (magazine littéraire Vinduet dans les années 70). Il est auteur (théâtre, romans, polars) depuis la fin des années 60.
Arne Vatne est divorcé de Gerda, il est menuisier spécialisé dans l'aménagement des commerces, il vit à Hjellum, en Norvège, près de la frontière suédoise (vers Magnor). Il est tombé amoureux d'une jeune prostituée russe, Vlasta, mais elle a disparu. Serait-ce elle qu'il a percutée avec sa voiture en cette nuit de tempête de neige dans la vallée d'Odalen ? Le lendemain, les journaux ont annoncé que la jeune femme était décédée... De plus, sa fille, Anne, étudiante en sciences sociales à Oslo, fréquente des étrangers louches et son copain, Alban, la maltraite.
Le brigadier Jonfinn Valmann et le sous-brigadier Harald Rusten sont appelés d'urgence car un camion de poulets congelés s'est retourné sur la route. Le camion a été abandonné et la police y a retrouvé de la drogue.
Veuf, Valmann fréquente Anita qui travaille sur un projet interscandinave (Norvège et Suède) avec le Suédois Jan Timonen. Il faut dire que la région est paisible en apparence, mais elle est touchée par la criminalité organisée internationale (trafic humain, vente de jeunes filles, prostitution, trafic de drogues).
Quelques extraits
« Les criminels aujourd'hui panachent différentes activités illégales, il n'y a plus de frontière entre les trafics. Des gens tout ce qu'il y a de normal s'y mettent aussi, pour arrondir leurs fins de mois. Quant au prétendu code d'honneur entre gangsters, il a disparu depuis longtemps. » (page 72).
« Les filles, c'est leur capital ! Ils investissent dans ces filles, ils ont des agences pour repérer les éventuelles proies, les approcher et leur faire miroiter ds promesses de travail et que sais-je, les faire sortir du pays, leur confisquer passeport et papiers, les isoler, les maltraiter et les violer, briser leur volonté par tous les moyens imaginables avant de les obliger à travailler pour eux et de se faire des millions sur leur dos. » (page 155-156).
Maltraiter des humains, c'est une chose, mais maltraiter des animaux ? « Dès son enfance, c'était mal barré. Il y a des gens comme ça. À l'âge de quatre ans déjà, il a jeté le chat dans le puits. On a réussi à récupérer la pauvre bête, mais lui a attendu qu'il fasse sombre pour recommencer. Non, il y en a qui sont comme ça, méchants. Foncièrement méchants. Irrécupérables. » (page 170).
« C'est brutal, c'est violent, c'est pourri... […] Mais c'est malheureusement la réalité et j'aimerais bien... » (page 187).
C'est mon premier polar norvégien et je pense que – comme beaucoup de lecteurs avant moi – je vais devenir accro aux polars scandinaves !
En fait, c'est la deuxième enquête de Valmann, le premier tome L'athlète est paru en février 2009 au Seuil policiers.
Frontière mouvante, frontières plus vraiment surveillées entre la Norvège et la Suède, mais la législation est un peu différente entre les deux pays : par exemple l'un autorise le commerce du corps et l'autre pas. Les gangs, principalement des Balkans et d'Europe de l'Est, en profitent ; les trafics rapportent beaucoup ; les filles de l'Est que l'on prostitue sont légions, et au passage quelques filles scandinaves paumées aussi. Tant qu'il y a de la demande..., tant que des gars esseulés comme Vatne peuvent sauter des jeunes filles comme Vlasta ou Alka...
Valmann lui est un policier à l'ancienne, il est intègre, il veut mener l'enquête à son terme et arrêter les coupables. Il veut trouver ce qui est arrivé à Vlasta, il veut que Kaisa et sa fille Evy soient reconnues comme victimes...
Knut Fladbakken a une belle écriture, à la fois fine et sombre, les personnages et les paysages sont parfaitement décrits, je me suis laissée emporter dans cette région froide et enneigée, presque le bout du monde.
En savoir plus sur la Norvège ? Visitez le site officiel de la Norvège pour la France !
commenter cet article …