L'affaire Bluewaters est le tome 2 de Penelope Green, de Béatrice Bottet. Il est paru aux éditions Casterman en mai 2012 (330 pages, 15 €, ISBN 978-2-203-04016-6).
Je remercie Brigitte et les éditions Casterman de m'avoir envoyé ce roman. Je rappelle que le tome 1, La chanson des enfants perdus, avait été en 2011 mon coup de cœur de littérature jeunesse/young adults (avec La route des magiciens (Les Dolce, 1) de Frédéric Petitjean).
Prologue : une adolescente arrive dans une pension ; elle est renommée Vivian.
« Pas un orphelinat, non. À Bluewaters les enfants n'ont pas d'identité, pas d'existence légale. » (page 45).
Des années plus tard, mais moins de deux mois après l'enquête dans le quartier malfamé de l'East End, Penelope Green et Cyprien Bonaventure sont à bord de la Pearly Mermaid, un navire transatlantique qui navigue vers New York.
Si pour son premier voyage en paquebot Penelope voyage en tant que passagère en première classe, Cyprien lui travaille en tant que marin.
« Ni marins ni passagers sur le pont. Penelope attendit tranquillement, admirant pour la première fois depuis le départ les reflets des étoiles sur l'eau, s'imprégnant de cette beauté marine, de l'odeur saline, du son des cliquetis métalliques et du vent. » (page 25).
« L'ambiance sur ces navires transatlantiques, au moins en première classe, était sans aucun doute détendue, raffinée, un peu mondaine, et chacun ici respirait une prospérité de bon aloi. Il n'en était sûrement pas de même en troisième classe, où dans des entreponts collectifs sans aération s'entassaient des familles entières de candidats à l'émigration, ou en seconde, où voyageait une population plus ordinaire. » (page 36).
J.H. Grayson, du Early Morning News, a envoyé Penelope interviewer Alison Redfern, une poétesse américaine qui vient de recevoir un prix littéraire. Elle en profitera pour écrire une série d'articles sur la condition des femmes sur le nouveau continent et sur ce qu'elle juge intéressant.
À bord, Penelope rencontre Mr Pemberton, un magicien hypnotiseur qui la délivre du mal de mer, Mr Chapman, un policier new-yorkais, et Helen Pryce qui lui remet une lettre de la part de Grayson.
Après s'être installée dans une petite pension de famille agréable, Claremont House, Penelope commence son travail de journaliste. D'abord interviewer Miss Redfern puis enquêter sur Bluewaters.
« La foule new-yorkaise semblait ne jamais s'arrêter et virevoltait autour du banc où ils s'étaient assis. Le tintamarre des tramways, des sabots de chevaux, des conversations, des vendeurs à la criée et des ritournelles des chanteurs de rues était assourdissant. » (pages 116-117).
« Des hommes qui tapent leur femme. Des gars qui se bagarrent à cause de l'alcool. Des crimes pour un drap, pour une cruche, pour une place dans un dortoir. La misère fait faire des horreurs. Ne t'étonne pas. » (page 132).
Après la lecture du tome 1, j'attendais avec impatience le tome 2 et je n'ai pas été déçue. Bien sûr, il est construit sur le même modèle (une découverte, une enquête, un méchant, du danger, du rebondissement...) mais il est aussi différent tant par le thème que par la démarche de Penelope et Cyprien.
Penelope va continuer d'enquêter et c'est tant mieux car je suis épatée !
« N'oublie pas que c'est lui qui m'a chargée d'enquêter, de par tout le vaste monde, sur toutes les facettes de la situation de la femme. Eh bien, ça, ça en fait partie, crois-moi. Il est question de changer les mentalités en prévision du XXe siècle, alors je peux aussi bien chercher à faire fort tout de suite. » (page 248).
Vivement la prochaine enquête donc ! Je me demande sur quel continent Grayson va envoyer Penelope.
Une lecture pour les challenges La Belle Époque, Littérature jeunesse & young adults et Le crime n'a pas de frontière.
commenter cet article …