L'arbre transformé est un roman de Daniel Guillaume paru aux éditions du Seuil en avril 2010 (187 pages, 16,50 €, ISBN 978-2-02-099602-0).
Je remercie Le Seuil qui m'a envoyé le livre.
Daniel Guillaume est né en 1967, il a déjà publié des travaux universitaires, des commentaires, critiques et articles, ainsi que des poèmes dans des revues (Poésie, Le Nouveau Recueil, Le Mâche-Laurier, La Nouvelle Revue Française) mais L'arbre transformé est son premier roman.
Plus d'infos sur le site de Daniel Guillaume : http://www.danielguillaume.net/ ou http://larbretransforme.free.fr/. J'ai bien aimé la galerie de photos (arbres, maisons, dessins, etc.) sur L'arbre en images. Et il y a aussi des poésies sur Autres textes littéraires.
Bientôt prof et bientôt divorcé, l'auteur part à la recherche de ses souvenirs et de ses ancêtres.
Maternels en Hongrie. Anna, une jeune femme juive a épousé Béla, un officier hongrois ; ils meurent tous deux, séparés, et laissent une orpheline, Jutka, recueillie après-guerre par les Károly à Buda. Elle deviendra Judith, poétesse, épouse de Max, un architecte français et mère de l'auteur.
Paternels dans les Landes où s'est installé Max. Alors que son frère Jules a fait fortune aux États-Unis, André a quitté l'Indochine avec la malaria ; il a épousé Yvonne à Pau et a eu trois fils. Max est l'un deux ; Judith sera sa troisième femme et l'auteur son troisième fils. Il y a un fils aîné de la première épouse, et un fils autiste de la deuxième épouse.
Les souvenirs de l'auteur s'emmêlent, se confondent avec ses lectures ou les souvenirs des frères aînés et des histoires de famille qu'il a entendues.
Il y a aussi la présence des arbres, très importante, un saule, un peuplier ou un tilleul, comme si l'arbre qui surplombe le jardin des maisons (celle des parents dans les Landes, celle des grands-parents paternels à Bayonne, celle des Károly à Budapest où il va en vacances l'été avec sa mère) était plus important que la maison elle-même et ses habitants. Ou peut-être bien que l'arbre est le gardien des souvenirs de la maison et de ses habitants ?
Je vous laisse avec cinq extraits, mes passages préférés, pour que vous preniez contact avec l'écriture souple et poétique de Daniel Guillaume et son arbre transformé, qui n'est pas seulement arbre généalogique.
« Faire son parcours à l'envers. Connaissance : avec qui ? En y pensant la main tremble. » (page 22).
« Sur leurs étagères en chêne, des volumes interdits de la bibliothèque paternelle laissaient entrevoir les horreurs de cette force. Comment le sadisme libère ? » (page 50).
« Visites lointaines, imaginaires, peut-être. On a pu me les raconter plus tard, quand je ne serais plus ce garçon couché de bonne heure. » (page 88).
« Cet attachement de Max à des femmes au fond terrifiantes (après sa mère auvergnate : sa première épouse, suicidée veines tranchées, puis la folle, puis la juive), se décèle à sa bibliothèque même [...]. » (page 95).
« Nous créons presque les apparences du monde. Morceaux d'histoires formant dessin. Feuilles, branches, saule. Trouver la ligne. » (page 111).
Un auteur talentueux et généreux qu'il faudra suivre !
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