L'écho répété des vagues est un roman de Domitille Marbeau Funck-Brentano paru aux éditions L'Harmattan en septembre 2012 (157 pages, 16,50 €, ISBN 978-2-296-96836-3).
Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé ce livre. Je l'ai lu au début de l'automne mais j'ai pris du retard dans ma note de lecture...
Domitille Marbeau Funck-Brentano vit à Paris. Elle a travaillé dans le monde de la musique puis dans le social et s'est lancée en politique. L'écho répété des vagues est son premier roman.
Vous voulez en savoir plus ? Lisez ce roman « largement autobiographique ».
Le prénom Domitille se prononce « comme Achille et non comme bille car il est d'origine latine » (page 14).
« De mes premières années, je ne garde de ma mère aucune trace tangible. » (première phrase du roman, page 11).
Été 1939, une photo jaunie, la mère et ses trois filles sur la plage : Patou, 8 ans, Lou, 12 ans, et Arlette surnommée Manelle, 14 ans.
La narratrice est née après, le lundi 28 septembre 1942 à La Baule. « Naître dans une période aussi troublée fut, dès ma plus petite enfance, un fardeau difficile à porter. J'en ressentis une culpabilité que j'avais du mal à surmonter. » (page 14).
De plus, lorsqu'elle a 3 ans, sa sœur aînée meurt, le 7 avril 1946. « […] quand, plus tard, j'interrogeais mes proches sur cette période, je ne recevais aucune réponse, plus personne ne se souvenant de ce qui s'était passé. Un rideau était tombé sur le drame qui avait meurtri ma famille et je restais seule avec mes questions, comme avec celles concernant la guerre. » (page 20).
À 4 ans, elle vit chez ses grands-parents maternels, rue de l'Université, et découvre la musique avec son grand-père : la musique allemande. « Comment échapper à cette culpabilité qui me poursuit jusque dans la lignée de mes ancêtres ? » (page 27). « Son sang coulait dans mes veines, ce sang porteur de romantisme allemand que j'avais reçu en héritage, comme tous les souvenirs qu'il m'avait laissés : […] et surtout, ce que j'avais conservé de plus précieux, le parfum de son âme. » (page 32).
L'écho répété des vagues, c'est l'histoire d'une enfant (entre 3 et 15 ans) qui se construit, avec les drames (guerre, deuils) que subit sa famille, les interrogations, les joies et les souffrances de la vie.
Le récit de Domitille Marbeau Funck-Brentano m'a plus intéressée que celui de Nathalie Rheims car il est un témoignage historique, social et politique autant qu'un témoignage sur la famille, l'enfance et les relations entre une fille et sa mère. Il est empli de maisons, de musique, de lecture, il est riche en enseignement.
« Raconter une maison, c'est raconter l'Univers. » (page 55).
Et puis, il y a des questionnements de l'auteur sur la vie, le silence, les sentiments, l'amour.
« Y a-t-il un temps pour se construire, un temps pour se souvenir, non pas en se réfugiant dans le passé mais, au contraire, en cherchant par la mémoire à éclairer le présent et lui donner un sens qui permette de s'accepter soi-même. » (page 68).
Toutefois ce n'est pas le genre de livres dont je ferais mon ordinaire, même si la narratrice est attachante : elle aime la musique et la lecture. « Si mon grand-père m'initia à la musique et me communiqua le respect des livres, c'est ma grand-mère qui m'appris à les lire. » (page 34). La poésie. « elle était ma musique des mots » (page 38). Et l'Histoire. « J'étais obsédée par l'Histoire » (page 117).
Un roman délicat qui plaira aux lecteurs avides de récits de vie.
LA phrase
« La mort d'une mère est une blessure qui ne se cicatrise jamais. » (page 152).
Pour les challenges 1 % de la rentrée littéraire 2012, Cent pages, Premier roman. Et pour la ronde 7 du Cercle de lecture de Tête de Litote sur le thème de l'enfance (c'est ma première participation).