L'envers des autres est un roman de
Kaouther Adimi paru aux éditions Actes Sud en mai 2011 (107 pages,
13,80 €, ISBN 978-2-7427-9725-7). Un extrait de 10 pages est disponible au format pdf sur le site de l'éditeur.
Kaouther Adimi est née en 1986 à Alger. Elle a étudié la langue et la littérature françaises et vit maintenant en France. L'envers des autres est son premier roman. Il est d'abord paru aux éditions Barzakh (Algérie) en janvier 2010 sous un autre titre : Des ballerines de papicha. Il a reçu le Prix littéraire de la Vocation en 2011.
J'ai présenté un extrait de ce roman pour Le mardi sur son 31 # 11.
Je tiens absolument à remercier à nouveau Mimi – du blog Les plaisirs de Mimi – qui m'a offert ce livre, en plus dédicacé par l'auteur ! Je vais présenter ce court roman d'une façon totalement différente de la sienne donc vous pouvez aussi lire sa note de lecture de L'envers des autres.
Le quartier Khorti à Alger au mois de mai.
« Les jeunes de mon quartier se réunissent toutes les nuits pour fumer un peu, jouer aux dominos et refaire l'Algérie à coups de grands discours patriotiques. Lorsqu'ils ne parlent pas de quitter le pays, ils parlent de mourir pour lui. » (page 11).
Un appartement avec une famille.
La vieille mère, ridée et arthritique, veuve depuis une quinzaine d'années.
Sarah, l'aînée, avec Hamza, son mari, devenu fou, et leur fille de 9 ans, Mouna, amoureuse d'un copain d'école.
Adel, le fils et Yasmine, la plus jeune fille, qui étaient si proches et qui n'arrivent plus à se parler...
Un roman choral dans lequel chacun raconte sa vision de la famille, sa vie à Alger, ses souvenirs, ses rêves ou son désespoir.
Voici les quatre « voix » féminines :
Sarah : « Mon Dieu, où est le fringant jeune homme que j'ai épousé ? » (page 28).
Yasmine : « Les hurlements sont une forme de routine nécessaire au bon fonctionnement de la journée. Le silence est trop pesant, il nous angoisse, nous donne l'impression qu'un drame est en train de se préparer. Les cris sont comme un protège-cahier : tant que quelqu'un crie, on est presque certain de ne pas avoir de problème. » (page 46).
Mouna : « J'ai décidé d'être sa femme. Pas maintenant, je suis encore trop jeune. Je ne sais même pas faire la cuisine, mais plus tard, pourquoi pas ? » (page 63).
La mère : « Pourtant j'ai tout fait pour eux, tout ! […] Et pour quoi ? J'ai soixante ans, trois enfants, un gendre et une petite-fille sur les bras. Et je n'ai plus personne vers qui me tourner. » (page 90).
Mais Adel est important aussi dans cette histoire.
« Quant à moi, je n'existe pas. Pièce en plus, comme ces boutons cousus sur les chemises, au cas où. Une pauvre petite chose, comme dit Sarah. » (page 71).
J'ai été agréablement surprise et charmée par ce roman. Presque tout est différent de ce que j'imaginais !
La ville « blanche » est sale. La mère est désabusée. Les jeunes hommes désœuvrés (ils n'ont pas voulu étudier, ils n'ont pas de travail) fument, boivent et pensent que les filles sont soient des saintes soit des traînées, mais surtout des traînées. Un homme est cloîtré dans sa chambre sous prétexte qu'il est devenu fou. Son épouse, Sarah, qui s'éclate dans la peinture, est devenue obsessionnelle. Adel et Yasmine, après une relation frère-sœur fusionnelle, ont grandi et ont des comportements différents : lui se replie sur lui-même et dépérit, elle veut étudier et s'ouvre aux autres (ils ne se comprennent plus).
Quelle liberté ? Quel
avenir ?
Peut-être un espoir de bonheur avec la fillette, qui se réjouit de ses chaussures, danse, se moque du regard des autres, et veut être une papicha (une minette).
On n'est pas loin de « l'enfer, c'est les autres » !
Le monde à l'envers... L'envers des autres...
Une 10e lecture pour le challenge Premier roman et une première lecture pour le tout nouveau défi Cent pages.
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Mimi des Plaisirs 04/07/2012 15:52
Catherine 04/07/2012 22:48
La Part Manquante 01/07/2012 16:08
Catherine 01/07/2012 18:28
pom' 01/07/2012 14:46
Catherine 01/07/2012 18:26
Anis 30/06/2012 13:18
Catherine 30/06/2012 19:47
Alex-Mot-à-Mots 29/06/2012 13:44
Catherine 29/06/2012 23:19