La maison en papier est un court roman de Carlos María Domínguez paru aux éditions Seuil en juillet 2004 (109 pages, 13 €, ISBN 978-2-02-065376-1). La casa de papel est traduit de l'espagnol (Argentine) par Geneviève Leibrich.
Carlos María Domínguez est un auteur argentin, né en 1955 à Buenos Aires, mais il vit depuis 1989 à Montevideo en Uruguay. La maison en papier est le premier roman traduit en français de cet écrivain, critique littéraire, journaliste et biographe (de Juan Carlos Onetti).
Printemps 1998, Bluma Lennon, professeur à l'université de Cambridge, sort d'une librairie de Soho et se fait écraser par une voiture alors qu'elle lit les Poèmes d'Emily Dickinson qu'elle vient d'acheter.
« Les livres changent le destin des gens. » (page 9).
Le narrateur a remplacé sa collègue au département des Langues Hispaniques et a reçu à sa place une enveloppe arrivée trop tard.
Dans cette enveloppe, un exemplaire de La ligne d'ombre de Joseph Conrad mais le livre est endommagé : humide, gondolé, plein de ciment. Et pourquoi ce livre que Bluma a dédicacé à un certain Carlos le 8 juin 1996 à Monterrey (ah oui, elle était alors à un congrès !) lui revient-il maintenant alors qu'elle est morte ?
Le professeur va prendre quelques jours de congés et partir sur les traces de Carlos Brauer, le bibliophile qu'avait rencontré Bluma deux ans auparavant. En Argentine d'abord, son pays d'origine où tout a changé, puis en Uruguay où il va découvrir la maison en papier.
Un joli roman, très littéraire, avec un humour que je connais peu (celui d'Amérique du Sud ?), mais presque trop court. Et une question oppressante : les livres peuvent-ils mener à la folie ?
Mon passage préféré
« Souvent, il est plus difficile de se défaire d'un livre que de se le procurer. Les livres s'accrochent à nous en un pacte de nécessité et d'oubli, comme s'ils étaient témoins d'un moment de notre vie auquel nous ne reviendrons plus, mais que nous croyons préserver tant qu'ils restent là. » (pages 20-21).
Ci-contre : la couverture de l'édition en grands caractères aux éditions de La Loupe (je trouve que la couverture est très belle).
PS : Un nouveau roman paru en espagnol en mai 2010 : La costa ciega (qui signifie La côte aveugle mais je ne sais pas si ce sera le titre du livre en français).