La parenthèse des anges est un roman de Mireille Rossi paru aux éditions Élan Sud dans la collection Élan d'Elles en mai 2011 (118 pages, 13 €, ISBN 978-2-911137-23-5). La parenthèse des anges a déjà été publié en 2005 aux éditions La Mirandole.
Je remercie les Agents littéraires de m'avoir envoyé ce roman (ma note de lecture sur le blog des Agents littéraires).
Mireille Rossi, née le 16 mars 1969 dans la Drôme, part étudier à Montpellier. Les Beaux-Arts bof... L'enseignement bof... Le journalisme oui ! Elle travaille depuis 1997 pour des agences de la Drôme, de l'Ardèche et du Vaucluse. Du même auteur : Les centiments (2009) et L'envol (2010).
L'histoire est toute simple : la narratrice passe un mois, seule, dans un chalet prêté par son amie Camille. Elle veut faire le point et se retrouver après un événement douloureux.
Un jour, elle rencontre Amédée, un vieux monsieur, veuf, qui vit dans la ferme à côté avec son vieux chien Hector. Amédée a une passion : la photographie.
Déjà, pourquoi ce titre, La parenthèse des anges ? Parce que « il paraît que l'oubli des souffrances est une parenthèse accordée par les anges. » (page 7).
Évidemment, au début, le lecteur ne sait rien de la narratrice et de ce qui l'emmène dans ce chalet.
Elle se livre peu à peu ; par exemple elle venait enfant dans ce chalet et y a rencontré l'homme qu'elle aime. Mais c'est vraiment par petites touches : ce dont elle se souvient, ce qu'elle veut bien écrire et donc partager avec le lecteur.
J'ai l'impression que cela se fait quand même dans la souffrance : la souffrance de l'événement, du souvenir et la souffrance de l'accouchement, non pas la naissance d'un enfant mais le fait de se retrouver seule face à soi-même, de faire le point et de coucher sur le papier cet événement et cette souffrance.
Attention, rien de rédhibitoire ! La narratrice raconte bien sûr dans la douleur mais aussi dans la douceur, la douce chaleur du chalet réchauffé par une présence humaine et par les souvenirs heureux.
« Je l'ai voulu ainsi. Ce chalet, la solitude, la poussière, l'humidité et mes souvenirs pour seuls compagnons. » (page 11).
Comment faire quand on a perdu l'être cher et qu'on était « inséparables. Comme deux amants fous, comme deux enfants perdus. » (page 44) ?
S'isoler, faire face, se confronter à soi-même et aux événements, se souvenir donc, et écrire. Pour soi ? Pour un éventuel lecteur ? Les deux ?
Et puis, en ce mois de mars, l'hiver s'accroche, mais le printemps est signe de renouveau, riche de promesses comme ces quatre chatons qu'elle surprend en train de téter dans les broussailles.
« Le printemps m'a saluée en déversant un peu plus de lumière au matin sur le chalet. » (page 110).
Et puis il y a la délicatesse des photos d'Amédée. « Il y a toujours la vie à aimer », dit le vieil homme.
30 jour, un tout petit mois, pour écrire une vie, pour comprendre et apprécier la valeur de la vie, des souvenirs et de ces petits riens importants qui font les moments de bonheur.
Au début, je ne savais pas comment aborder le sujet car La parenthèse des anges ne fait pas partie de mes lectures habituelles. Mais ce récit de femme m'a intéressée et émue à tel point que je vous conseille de le lire aussi. D'autant plus que ça soutient une « petite » maison d'éditions peu connue et désireuse de publier de façon soignée des auteurs différents. (D'ailleurs en allant sur le site de l'éditeur, vous pouvez lire une vingtaine de pages en ligne).