La partie de Mah-jong de l'Empereur est un roman d'Adam Katzmann paru aux éditions Jacques André éditeur en novembre 2005 (86 pages, 9 €, ISBN 2-915009-81-3).
Je remercie Jacques André éditeur de m'avoir envoyé ce roman qui me faisait très envie !
Adam Katzmann, né en 1951 à Constantine (Algérie), est un voyageur : France, Cameroun, Corée du Sud, Irlande, Bolivie, Pérou où il enseigne actuellement la philosophie.
Du même auteur chez Jacques André éditeur : Le harcèlement chez les bonobos, Leçons de ténèbres et de lumière, Le massacre, Perce-Brume, Sanpagarello et ses maîtres.
« Notre Empereur bien aimé [...] aimait à s'entourer d'amis aux origines les plus variées, aussi bien pour gérer les affaires de l'État que pour animer ses loisirs. » (page 14).
Mais l'Empereur va mal, très mal, et il faut penser à la transmission du pouvoir. « Je ne vous le cacherai pas plus longtemps, messieurs... En réalité, notre Empereur bien-aimé a rejoint ses ancêtres hier soir. » (page 24) mais personne n'est encore au courant pour la sûreté de l'État.
Avant de mourir, l'Empereur avait choisi pour sa succession quatre hommes :
Un mandarin, le narrateur, fin lettré, riche héritier. C'est lui qui a reçu la missive de l'Empereur et qui a invité les trois autres hommes dans sa propriété car sa famille est détentrice du jeu de Mah-jong de l'Empereur. Il est chat de métal : « Le chat apparaîtrait comme un animal plutôt faible, tout particulièrement en face du tigre. » (page 17) mais « la faiblesse apparente du chat dissimule, voire recèle des ressources considérables. » (page 18).
Un militaire, le Général Chou, une force de la nature, courageux, « un homme de guerre d'une valeur exceptionnelle » (page 15) mais autoritaire et impatient comme peut l'être un tigre de feu.
Un homme d'affaires, Wang, « l'homme le plus riche de l'empire » (page 15), obèse et malade, qui pourrait être comparé à un buffle ou un oiseau de proie alors qu'il est cochon de feu.
Un aristocrate de la lignée impériale, le Prince Dhu, parfaitement éduqué et raffiné, mais tellement jeune et rêveur.
Quatre hommes que l'Empereur aimait et en qui il avait une totale confiance, « Quatre Vents de la Chance » qui, en ce soir d'hiver, vont s'affronter au jeu impérial secret : le Mah-jong pour déterminer qui a les qualités requises (chance, opportunités, attention, concentration, combativité, vivacité d'esprit...) pour devenir le nouvel Empereur. Car « toutes les compétitions […] imaginées sont réunies dans ce jeu : […]. » (page 35).
Alors, qui va gagner la partie ? Bien entendu, je ne vous le dirai pas ! Il faut lire ce roman court mais profond pour découvrir qui sera le nouvel Empereur et comprendre ce qu'est le pouvoir.
Ce roman se lit vite car il contient peu de pages, mais il est dense et j'ai beaucoup aimé le fait que le jeu révèle ce que nous sommes (comportement, patience, réflexion, stratégie) : mauvais perdant = mauvais vivant !
Et cette jolie phrase : « Le thé refroidi dans ma tasse était d'une amertume proche de l'insupportable. » (page 68).
Je sais deux ou trois choses sur le Mah-jong, mais en tout cas je ne sais pas en jouer ! Peut-être que ce roman est le déclic qui me donnera envie d'apprendre ? Encore faut-il ensuite trouver des adversaires !
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