Le petit roman des trains est un essai de Jean-Paul Caracalla paru aux éditions du Rocher en avril 2011 dans la collection Le petit roman de... (123 pages, 9,90 €, ISBN 978-2-26807-082-7).
Je remercie Céline et les éditions du Rocher de m'avoir envoyé ce petit livre dont la couverture fait rêver et donne envie de voyager : ça aurait pu être la couverture d'un roman d'Agatha Christie, non ? Ça représente le train « la Flèche d'Or » (affiche Arts Déco, 1926, Compagnie internationale des Wagons-Lits).
Jean-Paul Caracalla est né en 1921. Après la guerre, il a travaillé à la Compagnie des Wagons-Lits et a relancé la Revue des voyages. Il a écrit plusieurs livres sur le voyage, les trains, mais aussi sur le Printemps (magasin), Paris (théâtres, Saint-Germain-des-Prés, Montparnasse, Montmartre, les Champs Élysées...), Peugeot, la poésie (ferroviaire)...
En ce qui concerne les trains, je n'y connaissais pas grand chose, mais je me suis rendue compte que c'était un sujet passionnant. Ça m'a intéressée de découvrir l'histoire des trains dans un contexte historique et économique (fin XIXe siècle et XXe siècle) et de trouver des anecdotes (1) et des références littéraires (2) sur les trains mythiques (associés au luxe) : évidemment il y a le célèbre Orient-Express, mais aussi le Train Bleu (qui a contribué à l'essor du tourisme sur la Côte d'Azur), la Malle des Indes, la Flèche d'Or, les wagons Pullman, le Blue Train (en Afrique du Sud, plus récent), etc.
Le progrès et la technologie ont augmenté la vitesse, le confort, les services proposés et la sécurité, mais pendant les deux guerres mondiales (et d'autres conflits plus locaux), les trains internationaux ne pouvaient pas circuler.
C'est bien dommage qu'avec la concurrence de l'automobile (dès les années 30) puis des trains à grande vitesse et encore de l'avion, ou avec la rentabilité réclamée depuis les années 70, les trains de luxe ont disparu (3). « Des véhicules modernes, fonctionnels et froids, remplacent certaines voitures bleues dont le nombre de lits est jugé trop insuffisant pour la réalisation de profits exigés. C'est la fin non seulement du mythe du grand express français, mais aussi de l'art de voyager selon les rites traditionnels célébrés pendant des lustres à bord de l'un des plus anciens trains de luxe. » (page 63).
Alors, avez-vous envie d'embarquer dans un de ces trains mythiques ? De traverser la Belle Époque et les Années Folles ? Montez donc à bord de ce livre, petit par sa taille mais grand par son contenu, et qui se lit finalement comme un roman !
L'automne dernier, j'avais lu dans la même collection, Le petit roman du vin, de Christian Millau et je pense que ces petits livres sont de véritables objets de collections qui possèdent une belle couverture, un joli signet de couleur (ici orange) et un contenu intéressant et abordable.
(1) Mon anecdote préférée est celle des pommes soufflées qui se déroule en août 1837 dans Le premier chemin de fer royal de Paris à Saint-Germain (pages 83 à 86).
(2) En parlant de référence littéraire, je ne connaissais pas du tout Francis de Miomandre (cité page 56), écrivain français né en 1880 (et mort en 1959) et qui a reçu le Prix Goncourt en 1908 pour son roman Écrit sur l'eau.
(3) Profit, rentabilité ? Dès les années 70 ? Je croyais que cette génération représentait le contraire ! En plus, mauvais calcul car je pense que flinguer le luxe, c'est flinguer l'économie d'un pays à plus ou moins long terme (mais, bon, je ne suis pas économiste, hein, c'est juste mon avis !).
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