Les onze mille verges, ou les amours d'un hospodar est un roman de Guillaume Apollinaire paru en 1907 (couverture originale ci-contre, 120 pages).
Guillaume Apollinaire est né le 26 août 1880 à Rome en Italie. Il était Polonais et citoyen de l'Empire russe mais fut naturalisé Français en 1914 : il se battit pour la France durant la première guerre mondiale et affaibli par sa blessure de guerre, il mourut de la grippe espagnole le 9 novembre 1918 à Paris. Il est un des grands auteurs francophones du début du XXe siècle : poésie (dont calligrammes), romans, contes, essais, pièces de théâtre.
Le prince Mony Vibescu vit à Bucarest. Il a une sexualité bien remplie mais rêve de Paris et surtout des Parisiennes !
Son arrière-grand-père a été hospodar, équivalent de sous-préfet, et ce titre s'est transmis avec le nom mais Mony préfére se faire appeler Prince.
Après une visite chez Brandi Fornoski, le vice-consul de Serbie, Mony décide de partir à Paris. « Mon cher Brandi, j'en ai assez d'être enculé par toi, j'en ai assez des femmes de Bucarest, j'en ai assez de dépenser ici ma fortune avec laquelle je serais si heureux à Paris. Avant deux heures je serai parti. J'espère m'y amuser énormément et je te dis adieu. Mony, prince Vibescu, hospodar héréditaire. »
À Paris, Mony rencontre Culculine d'Ancône et son amie Alexine Mangetout (quels noms !), Mariette (la femme de chambre de son hôtel) entre autres et s'en donne à cœur joie.
Lorsqu'il apprend la mort de Brandi, Mony retourne à Bucarest avec son valet Cornabœux car il est l'héritier de son ami défunt. À bord de l'Orient-Express, il rencontre Estelle Ronange, une actrice française qui va jouer à Vienne.
Mony déclare : « Que les onze mille vierges ou même onze mille verges me châtient si je mens ! ». Je pense que le titre vient de cette phrase. Car Mony va être châtié... Il est las de la façon dont son ami le traite à Bucarest mais à Paris, il se fait mettre par un cocher venu rechercher son fouet chez Alexine, et à son hôtel par le masseur (« proprement »), le coiffeur (« artistiquement ») et le manucure-pédicure (« vigoureusement »). Il se fait aussi agresser, violenter, fouetter, torturer... Finalement, il prend plaisir à tout ça (grand bien lui fasse). Mais ce n'est rien par rapport à ce qu'il fait subir aux autres (femmes, enfants et hommes).
Ce roman est parmi les plus connus d'Apollinaire et il est classé dans les classiques de la littérature érotique. Je comprends que la littérature érotique puisse émoustiller mais là, ça parle trop de tétons, de vit, de gland, de couilles, de con, de clitoris, de fesses, de cul, de foutre, de pets, d'étrons, de baise, de sodomie... Il y en a partout, on a l'impression que la vie se limite à ça. Et quand, lors d'une orgie chez Natacha Kolowitch, un garçon de 11 ans et une fillette de 8 ans sont violés, j'ai préféré stoppé ma lecture. Plus loin, c'est encore pire, avec le viol d'un bébé danois...
Est-ce qu'il y a des gens qui aiment lire ça ? Est-ce que les gens savent que ça parle de viols, de pédophilie, d'inceste (un général et son fils de 12 ans), de nécrophilie, de coprophilie, de zoophilie, de torture ?
En fait, très rapidement, le récit n'a plus ni queue ni tête (sans jeu de mots), ça dégouline de bave, de foutre, de merde, et ça devient simplement un tour d'Europe de la baise voire de meurtres.
Tout ça est plus pornographique et obscène qu'érotique. Franchement je préfère lire un bon polar et je ne pense pas reparler de ce genre de littérature avant longtemps !
Une lecture que j'avais faite pour la catégorie « Inavouable » du challenge Le tour des genres en 365 jours : j'avais finalement présenté un autre livre mais comme je suis en panne de classique ce mois-ci pour le challenge Un classique par mois, je ressors cette note de lecture ! Que je place aussi dans les challenges La Belle Époque, Cent pages, Je lis des nouvelles et des novellas, Lire sous la contrainte (chiffre, nombre), Littérature francophone, Petit Bac 2013 (catégorie Corps humain ou Chiffre/nombre).
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