Profitant des vacances scolaires, Asphodèle lance Les plumes de l'année, 16 avec la lettre P une semaine après la lettre O.
Collecte des mots en P lundi. J'ai proposé : partage (titre de mon blog et Pâques obligent) et liste des mots choisis publiée le soir.
Voici la liste de 17 mots : poussiéreux(se) – pluie – pré – persévérance – parcimonie – picorer – page – perdu(e) – pétillant(e) – pédalo – putréfaction – pollen – pardon – persan – pivoine – partage – poudrer + un mot facultatif : procrastination.
Page blanche ?
Souffrirais-je de procrastination ? Non, je ne suis pas du genre à remettre au lendemain ce que je dois faire le jour même ! Et ce texte, je dois l'écrire pour samedi matin, je n'ai pas le choix. Mon éditeur ne souffrira aucun retard, il ne m'accordera pas son pardon une fois de plus. Mais voici l'angoisse de la page blanche. Enfin, la page... Façon de parler ! Je devrais plutôt écrire : l'angoisse de l'écran blanc, non ? Toujours aucune idée, pas de déclic... Qu'est-ce que je fais ? J'abandonne ? Allez, secoue-toi, que je me dis, fais preuve de plus de persévérance au lieu d'utiliser ton cerveau avec parcimonie. Sinon c'est la lente décomposition des neurones : bon sang la putréfaction me guette, ce n'est pas possible je suis perdu ! Je ne suis plus que l'ombre de l'écrivain que je fus... J'aimais picorer les lettres et les mots, les malaxer, les torturer, puis les jeter sur le papier. J'écrivais des histoires amusantes, pétillantes, ou troublantes et j'avais des lecteurs qui m'adoraient, des journalistes et des critiques littéraires qui m'encensaient.
Je regarde par la fenêtre poussiéreuse. Les nuages s'amoncellent dans le ciel gris. Il va continuer de pleuvoir, c'est certain. Grâce à la pluie, le pré plus bas est bien vert, mais vide de vie, pas d'enfants qui jouent, pas d'animaux qui broutent, même pas d'oiseaux qui virevoltent... Et quelle tristesse : dans le jardin, les belles pivoines ont été écrasées par les grosses gouttes et leurs pétales sont bien abîmés. Le pollen va encore faire des victimes, vous savez le vent le transporte, la pluie le plaque au sol où il explose et libère ses grains allergènes. Pas la peine de se poudrer le nez ! Mais je n'ai pas envie de rire...
Je pose mes yeux sur le tapis persan. Le rouge me fait penser au pédalo de l'été dernier. Les vacances, le soleil, les baignades, les barbecues, les moments de partage et de convivialité, les éclats de rire... Ah, en ce moment, je suis comme le temps, trop maussade pour écrire quelque chose de bien. Vivement les beaux jours, l'inspiration renaîtra peut-être ! Peut-être...
Ceci est une fiction. Bon week-end !