Oscar et la dame rose est un court roman d'Éric-Emmanuel Schmitt paru aux éditions Albin Michel en octobre 2002 (100 pages, 9,50 €, ISBN 2-226-13502-2). Il est le 3è volet du Cycle de l'invisible, le premier Milarepa étant consacré au bouddhisme, le deuxième Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, au judaïsme et au soufisme. Oscar et la dame rose a été créé au théâtre en 2003 avec Danielle Darrieux dans le rôle de Mamie-Rose sur une mise en scène de Christophe Lidon. Il est actuellement réédité et adapté sur les écrans, par l'auteur lui-même, avec dans le rôle de l'enfant Amir et dans le rôle de la vieille dame Michèle Laroque. Plus d'information sur le site officiel du film.
« Cher Dieu, Je m'appelle Oscar, j'ai dix ans, j'ai foutu le feu au chat, au chien, à la maison (je crois même que j'ai grillé les poissons rouges) et c'est la première lettre que je t'envoie parce que jusqu'ici, à cause de mes études, j'avais pas le temps. » (page 9).
En fait, Oscar vit dans un hôpital avec d'autres enfants malades : Bacon, Einsten, Pop Corn, Peggy Blue, Sandrine, Brigitte.
Il a une leucémie et la chimio n'a pas fonctionné, la greffe non plus... Ce qui désespère ses parents, le docteur Düsseldorf et les infirmières mais pas Mamie-Rose, une vieille dame, ancienne catcheuse, qui rend visite aux enfants hospitalisés. Elle lui conseille d'écrire à Dieu et aussi de vivre chaque jour comme si c'était 10 ans de sa vie. « Regarde chaque jour le monde comme si c'était la première fois. » (page 95).
Ce récit contient donc les douze lettres (une par jour) qu'Oscar consent à écrire à un Dieu dont on ne lui a jamais parlé auparavant et auquel il ne croit pas.
Par ailleurs, Oscar aime bien Peggy Blue, il veut la protéger des fantômes (clin d'œil à Peggy Sue et les fantômes de Serge Brussolo paru en 2001 ?) mais elle a déjà un petit copain.
Je découvre l'écriture d'Éric-Emmanuel Schmitt avec ce livre et mon avis est mitigé. D'un côté, j'ai apprécié, cette histoire se lit bien et je me suis sentie triste pour ce petit garçon cancéreux. D'un autre côté, j'ai été surprise que ce sujet grave soit traité de façon aussi légère... Quant à la désinvolture vis-à-vis de Dieu, je pense que l'auteur a voulu montrer la perte de la notion de Dieu, le fait de ne s'adresser à lui que pour raconter sa propre vie et quémander comme s'il n'était qu'une oreille et/ou un distributeur.
Ce qui m'a dérangée, c'est qu'Oscar rejette de façon définitive ses parents car ils lui ont menti (sur l'existence du Père Noël...) : « Si je m'intéresse à ce que pensent les cons, je n'aurai plus de temps pour ce que pensent les gens intelligents. » (page 33). Mais Mamie-Rose lui ment aussi et en plus, elle le fait vivre dans l'illusion...
J'ai quand même envie de lire d'autres ouvrages de cet auteur qui a énormément de succès, je veux voir si c'est mérité ou non.
Quant au film, je ne sais pas, peut-être avec des collègues... En tout cas, je ne suis pas fan de Michèle Laroque...