Rosa candida est un roman d'Auður Ava Ólafsdóttir paru aux éditions Zulma en août 2010 (333 pages, 20 €, ISBN 978-2-84304-521-9). Afleggjarinn (2007) est traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson. Rosa candida a reçu le Prix Page des Libraires 2010 (sélection européenne).
Auður Ava Ólafsdóttir est née en 1958 et a étudié l'histoire de l'Art à Paris. Elle vit à Reykjavík et a deux filles. Directrice de musée, conférencière, professeur, organisatrice d'expositions : l'Art a une place importante dans sa vie. Avant Rosa candida, elle avait déjà écrit deux romans : Upphækkuð jörð (Terre relevée) en 1998 et Rigning í nóvember (Pluie de novembre) en 2004, et une pièce de théâtre qui sera jouée au Théâtre national islandais à l'automne 2011.
Le narrateur est Arnjótur Thórir. Il vit en Islande dans une petite maison avec son père de 77 ans, électricien à la retraite. Son frère jumeau (né deux heures après lui), Jósef, passe ses semaines dans un centre spécialisé car il souffre d'autisme et revient le weekend.
Arnjótur est un jeune homme de 22 ans qui se cherche une vie, un avenir.
Sa mère bien-aimée est morte dans un accident de voiture, le jour de ses 60 ans, un 7 août. Le même jour, sa fille, Flóra Sól, est née mais il n'est pas avec Anna, la mère du bébé, car c'était juste une aventure d'une nuit.
« Trop de coïncidences, ça n'existe pas […]. » (page 14).
Il s'occupe du jardin et de la serre que sa mère avait emménagés de son vivant. Il est tiraillé entre le « On ne va pas loin avec des rêves » de son père et le « Il faut poursuivre ses rêves » de sa mère.
Après avoir trouvé un emploi de jardinier, à l'étranger, dans un monastère qui veut faire revivre la roseraie, Arnjótur décide de partir. Il emmène trois boutures de Rosa candida, une rose rare à huit pétales et à la tige sans épines.
Le dernier soir, le père cuisine un repas d'adieu en compagnie de ses deux fils. Puis Arnjótur quitte son île natale. Il voyage en avion (à l'atterrissage, il se fait opérer d'urgence de l'appendicite et loge quelques jours chez une amie étudiante) puis en voiture (il traverse trois frontières et comptabilise 1 654 kilomètres).
« On peut dire que depuis le début du voyage, j'ai profité de la compagnie des diverses personnes que le hasard a placées sur ma route […]. » (page 138).
À son arrivée au monastère, Arnjótur est accueilli par frère Thomas, grand cinéphile devant l'Éternel et fin philosophe : « La beauté est dans l'âme de celui qui regarde. » (page 173).
Il s'installe dans une cellule de moine et commence le travail : « je m'efforce de sauver une roseraie séculaire, unique en son genre, de la négligence et de l'abandon. » (page 255).
Mais la vie est... monacale ! « À vrai dire, je ne comprends pas ce qui m'a pris de venir ici, dans ce trou perdu. » (page 152).
Quel beau roman ! Quelle belle histoire ! Tout en délicatesse !
« C'est ainsi que naît ma nouvelle vie, c'est ainsi que la réalité voit le jour. » (page 250).
En fait, il y a trois parties, la première – belle et rude – se déroule en Islande, la deuxième – très intéressante – est le voyage (on peut dire que c'est un road movie) et la troisième à l'étranger (village et monastère) est à la fois calme et pleine de surprises.
C'est beau, à lire d'une traite, pour passer un bon weekend, et je remercie Anne qui m'avait déjà conseillé Sjón.
Je suis curieuse ! Quel est ce monastère qui a une roseraie si célèbre ? Quels sont ce pays, cette ville et celle langue parlée par si peu de gens ? On ne le sait pas ! J'ai pensé à un pays scandinave ou un pays d'Europe de l'Est (le monastère de Rila en Bulgarie par exemple ?).
commenter cet article …