Tant qu'il y aura des chats... dans une famille est un roman de Frédérique Hébrard et Louis Velle paru aux éditions Plon le 29 avril 2010 (195 pages, 17,90 €, ISBN 978-2-259-21135-2).
Je ne suis pas d'accord sur le mot roman puisque ce livre est un recueil de véritables souvenirs et anecdotes écrit à quatre mains – le couple – plus quelques pattes – les chats ! – : je le classe donc tout naturellement dans les essais & documents.
Je remercie Gilles Paris qui m'a fait parvenir ce livre, une agréable lecture pour moi qui aime les chats !
Frédérique Hébrard est née à Nîmes le 7 juin 1927. Elle est fille unique ; ses parents travaillent dans des musées. Elle étudie l'art dramatique puis épouse Louis Velle en septembre 1949. Elle est célèbre pour La demoiselle d'Avignon, Le mari de l'ambassadeur, Le château des oliviers...
Louis Velle est né le 29 mai 1926 à Paris. Il est acteur depuis une cinquantaine d'années (films, téléfilms, feuilletons, théâtre).
Le couple a trois enfants, Catherine, Nicolas et François.
Tous les deux ont en eux depuis l'enfance l'amour des chats : ils racontent pourquoi, comment.
Je voudrais citer Frédérique Hébrard avec la première page du livre, magnifique vous allez voir.
« Au commencement était le chat...
Je suis toute petite, je vis à Nîmes avec Mémé qui se méfie des chats... Il y en a un, mystérieux, qui habite le grenier. Il est tout noir et me regarde d'un œil jaune du haut d'un fenestron. « Ne le touche pas ! » a crié Mémé, et le chat a disparu, noir dans le noir.
Il y a les chats du temple de Diane, au bord de la Fontaine de Nemausus. Sales, sauvages, libres, beaux.
« Ne les touche pas ! » a crié Mémé.
Elle en a peur.
Pas moi. Je sais que ce sont des êtres sacrés, inaccessibles. Des dieux. Je rêve de poser la main sur leur fourrure de soie...
Me le permettront-ils un jour ? » (page 11).
Pour Louis Velle, ce sera Argyrol chez son grand-père pharmacien.
Cet amour des chats va les rapprocher lorsqu'ils seront un jeune couple. Bonheur sera leur premier chat et vivra avec eux dans leur petit appartement parisien.
Puis viendront Tybert, Câline, Yéyé, Chantier, Jules, Tapenade, Pélardon, etc. qui peuplèrent avec les enfants et les petits-enfants du couple leur maison de Coin-Perdu. Pour chaque félin, une histoire, un caractère, une façon de se comporter, des anecdotes, drôles ou tristes.
Drôles comme Tybert qui sert la patte au facteur (page 57) ou Aldo le chat-chien d'un proche (page 153).
Tristes comme les chats qui disparaissent ou meurent... (préparez les mouchoirs !).
Frédérique Hébrard cite aussi des amis ou des écrivains « à chats » comme « Kessel, Sigaux, les Druon, Brassens... » ou leur ami Louis Nucéra (page 147 et suivantes).
Ce n'est pas de la grande littérature mais c'est tellement plaisant à lire ! Le ton est donné dès le début du livre (extrait ci-dessus). À la fois léger et profond, comme les chats. Sincère et attachant, comme les chats. Ces deux-là devaient se rencontrer, avoir une belle famille et ce n'est pas les chats qui diront le contraire, avec le « fil d'or » qu'ils tendent autour des êtres qu'ils aiment et qu'ils veulent unis et réunis.
Quelques belles phrases
« Dans ce regard de chat il y a le sérieux, la tendresse, l'intelligence et la douceur. » (page 56).
« Les chats savent que celui qui écrit comme celui qui lit leur appartiennent. Les chats savent que le lecteur comme le conteur, également pris dans les mailles des mots, sont des captifs qui les rejoignent dans le même rêve. » (page 59).
« Pélardon est un chat d'écrivain. Un chat écrivain. » (page 133).
« Je lui raconte tout, à ce chat. » (page 171).