The Agency – 1 : Le pendentif de jade est un roman de Y.S. Lee paru aux éditions Nathan en mai 2010 (377 pages, 14,90 €, ISBN 978-2-09-252421-3). The Agency – A spy in the house (2009) est traduit de l'anglais par Lilas Nord.
Ying S. Lee est née à Singapour. Elle a grandi à Vancouver et à Toronto au Canada. Elle a étudié la littérature et la culture victoriennes, et a obtenu son doctorat en 2004. Des séjours et des recherches à Londres lui ont inspiré la série The Agency. Auparavant elle a écrit un document : Masculinity and the English working class. Elle est mariée, a un fils, et habite à Kingston en Ontario au Canada.
Plus d'infos sur http://yslee.com/ (en anglais).
Août 1853. Mary Lang, une orpheline de 12 ans, est condamnée à la pendaison pour « crime de cambriolage ». Elle est sauvée in extremis par une gardienne de la prison d'Old Bailey et Anne Treleaven, « directrice de l'Institution pour Jeunes Filles de Miss Scrimshaw ».
Avril 1858. Les espoirs mis sur Mary Quinn n'ont pas déçu Anne Treleaven et Felicity Frame. Mary est devenue une jolie jeune femme bien élevée qui s'est passionnée pour ce qu'elle apprenait à l'Institution. Elle y est même devenue enseignante depuis un an. Mais elle s'ennuie un peu, elle aimerait un travail encore plus intéressant ! Elle va être gâtée : les deux femmes lui proposent dans le plus grand secret de rejoindre L'Agency : « une organisation secrète qui exige de ses membres une discrétion absolue. Être agent secret, c'est s'exposer à de nombreux risques prévisibles, sans compter tous les dangers imprévus. Réfléchis bien avant de prendre ta décision. » (page 36). C'est tout réfléchi ! Mary dit oui bien sûr et, après un petit entraînement, se lance dans sa première mission. Elle entre comme dame de compagnie au service des Thorold, à Chelsea, pour leur fille, Angelica. Elle doit en fait observer Henry Thorold soupçonné de trafic d'objets précieux volés en Inde. Mary doit se méfier car le jeune secrétaire, Michael Gray, est peut-être le complice de son patron.
Après quatre jour dans la maison des Thorold à supporter Miss Angelica (une vraie peste), la chaleur et la puanteur de la Tamise, Mary assiste à une réception. Elle fait la connaissance de George Easton, le prétendant d'Angelica, et de son frère, James Easton.
« Georges lui lança un regard noir.
– On voit bien que tu n'y connais rien, à l'amour.
– Si c'est ça, l'amour, dit James en montrant le sous-main, j'aime autant passer mon tour. Si tu continues, tu vas finir par nous écrire des poèmes.
Son frère rougit comme une tomate, James éclata de rire.
– Non ? C'est pas vrai ! Oh, mon pauvre vieux.
– Ça y est ? Tu as fini de te moquer de moi ?
– Ah, ça jamais ! Bon, et si nous parlions de ce nouveau chemin de fer à Calcutta. » (pages 96-97).
Mary et James vont enquêter ensemble. Oh, évidemment, elle ne lui dit pas la vérité à son sujet et ne lui parle pas de L'Agency !
« Mary garda le silence. James était loin d'être au bout de ses surprises... Mais elle avait promis de ne rien dire. Et, à vrai dire, elle n'en avait pas la moindre envie. S'il apprenait ce qui s'était passé ce matin, il n'aurait plus aucune raison de poursuivre l'enquête avec elle, alors qu'il lui était très utile. Et puis elle avait commencé à apprécier sa compagnie, en dépit de son arrogance. » (page 266).
« Ce que vous pouvez être idiote pour une fille intelligente ! » (page 350).
Par ce roman aventure-action-amour-espionnage, l'auteur montre la bourgeoisie londonienne de l'Angleterre victorienne : les hommes d'affaires qui se sont enrichis, l'étiquette, les bonnes manières, le thé, la domesticité, les relations entre les gens. Elle dénonce les bateaux plein à craquer, tellement plein qu'ils coulaient avec les marchandises et les marins chinois à bord (qu'est-ce qu'un Chinois pour un Anglais du XIXe siècle ?), ou alors les propriétaires malins faisaient croire que leurs bateaux avaient coulé pour arnaquer l'assurance.
En lisant ce roman, j'ai tout de suite pensé à Penelope Green de Béatrice Bottet : 1. La chanson des enfants perdus ; 2. L'affaire Bluewaters. Mary Quinn est du même tonneau que Penelope Green, sauf que Mary est agent secret et Penelope journaliste. Mais elles ont de nombreux points communs : elles sont orphelines et vivent dans la deuxième moitié du XIXe siècle à Londres, elles sont énergiques, volontaires et autonomes, elles veulent faire bouger la condition des filles et des femmes, elles se mettent en danger lors de leurs enquêtes et ont toutes deux un « chevalier servant », James Easton pour Mary et Cyprien Bonaventure pour Penelope. Cependant contrairement à Penelope qui veut poursuivre ouvertement l'œuvre journalistique de son père, Mary est entourée de mystère car elle a un secret qu'elle garde bien enfoui.
L'Angleterre du XIXe siècle, l'Angleterre victorienne, c'est un pur régal ! Je veux dire que j'aime beaucoup les romans de cette époque ou qui se déroulent à cette période, car il y a un charme à nul autre pareil. En plus, ici, il y a de beaux personnages, une chouette intrigue, du mystère et une pointe de romance avec une belle qualité d'écriture.
Si vous voulez vous faire une idée, vous pouvez lire les 36 premières pages sur le site de l'éditeur. Quant à moi, j'ai hâte de lire le tome 2, Le crime de l'horloge !
Une lecture pour les challenges Littérature jeunesse & young adults (qui se termine le 20 de ce mois, dommage...), Premier roman et Le crime n'a pas de frontière.
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