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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 06:07

Touriste.jpgTouriste est un récit de voyage de Julien Blanc-Gras paru Au Diable Vauvert en mai 2011 (262 pages, 17 €, ISBN 978-2-84626-295-8).

 

Je remercie Babelio de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de Mots pour mots qui permet de poser des questions à l'auteur.

 

Julien Blanc-Gras est né en 1976 à Gap. Il est journaliste et un grand voyageur.

Du même auteur : Gringoland (2005), Comment devenir un dieu vivant (2008).

 

Passionné de géographie depuis l'enfance, l'auteur consacre sa vie aux voyages : il est un touriste et visiter ces pays n'est pas un tableau de chasse, c'est vital !

« Aussi loin que je me souvienne, c'est la géographie qui a retenu mes faveurs. Pendant des années, je me suis couché avec un globe terrestre. […] Le premier livre que j'ai ouvert était un atlas. » (page 8).

« Il faut se rendre à l'évidence. Je dois aller dans tous les pays du monde. Je ne trouverai pas le repos dans l'immobilité. […]. » (page 10).

 

« […] la vérité est ailleurs. Ça m'arrange, c'est là que je vais. » (page 73). Alors, on part ? Embarquement... Décollage immédiat !

 

Angleterre : « […] difficile d'imaginer à quel point ça puait (ou alors il faut s'imaginer respirer à l'intérieur du ventre d'un cachalot mort de la peste depuis six semaines). […] Hull est un port. On y débarque du poisson […]. » (page 23).

 

Colombie : « Comme la plupart des grandes villes sud-américaines, Bogotá hurle ses inégalités et sent la pisse. » (page 32).

 

Inde : « Dès l'aéroport, on est aspiré par les arômes de l'Inde, l'encens, les épices et la merde. L'arrivée à Bombay, il aurait fallu que Céline l'écrive. » (page 49). « J'ai entendu quelques histoires de jeunes Anglais venus faire de l'humanitaire en Inde en sortant de chez leurs parents, et repartant au bout de trois jours, traumatisés par la réalité de la misère, qui n'a rien à voir avec les images de la misère. » (page 53).

 

Népal : « Kathmandou, le nom fait rêver. La réalité moins. Cette ville est une cuvette, un enfer de pollution. Irrespirable. Je dois acheter un masque de protection. […]. » (page 65).

 

Djerba (Tunisie) : « L'équipe d'animation est très sympathique. Des jeunes gens souriants et plein d'énergie, mais un peu insistants. » (page 78). « Je bats finalement en retraite. […] Je reprends mon sac et je cours à la gare routière pour trouver une solution de repli en urgence. » (page 79).

 

Maroc : « Ali me présente Chachi . Chachi a l'air impassible. Il a le regard profond de ceux qui sont nés dans le désert. Il est assez grand et il ne sent pas très bon. Il devient un peu moins impassible au moment où je lui monte dessus. […] Chachi […] un bon chameau. » (page 84).

 

Polynésie : « Je rêve de Pyongyang et de Kampala, on m'envoie à Papeete. Voyez le niveau de mon drame. » (page 91). « Le paradis me navre. C'est le lieu du repos. Je suis angoissé à l'idée de me reposer ici […]. » (page 103).

 

Brésil : « L'autre évidence d'un point de vue panoramique, c'est que Rio de Janeiro est la plus belle ville du monde. » (page 113). « Mon groupe de touristes repart satisfait. Ils sont venus voir des pauvres en vrai. Ils en ont vu. » (page 118).

 

Chine : « Il fait très chaud, ça sent le panda. » (page 130) à propos de Pékin avant les Jeux olympiques. « Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas où je vais, je suis perdu. Mission accomplie. » (page 131). Finalement, à défaut d'aller au Tibet, l'auteur ira dans le Chongqing, fera une croisière sur le Yang Tsé Kiang, visitera Xi'an, Shanghai et la Grande Muraille de Chine.

 

Critiques et infos sur Babelio.com

Guatémala : « C'est bien un rat qui court sur mon lit. […] tu devrais quitter cet hôtel miteux et cette ville par la même occasion. Il faut toujours suivre les conseils des animaux, […]. […] Je suis ici depuis quelques semaines, durant lesquelles mon activité principale a consisté à ne rien faire. » (page 157). Et visite de Livingstone, la cité garifuna dans les Caraïbes.

 

Israël : « Trente mètres suffisent pour comprendre que cette ville est incomparable. » (page 177).

Ramallah (Palestine) : « Ici la vie est difficile mais les gens sont bien. Ce sont nos dirigeants qui sont mauvais. Ils n'ont aucun intérêt à faire la paix, le conflit les enrichit. C'est pareil du côté israélien, la plupart d'entre eux veulent la paix, mais leurs politiques sont tout aussi opportunistes. » (page 186).

Jordanie : « Ce sont des ânes. Les gens d'ici sont stupides et ils font des enfants stupides. Ils accueillent les visiteurs en leur disant fuck your sister et ils ne comprennent même pas ce qu'ils racontent. Ils ne font pas l'effort de comprendre l'autre. […]. » (Walid, page 195).

 

Madagascar : « Depuis le putsch, le pays est entre parenthèses. À peine gouverné, pas vraiment reconnu. […]. » (page 203). L'auteur travaille avec des scientifiques qui étudient les fonds marins au sud de l'île.

 

Mozambique : en montgolfière au-dessus du bush, au nord du pays, avec une équipe de chercheurs. « […] nous atteignons la Rovuma. C'est une large rivière aux berges tachetées de traces d'animaux venus s'abreuver. [...] – De l'autre côté, c'est la Tanzanie. » (page 251). « La situation est dramatique. J'ai un nouveau pays sous les yeux, là, à cent mètres. Et une poignée de sauriens sournois m'empêchent d'y accéder. » (page 252).

 

Quelle aventure ! J'ai voulu relever pour chaque pays une phrase, amusante ou dérangeante ou simplement représentative de ce que l'auteur a vécu dans le pays. L'auteur accorde surtout de l'importance aux odeurs, aux gens et à ce qu'il voit (ou pas). Il manque pas mal de pays sur les 200 que comptent la planète : un deuxième tome un jour ?

 

Quelques réflexions qui m'ont interpellée.

« Je crois qu'il y a deux catégories de gens qui ne sortent pas de chez eux. Dans le premier cas, c'est simple, cela ne leur vient même pas à l'idée. Dans le second, ils n'osent pas, considérant que l'inconnu est dangereux. Il ne faut pas les blâmer. Vu de loin, le monde est effrayant. […]. » (page 31). Je dirais qu'il y a aussi des gens qui aimeraient partir et qui n'ont pas du tout les moyens.

« Il est toujours un moment dans la vie du voyageur, où, passée l'euphorie béate de la découverte, on se surprend à maudire la population locale. Pour sa lenteur, l'aberration de l'organisation, les trous dans la route, la chiasse, bref, pour de mauvaises raisons. Ça passe vite, c'est dans le processus qui conduit à l'amour éternel d'un pays. » (page 68). Je pense qu'on aime vraiment un pays quand on y a voyagé (voire vécu) et qu'on a vu les défauts mais qu'on continue de l'aimer.

« J'essaye de me figurer le nombre de personnes qui, sur cette terre, vivent et meurent sans jamais avoir l'occasion de s'éloigner de leur lieu de naissance. » (page 88). Déjà pour déménager en changeant de ville, voire pire de région, pour beaucoup c'est impossible !

« On ne peut pas se contenter d'accumuler les expériences et d'enfiler les villes toute sa vie. J'ai visité Sydney, Montréal, Tokyo, New York et leurs petites sœurs. Qu'en ai-je tiré, passée la jouissance éphémère de la découverte touristique ? » (page 165). Quand même j'aurais bien aimé lire un chapitre, quelques anecdotes sur ces villes.

 

Un bien beau voyage en tout cas, qui plaira aux amoureux de la géographie et à ceux qui aiment les voyages et les récits de voyage dépaysants.

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commentaires

U
<br /> Bonne info.<br />
Répondre
C
<br /> <br /> Bonne lecture donc et bon weekend .<br /> <br /> <br /> <br />
U
<br /> J'en ai beaucoup entendu en bien de ce livre. Il viendra certainement un jour se poser sur ma PAL.<br />
Répondre
C
<br /> <br /> Je crois qu'il va bientôt sortir en poche (ou que c'est fait tout récemment).<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Faux touriste dans le sens que le narrateur se présente comme l'un d'eux, sauf qu'il est bien loin des clichés et se rapproche plus d'un voyageur, je trouve !<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Un voyageur plutôt qu'un touriste, d'accord avec toi ; en plus maintenant c'est devenu professionnel. Bon weekend .<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Il est dans ma PAL, le thème était pour moi! J'ai hâte de le lire!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Il va te plaire, c'est sûr, dépaysement garanti .<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> il me plaît bien celui-ci, il est ajouté à ma lal<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Si tu aimes être dépaysée, il va te plaire : les 5 continents en quelques heures . Et si c'était un nouveau genre de guide touristique pour choisir le pays dans lequel on veut voyager ?<br /> <br /> <br /> <br />

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