Un rêve est une nouvelle d'Ivan Tourgueniev écrite en 1876.
Ivan Sergueïevitch Tourgueniev Иван Сергеевич Тургенев naît le 28 octobre (9 novembre) 1818 à Orel (Russie) dans une famille noble et fortunée. Il a bien sûr des précepteurs russes et étrangers et devient polyglotte (russe, allemand, anglais, français, grec et latin). Il aime la nature, la chasse ; il écrit des poèmes dès l'enfance ; il comprend rapidement l'injustice entre les différentes classes sociales et développe des idées progressistes. Il étudie les Lettres et la philosophie ; Nicolas Gogol est même son professeur d'histoire (en 1835 à l'université de Saint-Pétersbourg). Écrivain, dramaturge, éditeur (correspondance d'Alexandre Pouchkine après sa mort) et traducteur (traduction de poèmes de Pouchkine), Tourgueniev vit à Moscou, Saint-Pétersbourg, Berlin, Londres et Paris. Il meurt d'ailleurs en France le 22 août (3 septembre) 1883 dans sa datcha de Bougival [site du Musée Tourgueniev]. Il rencontre de grands noms, ceux déjà cités ci-dessus, mais encore Alphonse Daudet, Gustave Flaubert, Edmond de Goncourt, Léon Tolstoï, Jules Verne, Émile Zola, entre autres, qu'il conseille parfois. Parmi les femmes de sa vie, deux Françaises : Pauline Garcia épouse Viardot (cantatrice et compositrice) et George Sand (femme de lettres) ; et Pélagie, sa fille, qu'il a eue en Russie avec une lingère et qu'il envoie chez Madame Viardot après la guerre de Crimée.
De Tourgueniev, j'ai déjà lu Mémoires d'un chasseur Записки охотника Zapiski okhotnika (recueil de 24 nouvelles réalistes parues entre 1847 et 1852 dans Le contemporain Современник Sovremennik) et Premier amour Первая любовь Pervaya lyubov' (nouvelle en partie autobiographique parue en 1860 en Russie et 1863 en France).
Un rêve Сон Son (1876) est paru dans le recueil Terres vierges Новь Nov en Russie (1877) et à la suite de Premier amour en France (édition du Chêne, 1946) puis dans des recueils de nouvelles fantastiques comme Fantastique, soixante récits de terreur (Roger Caillois, 1958), La Russie fantastique de Pouchkine à Platonov (Jean-Pierre Bours, 1975) et Histoires de cauchemars (Jacques Goimard et Roland Stragliati, 1977).
Le narrateur se souvient, il avait 17 ans, il vivait avec sa mère dans une petite ville maritime.
Il était orphelin de père et sa mère était encore jeune et belle quoique de santé fragile, mais est-ce que ça explique que parfois elle le repoussait ?
« Mes plaisirs préférés étaient la lecture, les promenades solitaires et la rêverie, surtout la rêverie ! » (page 5). Quel charmant jeune homme !
Un jour de juin, il est surpris de voir dans la rue un homme qui ressemble à un inconnu qu'il voit en rêve (et qu'il croit être son père qui ne serait donc pas mort).
Il va alors découvrir un terrible secret.
« Je marchais, la tête basse, vide d'idées et de sensations, replié sur moi-même. » (page 28).
Cette nouvelle très descriptive, bien agréable à lire, a un petit côté fantastique, genre qui fait froid dans le dos, mais pas horrifique, plutôt étrange et dérangeant.
Comme la nature et l'amour, le rêve est très important chez Tourgueniev, surnommé « le poète du rêve » (voir Tourgueniev, poète du rêve, de son compatriote Alexeï Remizov 1877-1957).
Une lecture que je présente dans Un hiver en Russie, Je lis des nouvelles et des novellas, Un classique par mois, Fant'classique, Tour des genres en 365 jours (2e classique), Tour du monde en 8 ans (Russie) et Cent pages.
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