Du sang sur la toile est un roman policier de Miyuki Miyabe paru aux éditions Philippe Picquier en juin 2010 (236 pages, 19,50 €, ISBN 978-2-8097-0185-2). L'édition en poche est parue en mai 2012 aux éditions Philippe Picquier. R.P.G - Shadow family (2001) est traduit du japonais par Karine Chesneau.
Miyuki Miyabe みゆき宮部 est née le 23 décembre 1960 à Kôtô, un arrondissement de Tokyo (Japon). Elle est romancière et nouvelliste (policier, science-fiction, histoire). Ses titres traduits en français : Une carte pour l'enfer, La libraire Tanabe, Du sang sur la toile, Crossfire, Le diable chuchotait (parus aux éditions Philippe Picquier) et Brave story adapté en manga.
Une nuit d'avril, un cadavre est découvert sous une bâche de chantier. C'est Tokoroda Ryôsuke : il a reçu vingt-quatre coups de couteau ! Comme le chantier est situé sur les quartiers limitrophes de Niikura et Yamano, c'est la 3e division qui mène l'enquête, menée par le capitaine Shimojima.
La 4e division, celle du capitaine Takegami, surnommé Gami, enquête sur un autre meurtre commis trois jours plus tôt dans le quartier de Shibuya. La victime est Imai Naoko, une étudiante qui travaillait à mi-temps au club de karaoké Jewel et qui a été étranglée.
Il s'avère que les deux meurtres sont liés et que les deux équipes se rejoignent pour enquêter ensemble à Shibuya.
« […] on découvrit non pas un, mais plusieurs éléments laissant supposer l'existence d'une connexion possible. » (page 21).
« Existait-il un lien personnel entre Tokoroda Ryôsuke et Imai Naoko ? La voilà, la question essentielle. Depuis le début, l'équipe d'investigation mettait toute son énergie pour le découvrir. » (page 25).
Kazumi a 16 ans, elle est la fille unique de Tokoroda. Elle dit à la police qu'elle est suivie et harcelée au téléphone. Elle et sa mère sont mises sous protection.
Les policiers découvrent que Tokoroda Ryôsuke avait une vie parallèle : il s'était créé une famille virtuelle sur Internet dans laquelle il était « Papa », avec une épouse « Maman », une fille « Kazumi » et un fils « Minoru ».
« Ce qu'ils découvrirent était complètement inattendu : Tokoroda Ryôsuke s'était créé une famille de substitution sur le Net ! » (page 67).
Du sang sur la toile est un roman policier qui paraît classique mais il est ingénieux car il est pratiquement construit comme un huis-clos (presque tout se passe au commissariat). Il interroge sur la famille, la communicabilité – problème essentiel au Japon – (entre les adultes, dans un couple, entre les parents et les enfants), sur la solitude, sur le virtuel (roman paru au Japon en 2001, le virtuel était moins présent que maintenant) et sur l'être / le paraître.
« On souffre tous de solitude. Dans la vraie vie, on arrive pas à faire comprendre aux autres qui on est, et nous-même, on ne sait plus très bien qui on est réellement, pas étonnant qu'on se sente seul. On a besoin de liens affectifs. » (Ritsuko, alias Kazumi virtuelle, page 128).
« Si certains parents et enfants s'entendent bien grâce à leurs affinités, d'autres ont des caractères incompatibles, et ces liens de sang étouffants peuvent devenir maléfiques. » (page 140).
« On jouait la comédie. C'est ça qui était amusant. » (page 169).
À noter que l'inspectrice Chikako Ishizu, présente dans Crossfire, retrouve le terrain sur cette double enquête après avoir été mise au placard.
J'ai été entraînée, là où Miyuki Miyabe le voulait : sur une fausse piste, et puis l'écheveau s'est déroulée minutieusement et j'ai été emballée, mais je peux comprendre que d'autres lecteurs aimeront de l'action et des rebondissements. Une romancière qui mérite bien son surnom de « reine du crime japonaise », à suivre donc (j'avais lu le recueil de nouvelles, La librairie Tanabe, à sa parution et j'en garde un bon souvenir quoique vague).
Une lecture pour les Écrivains japonais que je mets aussi dans les challenges Des livres et des îles (Honshû, Japon), Petit Bac 2013 (catégorie Partie du corps humain pour le sang) et Thrillers et polars.
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