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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 04:20

La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi... est un roman de Rachel Joyce paru aux éditions XO en septembre 2012 (364 pages, 19,90 €, ISBN 978-2-84563-030-4). The unlikely pilgrimage of Harold Fry (2012) est traduit de l'anglais par Marie-France Girod.

 

Rachel Joyce est scénariste pour la radio, le théâtre et la télévision, et comédienne. Elle vit avec sa famille dans une ferme du Gloucestershire. La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi... est son premier roman. Plus d'infos sur http://www.racheljoycebooks.com/.

 

Harold et Maureen Fry vivent dans une petite maison à Kingsbridge dans le South Devon. Après plus 40 ans de mariage, leur couple n'est plus ce qu'il était et la communication ne se fait plus très bien mais leur fils unique, David, fait leur fierté car il est sorti diplômé de l'université de Cambridge.

Harold, à 65 ans, est retraité depuis six mois et il n'a guère d'occupation, à part tondre son gazon et discuter avec le voisin, Rex, qui est veuf depuis peu.

Un mardi matin, au petit-déjeuner, Harold reçoit une enveloppe rose (postée de Berwick-upon-Tweed) qui contient une lettre de Queenie Hennessy, une ancienne collègue de travail (et amie car elle l'a tirée du pétrin et il ne l'a pas remerciée) qu'il n'a pas vue depuis 20 ans.

« C'est... le cancer. Queenie écrit pour dire adieu. » (page 13).

Harold va répondre mais « Que pouvait-on dire à une femme en train de mourir d'un cancer ? […] Il fit une boulette avec la feuille de papier et en prit une autre. Il n'avait jamais été doué pour exprimer ses sentiments. » (page 15).

Enfin, à passé 11 heures, il annonce à Maureen qu'il va mettre la lettre à la boîte, au bout de la rue. Mais « c'est une belle journée » (page 19) alors pourquoi ne pas marcher encore un peu jusqu'à la boîte aux lettres suivante puis jusqu'au bureau de poste de Fore Street ?

Pourtant « il passa devant le bureau de poste sans s'arrêter. » (page 21) : voilà comment se termine le premier chapitre. Vous devinez la suite ? Harold va continuer à marcher pourtant il n'est ni habitué ni équipé : il a ses chaussures de bateau et n'a pris ni son téléphone ni quoi que ce soit d'utile ou d'indispensable lorsqu'on part marcher ! Et il décide de marcher jusqu'à Berwick à plus de 1 000 km de chez lui pour guérir Queenie !

Ainsi Harold va passer devant plusieurs boîtes aux lettres en gardant l'enveloppe dans sa poche, il va sortir de la ville, traverser la campagne en songeant « à tout ce qu'il avait laissé passer au cours de son existence. » (page 27-28). Une vie tranquille sans problème, le même emploi de représentant pendant 45 ans dans une brasserie... Et là, « l'Angleterre s'ouvrait sous ses pieds, et cette sensation de liberté, de progression dans l'inconnu, était si exaltante qu'elle lui arracha un sourire. […] Harold se sentit plein d'humilité. » (page 54).

 

Chaque jour, en marchant, les souvenirs vont affluer, les bons et les mauvais, des moments qu'il avait complètement oubliés, des moments où il a été malheureux (sa mère est partie en Nouvelle-Zélande lorsqu'il avait 13 ans et il a été élevé par son père et des tantes), des moments où il a été courageux et d'autres où il a été lâche... Et à chaque fois, il se demandait pourquoi tel souvenir lui revenait et « il n'imaginait pas que marcher pouvait être douloureux à ce point. » (page 98).

Alors qu'il a toujours peu parlé avec son épouse (qui fulmine dans son coin), il lui téléphone presque tous les soirs et se confie aux inconnus qu'il rencontre ou il les écoute et il se rend compte que « une vie sans amour n'était pas une vie. » (page 172).

Harold va s'ouvrir au monde et aux autres : certains vont l'aider, le soigner, lui redonner courage et d'autres le tromper. « Harold ne pouvait plus croiser un inconnu sans reconnaître que tous étaient pareils et que chacun était unique ; et que c'était cela le dilemme de la condition humaine.

Au bout de trois semaines de marche, un journal local publie un article et une photo d'Harold puis la nouvelle devient nationale. J'ai moins aimé ces moments où Harold chemine avec les « disciples » qui se sont joints de force à lui pour marcher car ils dénaturent son voyage, ils font ça pour s'amuser ou pour la gloire, et j'ai été soulagée lorsque Harold se sépare d'eux (avec Le Chien) pour enfin arriver seul au Centre de soins palliatifs St. Bernardine.

 

Quel livre ! Quel périple ! Quel pèlerinage devrais-je dire d'après le titre original ! Plus de 1 000 km (627 miles) intégralement à pieds en 87 jours pour rejoindre Berwick-upon-Tweed au nord-est de l'Angleterre depuis Kingsbridge au sud-ouest de l'Angleterre ! (il y a heureusement une carte en début de livre sur laquelle le lecteur peut suivre le trajet). Un très beau moment de lecture avec de la vie, de l'émotion, de la pudeur, des villes, des paysages, des rencontres et des surprises, bonnes ou mauvaises ! J'ai eu quelques craintes que le récit soit répétitif mais pas du tout, il est tout en sensibilité et les personnes que Harold rencontre sont toutes différentes, elles lui apportent chacune quelque chose ; le paysage aussi change et j'aime bien Le Chien qui le suit et qui court après des pierres.

La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi... est la transformation de Harold mais aussi de Maureen et sûrement un peu du lecteur.

Un premier roman qui m'a emballée, réjouie, conquise, bouleversée.

C'est à ce jour le dernier roman de la rentrée littéraire d'automne 2012 que j'ai lu et je ne regrette pas de lui avoir donner sa chance !

Il paraît que Rachel Joyce écrit son deuxième roman : j'ai hâte de le lire.

 

Une lecture pour le Cercle de lecture de Tête de Litote (plus de 350 pages) et pour les challenges 1 % de la rentrée littéraire 2012 (qui se termine aujourd'hui !), God save the livre, Petit Bac 2013 (catégorie Prénom), Premier roman et Voisins voisines 2013. Je le mets aussi dans Lire sous la contrainte car la contrainte de l'été est « mot étranger » et fry est un mot anglais signifiant frire, poêler.

 

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commentaires

N
Quelle bonne surprise ce roman, j'ai adoré !
Répondre
C
Moi aussi, tu as vu : coup de cœur ^^ Et en plus, c'est un premier roman : quel talent !
C
un chouette roman !
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C
Tout à fait, Clara, bonne journée.
P
Un livre que j'ai pas rencontré sur les blogs.<br /> Malheureusement, je n'accepte pas les noms de personnes pour cette session de mon challenge.<br /> J'espère que tu ne m'en voudras pas.<br /> Je trouvais ça trop facile.
Répondre
C
Pas grave, j'en ai un autre !
S
J'avais moi aussi beaucoup aimé ce périple!
Répondre
C
Quel livre ! Un premier roman en plus !
E
coup de coeur pour moi aussi! J'ai été vraiment touché par ce pèlerinage!
Répondre
C
Moi aussi ! Je vais le conseiller autour de moi !

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