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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 04:59

CultureUrgence.jpgCulture, état d'urgence est un essai d'Olivier Poivre d'Arvor paru aux éditions Tchou en janvier 2012 (150 pages, 9,95 €, ISBN 978-2-7107-0792-9).

 

Olivier Poivre d'Arvor, né le 30 juillet 1958 à Reims (Marne), est philosophe, écrivain, conseiller littéraire, acteur de théâtre, diplomate, directeur de France Culture (radio).

 

Aux États-Unis, dans les années 30, Roosevelt met en place le New Deal : « alors que la crise et le chômage font rage, loin de sacrifier le budget des arts de son pays, le président Roosevelt se propose de remonter le moral de la nation et de relancer l'emploi avec une nouvelle donne culturelle. » (page 7).

On connaît la suite : les États-Unis inondent le monde de leur culture, parfois élitiste, mais surtout populaire (musique, cinéma, nourriture et boissons...), culture qui rapporte des milliards de dollars chaque année.

 

Puisque c'est la crise, si nous faisions de même en France ?, propose l'auteur !

Parce que « la France, sans la culture, ça ne vaudrait pas le déplacement. » (page 26) et « La France, sans la culture, ce serait un bien petit pays. » (page 119).

 

C'est la crise ? Pourtant « Festivals, théâtres, cinémas, musées, grandes expositions connaissent des taux de remplissage record. Quant à la révolution numérique, on sait qu'elle a multiplié et bouleversé à l'infini les points d'accès, de rencontre, de recherche et de création. » (page 12). Car « Les Français, fidèles à des habitudes anciennes, amateurs de belles choses, instructives comme divertissantes, sont toujours ceux qui, par habitant en Europe comme dans le monde, dépensent le plus pour la culture. » (page 43).

 

La culture, c'est l'Art, la société, le patrimoine, l'éducation, les nouvelles technologies, la culture intellectuelle et la culture populaire, c'est tout ça la culture et bien plus encore. « La culture, c'est le lien, la solidarité, la rencontre, l'appétit de la différence. C'est le beau, le partagé, le transmis, le rêve réalisé. » (page 63).

 

Voici un petit livre intéressant, mais un peu chauvin, non ? De nombreux autres pays – européens et dans le monde – ont aussi une culture et un patrimoine, des monuments, des châteaux, des festivals, des musées, de la gastronomie, etc., et des touristes autochtones et étrangers qui viennent « consommer » tout ça. Alors, je me demande : pourquoi la France devrait-elle sortir du lot ? Certaines personnes penseraient-elles que la culture et le patrimoine français sont supérieurs aux autres ? L'Angleterre a aussi des châteaux, la Belgique de la bière, le Luxembourg des peintres, l'Allemagne des musées, la Suisse du chocolat, l'Italie des fromages et l'Espagne des vins pour ne citer que les pays « frontaliers » ! Ces pays ne se sentent-ils pas investis eux aussi d'une mission pour conserver et mettre en valeur leur culture et leur patrimoine ? Ces pays vaudraient-ils le déplacement sans leur culture ? Ne seraient-ils pas de bien petits pays sans leur culture ? Ainsi je pense que ce qui est dit dans ce livre pour la France peut l'être dit pour de nombreux autres pays !

 

J'ai préféré le chapitre 6 « Culture d'État ou la culture dans tous ses états » qui apporte des réponses et des solutions pour une espèce de New Deal à la française, et le chapitre 8 « Culture 2.0/3.0 » qui parle d'Internet.

« Internet n'est en rien un danger, mais au contraire une opportunité de taille pour l'économie de la création. S'il ébranle le marché, les pratiques culturelles pus classiques et les institutions, Internet sait être également un acteur nouveau de créativité sociale et de jeu démocratique. » (page 113).

 

Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé cet ouvrage qui me donne envie de parler encore plus de culture !

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 04:38

VoyageThetys.jpgLe voyage de Thetys : de Marseille à Panama est un récit de voyage de Nathalie Chateau et Bruno Fabre paru aux éditions Tamata (éditions dont j'ai parlé ici) dans la collection Voyage en novembre 2011 (224 pages, 30 €, ISBN 979-10-90556-04-1).

 

Nathalie Chateau est ingénieur et une grande sportive. Elle est la skipette du bateau et l'auteur de ce récit de voyage.

 

Bruno Fabre est né en 1961 à Gap (Hautes-Alpes). Après avoir travaillé dans les nouvelles technologies, il fait le tour du monde en voilier puis crée les éditions Tamata à Tahiti (Polynésie française). Il est l'auteur des photographies.

 

Je remercie Pauline qui m'a contactée et les éditions Tamata qui m'ont envoyé ce très beau livre avec lequel j'ai fait un extraordinaire voyage !

J'ai en effet feuilleté ce livre plusieurs fois pour m'imprégner des superbes photographies et pour rêver au hasard des pages, avant de me décider à en lire le texte plus en détail. Il y a même des recettes !

 

Un tour du monde à la voile, « sans se presser », c'est 2 365 jours (6 à 7 ans). Impressionnant, n'est-ce pas ? Mais tout le monde ne peut pas – ou n'a pas envie de – partir (moi, ça me ferait peur toute cette étendue d'eau partout !). Alors autant s'enrichir de l'expérience de ces aventuriers modernes, les « tourdumondistes » !

Bien sûr, un tel voyage se prépare, le livre commence fin juin 2007 pour un départ de Marseille début mars 2008, « sous un magnifique soleil ».

Vous saurez pourquoi le voilier se nomme Thetys, tout sur la préparation, la navigation, le voyage, les réparations sur le bateau, la traversée de l'océan atlantique (« la transat' » entre les Canaries et Trinité & Tobago), les escales, les rencontres, etc.

Régulièrement des pages spéciales comme « Chronique du bord » ou « Brèves de nav' » sont rédigées par Bruno et intercalées dans le texte de Nathalie.

C'est passionnant, ça fait rêver et les photos sont magnifiques.

Si vous avez, comme moi, un problème avec tous les termes techniques (voilier, navigation...), pas de panique : il y a un lexique bien utile en fin de volume !

 

Quelques photos remarquables (à mon avis) : les animaux de Gibraltar (pages 38-39), la voile rouge (pages 42 et 87), les oiseaux à Trinité (pages 102 et 105), les cactus du Vénézuéla (pages 148 et 149).

Mes photos préférées : celles des 15 jours d'escapade au Pérou (pages 162 à 175) : oui, je sais, ce n'est pas en mer... Mais je préfère avoir les pieds sur terre !

 

 « 13 juin. On navigue toujours au milieu de nulle part, entourés de houle, de vent, de bleu, de gris, de poissons volants et de quelques sternes égarés. » (page 86).BeauxLivresEiluned

 

Envie d'en savoir plus ? Visiter Le voyage de Thetys et acheter ce très beau livre – je profite pour le mettre dans le challenge Beaux livres – qui en plus est très agréable au toucher (il est tout doux).

 

Après le passage du Canal de Panama, en avril 2009, Thetys est dans l'Océan Pacifique et la suite du voyage sera dans le tome 2, Le voyage de Thetys : des Galapagos en Nouvelle-Zélande. J'ai hâte !

 

En attendant, j'ai envie d'essayer le Chococake (page 41) !

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 00:55

TourMonde80livres.jpgLe tour du monde en 80 livres est un essai de Marc Wiltz paru aux éditions Magellan & Cie en septembre 2011 (263 pages, 19,50 €, ISBN 978-2-35074-195-6).

 

Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé ce livre très intéressant à lire et je tiens à m'excuser pour le retard que j'ai pris à en parler.

 

Marc Wiltz est né le 12 septembre 1961 à Saint-Mandé (Val de Marne). Il a grandi et a fait ses études au Havre (Seine Maritime). Il a bourlingué et a créé Magellan & Cie en 1999.

 

« Tout est parti d'Homère, le poète sans yeux, […]. Au commencement était la parole de l'aveugle, celui qui n'existait pas, celui qui ne savait pas écrire... Au commencement était la foi. » (page 9). Voilà comment commence l'introduction. Suivent ensuite les 22 chapitres qui parleront de 80 livres, mais en fait de 79 auteurs car Saint-Exupéry est représenté avec deux livres.

Pourquoi ce livre ? Parce que « la curiosité, [est] indispensable au voyageur. » (page 10).

 

J'ai aimé l'analyse selon Pietro Citati dans La pensée chatoyante (je ne connaissais pas du tout) : « Comment comprendre le destin ? Le maîtriser (illusion) ou le subir (reniement de soi) ? L'accepter ou lutter. » (page 10). Cela m'a interpellée, m'a fait réfléchir. Qu'en était-il de moi ? Chacun peut se poser cette question ! En ce qui me concerne, je pense que selon les périodes de notre vie et selon nos choix, il y a un peu des deux. Et pour vous ?

 

Il n'y a pas de doute, ce livre va sûrement être enrichissant : la démarche de l'auteur de parler du voyage à travers 80 livres qui l'ont marqué est attrayante pour l'amoureuse des livres et du voyage que je suis. De plus, les critères que Marc Wiltz a décidé de mettre en avant ne sont pas seulement la géographie du déplacement mais aussi la mythologie – Ulysse étant « l'homme-voyageur par excellence » (page 20) –, les rêves de l'enfance, la famille, la rupture, le temps, l'attente, la peur, la conquête... Ainsi cette approche est totalement différente de ce que j'ai déjà lu (dans Touriste, de Julien Blanc-Gras par exemple).

 

« Quelques lignes suffisent parfois pour faire sentir immédiatement la communauté de vues entre le lecteur et les pages qu'il a sous les yeux […]. » (page 11). Eh bien, quelques lignes de l'auteur suffisent ici pour savoir si un livre ou un auteur vont m'intéresser ou pas, car il faut se nourrir de ses lectures « pour aimer davantage » et les auteurs que Marc Wiltz a choisis sont là « pour une bonne raison : un instant, un fait, un engagement, une vie... » (page 12).

 

MarcWiltz.jpg

 

Alors, ce livre est-il « un simple exercice d'admiration, et un coup de chapeau à quelques-unes des figures qui m'ont donné le goût du voyage, le goût de la curiosité et du respect pour ceux qui me sont différents […]. » (page 13) ? Ou une mine dans laquelle puiser selon ses envies de découvertes ? Car j'ai découvert des lieux, des auteurs (*), des livres, et en tout cas une vision différente de la lecture et du voyage !

(*) Pietro Citati (cité plus haut), Nancy Huston (je connais de nom mais je ne l'ai jamais lue), Amos Oz (idem).

Des auteurs déjà présentés dans ce blog comme George Orwell, Stefan Zweig, Nicolas Bouvier, Louis-Ferdinand Céline, Joseph Kessel, Yasmina Khadra, Arthur Upfield, Arturo Pérez-Reverte, même si ce n'est pas toujours avec les titres sélectionnés par l'auteur.

1pourcent2011RentreeAgents2011Des auteurs lus il y a longtemps qui ont attiré à nouveau mon attention comme Rudyard Kipling, Jonathan Swift, Graham Greene, Jules Verne, Pierre Boulle, Alexandra David-Néel, Jack London, Daniel Defoe, Dino Buzatti, Fedor Dostoïevski, Georges Simenon, Alexandre Dumas, Robert Van Gulik, Yasushi Inoué.

 

Encore une petite chose : la couverture est très belle.

 

Ma phrase préférée

« Le voyage n'est pas du tourisme, c'est même son contraire. » (page 99).

 

21e livre pour le 1 % de la rentrée littéraire et 12e pour la Rentrée littéraire des Agents littéraires (petits éditeurs).

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 23:01

HoldUp.jpgHolp up est un roman-témoignage de Jean-Claude Kella à paraître aux éditions Don Quichotte le 22 septembre 2011 (236 pages, 16,90 €, ISBN 978-2-35949-045-9).

 

Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé ce livre, incroyable récit de deux hommes chacun d'un côté de la barrière : le citoyen honnête et le truand, écrit par un ancien de la French Connection, Jean-Claude Kella.

 

Jean-Claude Kella est né le 13 août 1945 à Toulon. Surnommé « Le Diable » ou « Yeux bleus » (voir sa photo ci-dessous), il était une figure de la French connection ! Il a passé dans les 25 ans en prison (aux États-Unis et en France) et en 2009 est paru aux éditions du Toucan L'affranchi, le livre de ses souvenirs.

 

Parmi les protagonistes de ce récit véritable, il y a deux hommes, Manu et Marc, et ce qui est intéressant c'est qu'ils racontent chacun à leur tour l'histoire.

 

Manu, c'est Emmanuel Demaimay. Il est marié à Valérie et a un jeune fils, Mathieu. C'est un gars discret et joyeux apprécié par ses collègues. Bref il a une vie tranquille.

« Je tirais un salaire moyen d'une tâche longue et fatigante, mais cela me convenait. » (pages 7-8).

Ah, au fait, Manu est vigile à la Banque de France à Toulon.

 

Marc est un gars de la Provence qui a « basculé dans le métier » et est devenu un petit gangster. Mais depuis sa sortie de prison, il est rangé et tient un restaurant à La Ciotat. Bon, parfois, il joue au poker et c'est à une table de jeu qu'il rencontre Nestor, licencié du chantier naval. Celui-ci propose un coup avec deux inconnus : Hélène et son nouveau compagnon Gino.

« Ça te dirait de toucher un gros paquet de monnaie qui te mettrait à l'abri du besoin pour le restant de tes jours ? » (page 19) : comment résister même si on est rangé ?

 

Hélène est une belle femme d'environ 35 ans, divorcée, deux enfants. Elle est secrétaire comptable à la Banque de France de Toulon depuis 14 ans. Elle a tout repéré, tout noté et elle sait qu'il y a 2 milliards 900 millions de francs à voler dans les coffres. Elle a tout prévu, même d'utiliser son charmant collègue, Manu (et sa famille...) ; il manque juste l'équipe de pros et le matériel.

 

JeanClaudeKella.jpgMarc se laisse tenter, réunit sa bande d'amis (Fred, Didier, Patrick, Philippe, Hervé) : ils sont tous d'accord alors il prévient aussi les Italiens (Alberto et Luciano). La bande est au complet.

« Puisque tout le monde est d'accord, on enclenche la machine à fond. » (page 44).

« Le secret d'un braquage réussi, c'est l'organisation. Et pour bien s'organiser, il faut savoir déléguer à autrui ce que l'on ne peut accomplir soi-même. » (page 74).

 

Et la machine va effectivement s'enclencher en ce mois de décembre 1992. Enlèvement par des hommes méconnaissables et armés de Valérie et Mathieu à leur domicile. Ceinture d'explosifs autour de Manu.

« Je n'avais pas de sympathie pour mes agresseurs, mais pas de haine non plus : leur intrusion chez moi et leur projet désastreux, leurs perruques ridicules, c'étaient des détails comparés à l'enfer dans lequel la banque nous avait plongé ma famille et moi. Tout ça pour de l'argent ! Cela valait-il la peine qu'on nous sacrifie ? […] J'étais terrorisé, complètement voué à leur cause pourvu qu'ils ne mettent pas leur menace à exécution. » (page 105).

 

Ce qui m'a le plus marquée

« Ma femme, mon fils, où sont-ils ? me suis-je contenté de lui demander.

Pour l'instant, on s'en fout !

Cette réponse cinglante, provenant d'un gars censé protéger le citoyen, m'a fait plus de mal que toutes les baffes du matin. Je n'en revenais pas. » (page 160).

Eh oui, la police est persuadée que Manu est complice ! Alors que tout ça a foutu sa vie et son couple en l'air...

 

Juste un problème

Hélène gagne décemment sa vie avec « seize mille francs par an, quatorzième mois payé » (page 32). Il y a sûrement une erreur parce 16 000 FF, ça fait dans les 1 143 FF par mois, euh... en 1992 ! Je pense qu'il y a eu un problème de conversion entre Franc et Euro : 16 000 € correspondant à peu près à 105 000 FF par an et donc à 7 500 FF par mois (à titre indicatif, en 1992, le SMIC était proche de 5 760 FF).

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 18:36

ElogeVulgarite.jpgÉloge de la vulgarité est un essai de Claude Cabanes paru aux éditions du Rocher en mai 2011 (135 pages, 12,90 €, ISBN 978-2-268-07135-0).

 

Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé les deux premiers livres de cette nouvelle collection Éloge : après l'éloge du contraire, de la vulgarité, paraîtront de la trahison, du cynisme, de la sauvagerie, du non, du dégoût, du snobisme, du mauvais goût.

 

Claude Cabanes est né le 29 avril 1936 dans le Gers. Journaliste culturel puis rédacteur en chef de L'Humanité, chroniqueur sur RTL avec « On refait le monde », sur I<Télé et pour le journal Service littéraire, il a aussi écrit un roman, Le siècle dans la peau, paru en 2005.

 

La vulgarité... Grossièreté ? Arrogance ? Goujaterie ? Cynisme ? Exhibition de soi ou de sa fortune ? « Autosatisfaction bruyante » ? « Vanité agressive et prétentieuse » ? Corruption ?

« La vulgarité n'est ni la provocation, ni l'insulte, ni la subversion […]. » (page 30).

 

Un éloge de la vulgarité, voilà un sujet original mais je n'ai vu aucun éloge dans ce livre, à part peut-être de Marseille et de son accent chantant... J'ai donc l'impression que l'auteur a raté son coup ! Les chapitres sur La Verdurin de Proust (pour la littérature) et sur Marat (pour l'histoire) sont plutôt intéressants mais il n'y a toujours aucun éloge de la vulgarité...

 

J'ai toutefois apprécié plusieurs citations en fin de volume, et en particulier celle d'Oscar Wilde : « Aucun crime n'est vulgaire, mais la vulgarité est un crime. » (page 114).

 

Bon, eh bien, finalement, j'ai préféré Éloge du contraire, de François Bott à cet Éloge de la vulgarité. Il y avait au moins de l'humour, ce qui n'est pas le cas ici... Je jetterai quand même un œil aux titres à paraître (ils sont d'auteurs différents) mais sans grande conviction.

 

Maintenant j'ai envie d'un bon roman ou d'une belle BD pour me remettre !

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 07:19

ElogeContraire.jpgÉloge du contraire est un essai de François Bott paru aux éditions du Rocher en mai 2011 (105 pages, 12,90 €, ISBN 978-2-268-07134-3).

 

Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé les deux premiers livres de cette nouvelle collection Éloge : après l'éloge de la vulgarité, du contraire, paraîtront de la trahison, du cynisme, de la sauvagerie, du non, du dégoût, du snobisme, du mauvais goût.

 

François Bott est né le 26 juin 1935. Après un diplôme de philosophie, il se consacre au journalisme littéraire : pages littéraires de L'Express, Le Magazine littéraire, Le Monde des Livres, Service littéraire... Il est aussi auteur de romans et d'essais.

 

L'éloge du contraire, c'est l'éloge du paradoxe, c'est la tolérance et la diplomatie.

D'un côté, l'auteur cite de grands noms (Cioran, Chesterton, Borges, Pessoa...) et d'un autre côté, il se base sur les avis de Sophie, la gardienne de son immeuble (Sophie signifie sagesse) et d'Alex, le garçon de café (son père fut le garçon de café de Sartre).

Il y a quelques passages cocasses comme celui de Madame Bovary qui annoncerait « Flaubert c'est moi. » (pages 87-88) ou cette citation de Borges : « Dans chaque homme, il y a toujours deux hommes, disait-il, et le plus vrai, c'est l'autre. » (page 74) ou encore celle de Pessoa : « Je ne suis rien, déclarait-il, mais je porte en moins tous les rêves du monde. » (page 78).

 

Le livre a un format agréable et une belle couverture jaune. Je suis attirée par le thème de cette nouvelle collection. Mais je n'ai pas été convaincue par le contenu... Trop léger ? Pas assez abouti ? Je ne sais pas trop... Je voudrais conclure avec « Tous les êtres sont un jour ou l'autre décevants. Tous les êtres sont un jour ou l'autre surprenants. » (page 101). Peut-être que pour vous ce livre sera décevant ou surprenant ? Donnez votre avis !

 

PS : Je jetterai tout de même un coup d'œil aux prochains titres de la collection, en particulier Éloge du mauvais goût, de Frédéric Roux.

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 07:16

MishiSaranPar-delà les montagnes célestes : un voyage sur les traces de Xuanzang, le moine pèlerin est un essai de Mishi Saran paru aux éditions Noir sur Blanc en avril 2011 (572 pages, 25 €, ISBN 978-2-88250-250-6). Chasing the monk's shadow (2005) est traduit de l'anglais (Inde) par Valérie Dariot.

 

Mishi Saran est née en 1968 à Allâhâbâd (Uttar Pradesh, Inde). Elle a vécu en Inde, en Suisse, en Chine, aux États-Unis. Elle a étudié la langue et la culture chinoises. Alors qu'elle est journaliste à Hong Kong, elle décide de partir sur les traces de Xuanzang, un moine chinois qui au début du VIIe siècle est parti en Inde.

 

Chen Yi, plus tard connu sous le nom de Xuanzang, naquit en 600 à Luoyang (province du Henan). Il est le 4e enfant d'une famille chinoise et, à sa naissance, apparut un phénix qui « fit pleuvoir une lumière d'or » (page 15). En 627, devenu moine bouddhiste et passionné par l'Inde, il partit en voyage puis passa 10 ans en Inde. Il revint en Chine 18 ans plus tard (en 645) avec 657 sûtras qu'il traduisit – pendant les 20 dernières années de sa vie – du sanscrit au chinois. « Les carnets de voyage de Xuanzang nous offrent un descriptif très complet de la Chine occidentale, de l'Asie centrale, de l'Afghanistan, du Gandhara et de l'Inde au VIIe siècle, dans la période qui précéda l'islamisation de ces régions. » (page 12).

« L'Inde l'avait imbibé, transformé. En la quittant, il avait cru qu'il perdait la faculté de respirer. Il était suspendu entre deux mondes, né d'un lieu, mais imprégné d'autres espaces. Il songea qu'il était un étranger pour le reste de ses jours. » (page 19).

 

Près de 1400 ans après, Mishi Saran, exilée de son Inde natale et qui se cherche en tant que femme de 30 ans, découvre l'histoire de Xuanzang (dont la biographie a été écrite par son disciple, le moine Huili). « Une Indienne toquée de la Chine, une moine chinois obsédé par l'Inde. Lui et moi souffrions de la même schizophrénie. Il me semblait donc logique que nous suivions la même voie. » (page 20). Elle décide de partir sur les traces du moine pèlerin et de redécouvrir son pays, l'Inde. Elle rencontre même un descendant de Xuanzang : un homme de la 48e génération de Chen ! (page 30).

Mais tout ne sera pas si facile : « Mes hôtes m'ont expliqué que les royaumes, à l'instar des rivières, avaient grossi, rapetissé ou changé de contour après que le moine fut parti vers l'ouest. Des cités s'étaient effondrées, ne laissant que des ruines. […] affronter les déserts […], d'anciennes républiques d'une Union soviétique disloquée, des nations musulmanes en guerre, un royaume himalayen […]. » (page 22).

Eh oui, au cours des siècles, des régions ont « changé de mains », des villes ont été vandalisées et détruites par des conquérants ou pendant la Révolution culturelle chinoise.

 

J'ai reçu ce livre en partenariat avec Babelio, j'avais vraiment envie de voyager avec Mishi Saran, d'aller par-delà les montagnes célestes sur les traces de Xuanzang et du bouddhisme, de m'aventurer en Chine, en Asie centrale, en Inde mais je n'arrive pas à avancer... Du moins pas comme je le voudrais... Fatigue ? Manque de concentration ? Trop de détails, de descriptions pointilleuses ? Pourtant l'auteur est motivée, elle, et le livre est très bien écrit, passionnant même.

Je tiens à dire que ce livre m'intéresse et que je vais le continuer (je reviendrai donc en parler).

Merci à Babelio en tout cas : c'est un beau livre à avoir dans sa bibliothèque, et je le conseille à ceux qui aiment la Chine et l'Inde, mais je n'arrive simplement pas à le lire rapidement comme un roman...

 

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 05:20

AuJapon.jpgAu Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime est un essai d'Elena Janvier paru aux éditions Arléa en janvier 2011 (122 pages, 13 €, ISBN 978-2-86959-924-6). Un marque-page est joint au livre.

 

Dès la première phrase, Elena Janvier cite Luís Fróis et son petit livre, Européens & Japonais : traité sur les contradictions & les différences de mœurs. C'est justement parce que je l'ai lu que j'ai voulu lire Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime. Elena Janvier cite aussi Sei Shônagon (qui est en exergue de mon blog depuis sa création le 31 décembre 2006). Elena Janvier est en fait – nous dit l'éditeur – « un heureux trio de trois jeunes Françaises ayant vécu au Japon ».

 

AuJaponMP.jpgAlors, dans cet abécédaire, il y a des anecdotes amusantes ou pas, des expressions expliquées et plein de petits détails pas utiles du tout ! 

 

Tremblez devant les scolopendras qui peuvent vous mordre (page 47) ! N'oubliez pas de manger du potiron au solstice d'hiver si vous voulez rester en bonne santé (page 59) !

 

Mon anecdote préférée ?

À la lettre V, comme Voitures : « Les voitures sont toujours propres et neuves au Japon. Comme les billets de banque. On les lave aussi souvent que l'on se shampouine (6,2 fois par semaine en moyenne). […] Si on n'a pas le temps de laver sa voiture, on en achète une autre. » (page 117).

 

Challenge-In-the-mood-for-JapanUn petit livre à lire si vous êtes fan du Japon, ou très curieux, mais j'ai préféré Européens & Japonais : traité sur les contradictions & les différences de mœurs, de Luís Fróis : plus abouti, plus spirituel et plus drôle.

 

Au fait, je me rends compte que le challenge In the mood for Japan se termine le 6 juin et que j'ai encore deux livres à présenter avant cette date ! En voici donc un. J'aurais vraiment cru que je lirais plus de littérature japonaise que ça en un an...

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 05:14

PetitRomanTrains.jpgLe petit roman des trains est un essai de Jean-Paul Caracalla paru aux éditions du Rocher en avril 2011 dans la collection Le petit roman de... (123 pages, 9,90 €, ISBN 978-2-26807-082-7).

 

Je remercie Céline et les éditions du Rocher de m'avoir envoyé ce petit livre dont la couverture fait rêver et donne envie de voyager : ça aurait pu être la couverture d'un roman d'Agatha Christie, non ? Ça représente le train « la Flèche d'Or » (affiche Arts Déco, 1926, Compagnie internationale des Wagons-Lits).

 

Jean-Paul Caracalla est né en 1921. Après la guerre, il a travaillé à la Compagnie des Wagons-Lits et a relancé la Revue des voyages. Il a écrit plusieurs livres sur le voyage, les trains, mais aussi sur le Printemps (magasin), Paris (théâtres, Saint-Germain-des-Prés, Montparnasse, Montmartre, les Champs Élysées...), Peugeot, la poésie (ferroviaire)...

 

En ce qui concerne les trains, je n'y connaissais pas grand chose, mais je me suis rendue compte que c'était un sujet passionnant. Ça m'a intéressée de découvrir l'histoire des trains dans un contexte historique et économique (fin XIXe siècle et XXe siècle) et de trouver des anecdotes (1) et des références littéraires (2) sur les trains mythiques (associés au luxe) : évidemment il y a le célèbre Orient-Express, mais aussi le Train Bleu (qui a contribué à l'essor du tourisme sur la Côte d'Azur), la Malle des Indes, la Flèche d'Or, les wagons Pullman, le Blue Train (en Afrique du Sud, plus récent), etc.

Le progrès et la technologie ont augmenté la vitesse, le confort, les services proposés et la sécurité, mais pendant les deux guerres mondiales (et d'autres conflits plus locaux), les trains internationaux ne pouvaient pas circuler.

C'est bien dommage qu'avec la concurrence de l'automobile (dès les années 30) puis des trains à grande vitesse et encore de l'avion, ou avec la rentabilité réclamée depuis les années 70, les trains de luxe ont disparu (3). « Des véhicules modernes, fonctionnels et froids, remplacent certaines voitures bleues dont le nombre de lits est jugé trop insuffisant pour la réalisation de profits exigés. C'est la fin non seulement du mythe du grand express français, mais aussi de l'art de voyager selon les rites traditionnels célébrés pendant des lustres à bord de l'un des plus anciens trains de luxe. » (page 63).

 

Alors, avez-vous envie d'embarquer dans un de ces trains mythiques ? De traverser la Belle Époque et les Années Folles ? Montez donc à bord de ce livre, petit par sa taille mais grand par son contenu, et qui se lit finalement comme un roman !

 

L'automne dernier, j'avais lu dans la même collection, Le petit roman du vin, de Christian Millau et je pense que ces petits livres sont de véritables objets de collections qui possèdent une belle couverture, un joli signet de couleur (ici orange) et un contenu intéressant et abordable.

 

(1) Mon anecdote préférée est celle des pommes soufflées qui se déroule en août 1837 dans Le premier chemin de fer royal de Paris à Saint-Germain (pages 83 à 86).

 

(2) En parlant de référence littéraire, je ne connaissais pas du tout Francis de Miomandre (cité page 56), écrivain français né en 1880 (et mort en 1959) et qui a reçu le Prix Goncourt en 1908 pour son roman Écrit sur l'eau.

 

(3) Profit, rentabilité ? Dès les années 70 ? Je croyais que cette génération représentait le contraire ! En plus, mauvais calcul car je pense que flinguer le luxe, c'est flinguer l'économie d'un pays à plus ou moins long terme (mais, bon, je ne suis pas économiste, hein, c'est juste mon avis !).

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 20:28

PassionLivres.jpgCoupCoeur2011Passion des livres est un essai de Gérard de Cortanze paru aux éditions Desclée de Brouwer en mars 2011 (442 pages, 26 €, ISBN 978-2-220-06281-5).

 

Je remercie Céline et les éditions DDB de m'avoir envoyé ce beau livre très intéressant.

 

Numérisation, livres numériques, livres électroniques... Devant la mort annoncée du livre papier, du vrai livre donc, Gérard de Cortanze, déjà auteur de Passion de la langue française entre autres, délivre une formidable anthologie dédiée au livre, à la lecture et aux bibliothèques (personnelles).

 

Une anthologie qui plaira en particulier aux amoureux du livre et de la lecture bien sûr mais pas que.

Une anthologie érudite mais à la portée de tous !

 

Il y a de nombreux auteurs : français ou étrangers, classiques ou contemporains, célèbres ou moins connus du grand public, et certains extraits sont même écrits en ancien français (Rabelais par exemple).

 

J'ai pris grand plaisir à retrouver des auteurs que je n'avais pas lus depuis longtemps et à découvrir des auteurs que je ne connaissais pas.

J'ai remarqué pour beaucoup l'importance des lectures de l'enfance, les découvertes de nouveaux auteurs et de premiers romans, et surtout l'immense plaisir de la lecture.

Rousseau, Cotroneo, Rabelais, Voltaire, Wharton, Pagnol, Zweig, Perec, Kadaré, Pérez-Reverte, et tant d'autres, tous ont aimé écrire et lire !

Parmi mes extraits préférés : Lire avec avidité de Jean-Claude Lamy que je ne connaissais pas.

Ce que je veux absolument lire : Le maître du jugement dernier de Leo Perutz, un écrivain né à Prague (Tchécoslovaquie) en 1882 et qui m'était inconnu.

 

Je ne peux que vous conseiller de faire comme moi : (re)découvrir ! Lire !

Parce que « Le monde est dans un livre, un livre est dans le monde. » (page 17) !

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