Culture, état d'urgence est un essai d'Olivier Poivre d'Arvor paru aux éditions Tchou en janvier 2012 (150 pages, 9,95 €, ISBN 978-2-7107-0792-9).
Olivier Poivre d'Arvor, né le 30 juillet 1958 à Reims (Marne), est philosophe, écrivain, conseiller littéraire, acteur de théâtre, diplomate, directeur de France Culture (radio).
Aux États-Unis, dans les années 30, Roosevelt met en place le New Deal : « alors que la crise et le chômage font rage, loin de sacrifier le budget des arts de son pays, le président Roosevelt se propose de remonter le moral de la nation et de relancer l'emploi avec une nouvelle donne culturelle. » (page 7).
On connaît la suite : les États-Unis inondent le monde de leur culture, parfois élitiste, mais surtout populaire (musique, cinéma, nourriture et boissons...), culture qui rapporte des milliards de dollars chaque année.
Puisque c'est la crise, si nous faisions de même en France ?, propose l'auteur !
Parce que « la France, sans la culture, ça ne vaudrait pas le déplacement. » (page 26) et « La France, sans la culture, ce serait un bien petit pays. » (page 119).
C'est la crise ? Pourtant « Festivals, théâtres, cinémas, musées, grandes expositions connaissent des taux de remplissage record. Quant à la révolution numérique, on sait qu'elle a multiplié et bouleversé à l'infini les points d'accès, de rencontre, de recherche et de création. » (page 12). Car « Les Français, fidèles à des habitudes anciennes, amateurs de belles choses, instructives comme divertissantes, sont toujours ceux qui, par habitant en Europe comme dans le monde, dépensent le plus pour la culture. » (page 43).
La culture, c'est l'Art, la société, le patrimoine, l'éducation, les nouvelles technologies, la culture intellectuelle et la culture populaire, c'est tout ça la culture et bien plus encore. « La culture, c'est le lien, la solidarité, la rencontre, l'appétit de la différence. C'est le beau, le partagé, le transmis, le rêve réalisé. » (page 63).
Voici un petit livre intéressant, mais un peu chauvin, non ? De nombreux autres pays – européens et dans le monde – ont aussi une culture et un patrimoine, des monuments, des châteaux, des festivals, des musées, de la gastronomie, etc., et des touristes autochtones et étrangers qui viennent « consommer » tout ça. Alors, je me demande : pourquoi la France devrait-elle sortir du lot ? Certaines personnes penseraient-elles que la culture et le patrimoine français sont supérieurs aux autres ? L'Angleterre a aussi des châteaux, la Belgique de la bière, le Luxembourg des peintres, l'Allemagne des musées, la Suisse du chocolat, l'Italie des fromages et l'Espagne des vins pour ne citer que les pays « frontaliers » ! Ces pays ne se sentent-ils pas investis eux aussi d'une mission pour conserver et mettre en valeur leur culture et leur patrimoine ? Ces pays vaudraient-ils le déplacement sans leur culture ? Ne seraient-ils pas de bien petits pays sans leur culture ? Ainsi je pense que ce qui est dit dans ce livre pour la France peut l'être dit pour de nombreux autres pays !
J'ai préféré le chapitre 6 « Culture d'État ou la culture dans tous ses états » qui apporte des réponses et des solutions pour une espèce de New Deal à la française, et le chapitre 8 « Culture 2.0/3.0 » qui parle d'Internet.
« Internet n'est en rien un danger, mais au contraire une opportunité de taille pour l'économie de la création. S'il ébranle le marché, les pratiques culturelles pus classiques et les institutions, Internet sait être également un acteur nouveau de créativité sociale et de jeu démocratique. » (page 113).
Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé cet ouvrage qui me donne envie de parler encore plus de culture !
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