Le bouquiniste Mendel est une nouvelle de Stefan Zweig parue en allemand en 1929 et en français en 1935 (Grasset). Cette nouvelle est dans le recueil La peur mais je l'ai lue dans une intégrale (Œuvres romanesques) traduite de l'allemand par Manfred Schenker.
Stefan Zweig est né à Vienne (Autriche-Hongrie) le 28 novembre 1881 dans une riche famille, juive mais peu pratiquante. Il a étudié la philosophie et l'histoire de la littérature, puis est devenu journaliste et écrivain (romans, nouvelles, essais, biographies, poésie, théâtre). Pacifiste, il a beaucoup voyagé (Europe, Inde, États-Unis, Canada). Mais avec la montée du nazisme, il a quitté l'Autriche pour l'Angleterre. Il est mort à Petrópolis (Brésil) le 22 février 1942.
À Vienne, pris par une averse, l'auteur se réfugie dans un café à l'atmosphère lourde et enfumée.
« C'est ainsi que j'échouai, le chapeau ruisselant et les épaules mouillées, dans un de ces cabarets de faubourg dans la tradition viennoise. »
Alors qu'il observe les lieux, les affiches, les clients, « la demoiselle du buffet », il a l'impression (vague émotion, sentiment indéfinissable, obscure réminiscence) de reconnaître le lieu.
Oui, il est déjà venu, il y a plus de vingt ans, lorsqu'il était étudiant ! Le café Gluck ! Il y avait à l'époque un autre patron et un homme qui était toujours assis à une même table... Mendel ! Le bouquiniste Jacob Mendel. « Comment avais-je pu l'oublier, cet homme extraordinaire, ce phénomène, cet érudit, ce magicien, ce prestigieux bouquiniste […]. »
À partir de ce moment, l'auteur va tout se rappeler et voudra savoir ce qui est arrivé à Mendel.
Je pense que Stefan Zweig, visionnaire, avait compris très tôt que les nazis allaient détruire les Juifs. On ressent donc beaucoup de tristesse dans cette nouvelle où l'auteur retranscrit bien la perte humaine et culturelle. Un seul homme, mais quel homme !
Le souvenir et la mémoire sont donc très importants.
J'aime beaucoup Stefan Zweig, c'est un auteur romantique, d'une grande humanité et son écriture est magnifique.
J'ai lu Le bouquiniste Mendel dans le cadre de J'aime les classiques ! pour lequel j'alterne un auteur français avec un auteur d'un autre pays européen : après le Portugal et l'Angleterre, c'était au tour de l'Autriche ! |
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Le challenge Ich liebe Zweig me faisait très envie – Karine l'a créé en janvier 2010 – mais je n'y ai pas participé par manque de temps (et aussi parce que j'ai déjà beaucoup de challenges en cours). Je tiens quand même à parler de ce défi littéraire pour ceux qui auraient envie de participer ou simplement de lire les notes de lecture des participants. C'est Ich liebe Zweig ! sur Mon coin lecture. |
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Par contre, cette lecture entre dans le Challenge Europe centrale et orientale dans lequel je me suis engagée (début mars) à lire trois œuvres. J'ai déjà lu un roman roumain (Europe orientale), voici donc une deuxième lecture avec l'Autriche (Europe centrale) et il ne m'en restera plus qu'une pour terminer ce défi. |
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