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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 00:54

Burquette2.jpgAprès Burquette (mars 2010), voici Burquette, 2, une bande dessinée du Québécois Francis Desharnais parue aux éditions Les 400 coups dans la collection Strips (68 pages, 10 €, ISBN 978-2-89540-457-6).

 

Alberte s'est débarrassée de la burqa que lui imposait son père (voir tome 1) : « Où est ta burqa ? – Dans ma robe, mes bas, mon sac et mon bandeau ! » (page 5). Et bonne nouvelle : elle va partir avec sa maman en Balaysie ! Mais, en attendant, son père l'a enchaînée à une machine à coudre afin qu'elle comprenne qu'ailleurs des enfants sont obligés de travailler pour une misère...

Tiens, à l'aéroport, on apprend (sur son passeport) qu'Alberte est née le 4 mars 1996 (page 18).

Marie Godbout (la maman d'Albertine) a perdu son job de danseuse après avoir sauvé quinze étrangères de l'esclavage sexuel. Du coup, elle a été invitée en Balaysie par un milliardaire qui souhaite créer un organisme qui luttera contre l'esclavage sexuel.

Dans l'immense propriété du milliardaire, Albertine découvre qu'elle devra être la baby-sitter du bébé de London Sheraton, une vedette devenue alcoolique.

De son côté, le père réagissant qu'en Balaysie, il doit bien y avoir quelques prolétaires, décide de prendre aussi l'avion (avec la machine à coudre...) afin de lancer une révolution !

 

Je ne comprends toujours pas le but réel du père d'Alberte... J'ai l'impression qu'il est un peu bête et qu'il ne voit que ce qu'il veut voir... Par exemple : « Oh, un pousse-pousse. Bien sûr, ces pays rétrogrades ne se sont jamais adaptés à la modernité. » alors que le taxi est juste à côté (page 39). En fait, il exige que sa fille ait l'esprit ouvert et une conscience sociale, mais il est méprisant vis-à-vis d'elle et des autres. Mais on lui pardonne parce qu'il aime vraiment sa fille (ce qui n'est pas le cas de la mère) et qu'il va la chercher en Balaysie.

Quant à Albertine, elle va se rendre compte que, même si elle ne porte plus la burqa en tant que prison physique, celle-ci est devenue une prison mentale dont elle va devoir se libérer.RireHumour

 

PALsechesDes strips plus ou moins drôles mais dans l'ensemble la bande dessinée est réussie. À lire donc si vous avez aimé le tome 1 ou si vous voulez découvrir l'humour québécois.

 

J'ai terminé le Challenge BD de Mr Zombi mais je continue le Challenge PAL sèches de Mo' donc une bande dessinée québécoise pour ce challenge ! Et je profite aussi que c'est de l'humour pour la mettre dans le nouveau challenge Rire et humour d'Hélène.

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 23:29

9ViesEdward.jpgLes 9 vies d'Edward est un roman de Chrystine Brouillet paru aux éditions Denoël en 1998 (332 pages, 18,29 €, ISBN 2-207-24693-0). Réédition en poche Gallimard/Folio en juin 2000.

 

Delphine Perdrix est une photographe renommée de 35 ans.

Son point faible : son instabilité sentimentale, elle collectionne les amants beaux et riches mais elle est toujours déçue... Pourtant « Delphine avait photographié encore plus de chats que d'amants » ! (pages 178-179).

Ses points forts : Audrey, sa meilleure amie, peintre, mariée et mère de deux enfants, et surtout Edward, son chat abyssin à la « robe faon, d'un beige rosé délicat ou sable chaud selon l'éclairage » qu'elle a depuis 5 ans. D'ailleurs Edward aime beaucoup Audrey car elle a souvent les mêmes avis que lui sur les hommes que fréquentent Delphine.

 

Mais Delphine n'en fait qu'à sa tête et s'est entichée d'un Américain, James Anderson, qu'Edward sait fort déplaisant mais comment le faire comprendre à la jeune femme en pâmoison.

 

De plus, Edward en est à sa neuvième (et dernière) vie et il aimerait faire une chose pour Delphine : qu'elle soit heureuse avec un homme qui l'aime vraiment. Pourquoi ne retrouverait-t-il pas la réincarnation de Sébastien Morin, un écrivain public qui l'avait soigné à bord d'un bateau en route vers le Nouveau Monde ? Du moins si les hommes ont plusieurs vies comme les chats... : Edward n'en est pas sûr du tout mais il peut toujours essayer de chercher !

 

J'ai aimé les souvenirs d'Edward de ses anciennes vies et de ses anciens maîtres (en Égypte, en Turquie, en Angleterre sous le règne de la Reine Victoria, en France sous l'occupation allemande, en Amérique...) et les leçons qu'il en a tirées. Ça lui donne une sagesse dont Delphine ne se rend pas compte même si parfois elle devine certaines choses.

Pas la peine d'en dire plus : c'est un roman charmant qui se lit d'une traite et qui plaira à tous les amoureux des chats, et même aux autres car c'est très bien écrit !

Et je remercie C. de m'avoir chaudement recommandé de lire ce roman.

 

Le gag du jour : Richard de Polar, noir et blanc publie dimanche une excellente note de lecture de Sous surveillance, de Chrystine Brouillet, je lui laisse un commentaire pour lui dire que je ne connais pas cette romancière (québécoise) et que j'aimerais bien la découvrir. Or je venais de lire un roman d'elle !!! Mais en fait, je n'avais pas fait attention au nom de l'auteur avant de rédiger ma note de lecture ! Je pense que Richard va bien rire !

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 12:47

MerEngloutie.jpgCoupCoeur2010.pngLa mer engloutie est un document de Taras Grescoe publié aux éditions Noir sur Blanc (Lausanne) en mai 2010 (456 pages, 24 €, ISBN 978-2-88250-233-9). Bottomfeeder – How the fish on our plates is killing our planet (2008) est traduit de l'anglais (Canada) par Bruno Boudard.

 

Sur le site de l'éditeur, vous pouvez lire les 37 premières pages, c'est-à-dire l'introduction et le début du premier chapitre, de quoi vous faire une bonne idée du contenu de ce livre.

 

Je remercie Blog-o-Book de m'avoir envoyé cet ouvrage qui m'a passionnée alors même que je mange très peu de poisson !

 

Taras Grescoe est né en 1966, il est Canadien, et a déjà écrit Le pique-nique du Diable : un tour du monde des fruits défendus (Noir sur Blanc, octobre 2008) que j'ai bien envie de lire aussi. Vous pouvez visiter son site officiel (en anglais) : http://www.tarasgrescoe.com/.

 

Sous-titré Le poisson de nos assiettes aura-t-il la peau de la planète ?, La mer engloutie a demandé plus de deux ans de travail à l'auteur qui a fait un petit tour du monde de la pêche et de l'élevage de poissons. Il nous livre avec pas mal d'humour ses expériences, ses déboires, ses dégustations aussi ! Sans oublier les explications claires et précises, quelques solutions (surtout dans la conclusion), et les problèmes qui vont arriver d'ici... Pas si longtemps que ça finalement.

 

Donc si vous n'avez pas peur des mots et expressions tels que sur-pêche, réduction de la biomasse, quotas (peu respectés et même largement dépassés) et restrictions, fraude (faire passer une espèce pour une autre, ou du poisson d'élevage pour du poisson sauvage), chalutage de fond (grâce ou à cause du progrès, la pêche s'organise maintenant avec la navigation par satellite et l'imagerie numérique : les poissons n'ont plus aucune chance !), pêche illégale et pillage, anéantissement des écosystèmes, rejet des petits poissons morts ou mourants, poissons sauvages servant de nourriture (farine) aux poissons d'élevage (!), etc., vous pouvez vous lancer dans la lecture de cette extraordinaire enquête, qui ne se lit pas comme un roman, mais presque grâce aux dégustations et anecdotes.

 

Alors, une croisière autour du monde ? Découvrez plus particulièrement les États-Unis (New York) avec la lotte, le Canada (baie de Chesapeake) et la France (Bretagne) avec les huîtres, la Grande-Bretagne avec son fish and chips (qui a, selon George Orwell, évité une révolution en Angleterre après-guerre), la France encore (port de la Ciotat à Marseille sur la Méditerranée) avec les pêcheurs-artisans et la bouillabaisse, le Portugal et toujours la France pour la côte atlantique avec les sardines, l'Inde et d'autres pays d'Asie du Sud-Est avec les crevettes, la Chine avec le requin, le Japon avec son célèbre marché aux poissons (Tsukiji) et le thon rouge (sushi, sashimi) puis retour au Canada en Colombie Britannique avec le saumon et en Nouvelle-Écosse avec les bâtonnets de poisson surgelés.

Bottomfeeder.jpg

 

Taras Grescoe est un fin gourmet ! Il s'attarde sur les bons plats de poisson cuisinés par les grands chefs (relatant l'influence des chefs français pour le poisson vraiment frais, pas abîmé par des hameçons ou des crochets) ou servis dans les petits restaurants.

 

Mais quand vous aurez lu les chapitres concernant l'Asie, vous vous rendrez compte que le raffinement des gastronomies asiatiques (Inde, Chine, Japon, Corée, Thaïlande, Vietnam...) a du plomb dans l'aile... Ou plutôt dans la nageoire ! « Le plus alarmant, pour tout amateur de poisson sain d'esprit c'est que la nation la plus polluée du monde est également, et de très loin, sa plus grande source d'approvisionnement en poisson de consommation. Ici, les poissons grandissent et s'alimentent dans des eaux qui figurent parmi les plus épouvantablement contaminées que cette terre ait jamais connues. […]. » (page 266) : il parle de la Chine mais ne vous réjouissez pas trop vite car ce n'est guère mieux ailleurs...

 

Vous apprendrez avec horreur que les eaux sont toutes polluées, comment les monts sous-marins et les récifs coralliens ont été détruits (pêche à l'explosif ou au cyanure entre autres), pourquoi les méduses, algues toxiques et poissons repoussants seront sûrement les seuls à peupler les mers et océans d'ici peu parce que les océans sont des « espaces finis » et que les réserves ne sont pas inépuisables...

 

Et si vous voulez éviter d'avaler en même temps que votre poisson, des produits toxiques, des antibiotiques, des fongicides, et j'en passe, il faut lire ce livre très documenté puisque l'auteur cite ses sources (voir en fin de volume), donne des informations professionnelles, replace cela au niveau historique / économique / écologique, et propose plusieurs appendices : conseils pour le choix des produits, sites Internet, méthodes de pêche, liste de poissons à consommer « jamais », « parfois », « sans hésitation » (ça va pour moi, le peu de poissons que je mange est dans cette dernière liste, ouf !). Il a aussi une grande honnêteté intellectuelle puisqu'il a écouté et retranscrit le point de vue de chacun.

 

Et puis j'aime beaucoup la couverture. Il semblerait que ce soit une baudroie (aussi connue sous le nom de lotte) qui engloutit la planète et j'ai trouvé que c'était bien imaginé !

 

Pour conclure, je dirais simplement que Taras Grescoe donne les « bonnes raisons de chercher à savoir d'où viennent notre poisson et nos fruits de mer. » (page 380).

 

Quelques extraits

« J'ai une théorie sur les grands marchés aux poissons de la planète. Quand une métropole perd son marché central, elle perd son ventre et, avec lui, son âme. » (page 34).

« Pour les chalutiers hauturiers, ces cent quatre-vingt-quinze millions de kilomètre carrés non réglementés représentent l'ultime espace où ils peuvent pêcher à loisir sans se soucier des bureaucrates ou des écologistes. » (pages 47-48) : il parle des eaux internationales.

« C'est qu'on ne badine pas avec le droit divin de piller le pâturage. Même s'il ne reste plus rien à piller. » (page 85).

« Une baie saine est une baie où les gens vont se baigner et faire du bateau, où les pêcheurs du dimanche vont pêcher et où les pêcheurs professionnels peuvent pratiquer une pêche durable. » (page 92).

« Mais comme beaucoup le font remarquer, l'Inde est un pays qui pond énormément de lois, mais les fait peu appliquer » (page 240).

« […] nous avons atteint le point où le poisson peut rivaliser avec certains stupéfiants. […] de véritables mafias sont apparues […]. » (page 277).

Et puis ces deux extraits sur LE pêcheur...

« Il constitue l'essence du pêcheur […] homme indomptable, à la vue courte, qui refile le problème aux générations suivantes et que notre culture a romancé à l'excès comme un héros prolétarien indépendant et presque noble. [...]. » (pages 143-144).

« Les pêcheurs bénéficient de cette image romantique de héros de notre histoire, dit Izawa. » (page 313).

… Qui m'ont fait penser au roman Le bateau-usine (Kanikôsen), de Kobayahi Takiji que j'ai lu il y a quelques mois.

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 08:06

Burquette.jpgBurquette est une bande dessinée de Francis Desharnais parue en janvier 2008 aux éditions Les 400 coups dans la collection Strips (81 pages, 10 €, ISBN 978-2-89540-366-1).

Prix Bédis Causa, catégories Prix Réal Fillion et Grand prix de la Ville de Québec, 2009.

 

Québécois, Francis Desharnais a étudié le graphisme et travaillé dans le cinéma d'animation dès 2001. En 2003, il a l'occasion de venir un an à Paris et le débat sur le port des signes religieux lui donne l'idée de cette bande dessinée.

 

Un intellectuel de gauche dépité par le comportement superficiel de sa fille de 14 ans, Alberte, qu'il élève seul, souhaite « lui ouvrir l'esprit » et « l'amener à réfléchir davantage sur la condition humaine ».

Après avoir vu dans la rue, une femme et sa fille en voile intégral, il oblige Alberte à porter une burqa pendant un an. « Tu sais, papa, sous ce drap et derrière ce grillage je me sens inexistante, sans identité. » (page 13).

Alberte subit alors l'incompréhension, la curiosité ou le rejet de ses amis, camarades de classe, petit copain... « C'est pas juste. Ce gros drap laid attire plus l'attention que ma belle petite jupe courte. » (page 19).

L'adolescente fait la connaissance du voisin algérien : « Je n'ai pas fui les barbus de mon pays pour retrouver les mêmes horreurs ici... » (page 33) et de son neveu kabyle, Kader dont elle tombe amoureuse.

 Puis elle retrouve sa mère, participe à une émission de télé-réalité, et se rebelle contre son père mais tout ça n'était pas au programme !

 

Challenge-BDBullesBDLes dessins sont simples mais expressifs. J'ai surtout apprécié le côté humoristique de cette histoire parce que j'ai du mal à comprendre le but réel de ce père...

 

Et hop ! Une bande dessinée québécoise pour le Challenge BD de Mr Zombi et pour BD sur les 5 continents.

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