21 février 2008
4
21
/02
/février
/2008
00:58
in 13 récits chinois aux éditions Philippe Picquier en 1991.
Ba Jin ou Pa Kin est le pseudonyme de Li Feikan ou Li Peikan, créé à partir de Bakounine et de Kropotkine car jeune, il est de tendance anarchiste. Il naît en 1904, de son vrai nom Li Yaotang, à Chengdu, dans le Sichuan. Entre 1926 et 1928, il est en France et commence à écrire de manière prolifique. Ses thèmes de prédilection sont la société traditionnelle chinoise et son engagement révolutionnaire. Après 1949, il n'écrit plus que des articles et des reportages. Il meurt en 2005, un mois avant de fêter ses 101 ans !
1931 Lumière (Guangming) recueil de nouvelles d'où est issue la nouvelle intitulée Chien
1933-40 Le torrent (trilogie)
1944 Le jardin du repos (Qiyuan)
1946 Nuit glacée (Hanye)
1979 Famille (Jia) édité par Flammarion
1980 Vengeance (Baochou) nouvelle
1982 Printemps (Chun) édité par Flammarion
Chien traduit de Gou par Martine Vallette-Hémary.
L'enfant est orphelin, il ne se rappelle ni son nom ni son âge. Rejeté par tous, il se met à croire qu'il n'est pas un être humain mais un chien.
Œuvre forte et pathétique, Chien montre que les Chinois pensaient leur identité détruite à cause des Occidentaux qui envahissaient leur pays : à Shanghai, devant les parcs des concessions étrangères, des écriteaux disaient « Interdit aux Chinois et aux chiens »...
19 février 2008
2
19
/02
/février
/2008
00:48
in 13 récits chinois aux éditions Philippe Picquier en 1991.
Mao Dun est le pseudonyme de Shen Yanbing ou Shen Dehong, né en 1896 dans la province de Zhejiang. Après des études littéraires à Pékin, il devient journaliste, essayiste, puis se met à la fiction en 1927 et prend ce pseudonyme. Il est l'un des fondateurs de l'Association pour la Recherche Littéraire, créée en 1921. Il aime Dickens, Zola et Tolstoï, trois auteurs qui ont écrit sur la pauvreté du peuple, respectivement en Angleterre, France et Russie. Engagé, il se consacre dès 1923 à la propagande politique et après 1949, il n'est pas ennuyé puisqu'il devient secrétaire personnel de Mao Zedong puis ministre de la Culture jusqu'en 1964. Un Prix Littéraire chinois porte le nom de Mao Dun qui est mort en 1981.
Ses premières œuvres sont plutôt empreintes de pessimisme puis ces romans s'ancrent dans le réalisme d'une société chinoise devenue marxiste.
Des nouvelles comme Désillusion (Huan mie) en 1928, Trois personnes en marche (San ren xing) en 1931, Les vers à soie du printemps (Chun-cang) en 1932. Des romans comme L'arc-en-ciel (Hong) en 1930, Minuit (Ziye) en 1933.
L'histoire de Grand Nez traduit de Dabizi de gushi par Martine Vallette-Hémery.
En janvier 1932, les Japonais ont détruit Shanghai. Sous les bombes, un enfant d'environ 7 ou 8 ans a perdu sa maison et ses parents. Il a appris à errer, à chercher à manger dans les décharges, à voler parfois. Quatre ans plus tard, il se retrouve près d'une manifestation d'étudiants qui crient « Vive la lutte de libération » et autres slogans qu'il ne comprend pas mais il décide de les suivre.
C'est avec humour que l'auteur décrit la vie de cet enfant et la fin optimiste diffère de ses autres œuvres. En 1928, Mao Dun a fui vers le Japon et s'est lié à la Ligue des Écrivains de Gauche, mais avec Shanghai détruit par les Japonais, il veut montrer la haine du peuple chinois pour le voisin japonais.
13 février 2008
3
13
/02
/février
/2008
00:15
in 13 récits chinois aux éditions Philippe Picquier en 1991.
Wu Zuxiang est né en 1908 dans le district de Jing, dans la province d'Anhui. Il a étudié à Pékin et est devenu professeur de littérature chinoise à l'université. Après 1949, il n'a plus écrit mais a continué d'enseigner et de faire des recherches sur la littérature.
1934 Le saule de l'Ouest (Xiliu ji) recueil de nouvelles
1 recueil de prose
1 roman publié en 1943
Le fortifiant traduit de Guanguan de bupin par Martine Vallette-Hémery.
Guanguan est de constitution fragile et tombe souvent malade, surtout après l'accident de voiture où il a été blessé et qui a coûté la vie à sa fiancée. Alors qu'il va rendre visite à sa vieille mère, à la campagne, celle-ci décrète qu'il lui faut un fortifiant. Contre un salaire de misère, elle engage une nourrice qui va lui donner son lait. Or la nourrice est une paysanne du domaine qui doit également nourrir son bébé de 7 mois.
L'auteur décrit bien la vie rurale de sa province natale, l'Anhui et montre que pour survivre, les Chinois agissent comme beaucoup d'autres peuples : ils ont recours aux plus pauvres et aux plus faibles, ou en tout cas à ceux qu'ils considèrent comme tels, pour vivre et parfois s'enrichir.
7 février 2008
4
07
/02
/février
/2008
18:04
À l'occasion du Nouvel An chinois, je souhaite vous parler de ces 13 récits chinois de 9 maîtres de la littérature, parus aux éditions Philippe Picquier en 1991 dans une traduction de Martine Vallette-Hémery (194 pages, ISBN 2-87730-065-X) et réédités en poche en 2000 (n° 133, 296 pages, 2-87730-481-7).
Les dates de 1918 et 1949 n'ont pas été choisies au hasard : alors que 1949 marque une rupture avec l'arrivée de Mao Zedong au pouvoir, le monde littéraire chinois est en effervescence dès 1918.
1918 représente en effet une révolution littéraire en Chine et marque l'ouverture de la Chine au monde moderne. La première œuvre représentative de cet événement est Le journal d'un fou, pas celui de Gogol, mais celui de Lu Xun. En 1918, les auteurs chinois découvrent les littératures occidentales et introduisent des courants de pensée étrangers comme la démocratie, l'humanisme, l'engagement révolutionnaire, pour dénoncer l'oppression de la société chinoise traditionnelle ou décrire la misère et l'obscurantisme avec des œuvres ironiques ou satiriques. Des revues littéraires voient le jour comme Nouvelle Jeunesse (Xin Qingnian) ou Appel à la Jeunesse. La langue parlée (baihua) remplace la langue écrite des Lettrés mais quelques écrivains l'utilisant pour la nouvelle composent toujours la poésie en langue classique.
En 1922, paraît Cris (Nahan), le premier recueil de nouvelles de Lu Xun. La nouvelle est alors le mode d'expression le plus utilisé et c'est seulement après que la nouvelle se soit imposée dans la littérature chinoise que les grands romans y ont retrouvé une place.
Cette révolution littéraire ne s'arrête pas à la Chine puisqu'en 1927, des étudiants chinois au Japon créent la Société de la Création et que des auteurs européens et américains sont également influencés par les auteurs chinois.
À partir de 1949, la politique et la vie changent : surveillés et dénigrés, les auteurs chinois n'écrivent plus ou ne font plus paraître leurs écrits, comme Lao She. Ils sont cependant maintenant réédités et ont retrouvés le respect qui leur est dû.
Découvrez les 9 écrivains chinois présents dans ce recueil : BA Jin, LAO She, LI Guangtian, LU Xun, MAO Dun, SHEN Congwen, WU Zuxiang, YE Shengtao, YU Dafu.