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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 14:56

MensongePere.jpgUn mensonge sur mon père est un roman de John Burnside paru aux éditions Métailié (janvier 2009, 310 pages, 20 €, ISBN 978-2-86424-671-8). Je l'ai reçu en poche : Points (collection Littérature, P2406, mai 2010, 399 pages, 7,50 €, ISBN 978-2-7578-1876-3).

A lie about my father (2006) est traduit de l'anglais (Écosse) par Catherine Richard.

Ce roman a reçu le Prix Madeleine Zepter en 2009 (prix littéraire européen).

 

Je remercie Blog-o-Book de m'avoir envoyé ce beau roman d'un auteur écossais que j'ai découvert.

 

Né le 19 mars 1955 à Fife (Écosse), John Burnside a étudié au Collège des Arts et Technologies de Cambridge. Il est enseignant (à Saint-Andrew) et auteur (poésie, nouvelles, romans).

Du même auteur, The hoop (1998, recueil de poésie), Burning Elvis (2000, recueil de nouvelles) et les romans : La maison muette (2003), Une ville nulle part (2005), Les empreintes du diable (2008).

 

Un jour, alors qu'il est aux États-Unis, le narrateur prend en auto-stop Mike qui lui parle de son père et lui pose des questions sur le sien. « […] je lui racontai un mensonge sur mon père. » (page 23).

John se rend ensuite compte qu'il a toujours souffert des mensonges de son père et qu'il prend le même chemin... « Mais rien n'était jamais aussi simple. Les meilleurs mensonges de mon père étaient tous des demi-vérités […]. » (page 49).

Va-t-il à son tour mentir à son fils de trois ans ?

John décide de faire un travail sur lui-même, de se remémorer son enfance, son adolescence, sa vie de jeune adulte, et de (re)découvrir son père qui était un enfant abandonné et qui est maintenant décédé.

C'est donc toute la vie de John et de sa famille qui défile en moins de 400 pages, empreintes du monde ouvrier catholique d'où est issu son père, un homme qui aurait pu être un autre homme... Un footballeur ? Un pilote ? Un homme qui a épousé la jeune fille qu'il aimait et dont il a eu deux enfants (John et sa sœur Margaret). Un homme qui s'est laissé emporté – comme beaucoup de sa génération – par l'alcool, les copains, le jeu. Un homme qui a vu sombrer son fils dans la drogue (années 70, rejet du monde des adultes, de leurs mensonges, leur hypocrisie, haine du père, découverte des fleurs du mal c'est-à-dire les nouvelles drogues comme le LSD...) et qui a vu sa femme mourir d'un cancer. Un homme que la vie n'a pas épargné et qui peut-être préférait vivre dans ses rêves, même si les mensonges étaient lourds à porter.

Heureusement, John est bon élève (quand il le veut), se fait des amis, lit des magazines et des bandes dessinées avec le fils des voisins (protestants), apprend le piano (grâce au père Duane et à Mr Edmunds), écoute des disques, découvre la poésie et la littérature classique, puis fait des petits boulots pour payer ses études (j'aime beaucoup son lucide « Je suis là pour la paie, dis-je, comme tout le monde. Tout le reste, c'est secondaire. » page 214).

 

Par certains côtés, ce roman m'a fait penser aux Cendres d'Angela : une enfance irlandaise, de Frank McCourt : pauvreté, alcoolisme du père, déménagements en vue d'une vie meilleure, mère fatiguée...

 

Un mensonge sur mon père est un beau roman autobiographique qui ne se lit pas aussi vite qu'une histoire imaginée mais qu'on n'arrive pas à lâcher tant les détails sont précis, les pages denses, douloureuses. Vous pouvez vous en rendre compte avec ces quelques extraits.

« […] chaque fois qu'un être humain se trouve face à un animal ou à un oiseau, il apprend quelque chose de nouveau ou se rappelle une chose ancienne qu'il avait oubliée. » (page 16).

« Pour lui [il parle de son père], et pour des générations entières d'hommes de la classe ouvrière, la cruauté était une idéologie. Il était important, dans l'intérêt du fils, de l'élever à la dure […]. » (page 61).

« Tout restait sous le manteau. Les soirées tardives de mon père, ses occasionnels déchaînements d'ivrogne […]. » (page 124).

« Dans l'immédiat, la seule chose qui comptait, c'était d'être ailleurs. » (page 250).

« Je n'avais aucun but, et c'était très bien. […]. » (page 274).

 

Mon passage préféré

« Certains psychologues croient que nous enregistrons tous les mots que nous lisons, toutes les images que nous voyons, tous les événements, si infimes qu'ils soient, toutes les fenêtres de toutes les maisons de toutes les rues dans lesquelles nous marchons au cours de toute une vie de livres, de rues et d'images. Nous enregistrons tout et classons tout, en attendant de nous rappeler : vaste encyclopédie désordonnée d'une existence humaine. À un moment donné, lorsque le besoin urgent s'en fait sentir, nous repêchons des images que nous ne savions même pas en notre possession et en faisons ce que nous pouvons : une histoire, un mensonge, un rêve, une vie. » (page 395). Je ne suis pas psy mais je pense que ça se passe comme ça dans le cerveau, il enregistre tout, le réel, le virtuel, de la même façon, et lorsque des choses ressortent : souvenirs ? Imagination ? Rêve ?

 

Pour celles qui aiment les romans à l'eau de rose ! (John en emprunte à la bibliothèque pour sa mère) :

« […] je feuilletai les livres que je lui avais choisis. Au début, je peinai à comprendre que quiconque veuille lire des livres pareils. Au bout d'un moment, toutefois, je commençai à entrevoir que le plaisir de la lectrice ne venait pas tant de l'histoire ou des personnages que de la découverte que quelqu'un, à l'autre bout, savait de quoi elle rêvait en secret […]. » (page 170).

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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 23:45

Vague à l'âme au Botswana est le 3ème roman de la série l'Agence n° 1 des dames détectives d'Alexander McCall Smith, paru en avril 2004 (réédition juillet 2007) aux éditions 10/18 dans la collection Grands détectives (250 pages, 7 €, ISBN 978-2-264-04556-0). Morality for beautiful girls est traduit de l'anglais par Élisabeth Kern.

 

J'ai déjà lu un roman de cette série, un peu au hasard (le titre et la couverture m'avaient plu), pour le défi Littérature policière sur les 5 continents. C'était 1 cobra, 2 souliers et beaucoup d'ennuis, le 7ème de la série, et j'avais été charmée non seulement par le style de l'auteur mais aussi par les personnages et ce pays dont je ne connaissais rien, ou si peu, le Botswana. Évidemment j'ai eu envie de lire d'autres tomes, et même s'il vaut mieux les lire dans l'ordre chronologique, tant pis, j'ai choisi Vague à l'âme au Botswana à cause des lions sur la couverture ! Mais il existe une autre couverture (image à droite) que j'aime moins.

 

L'héroïne, Mma Precious Ramotswe est directrice de l'Agence n° 1 des dames détectives qu'elle a créée à Gabarone, et c'est la seule agence de détectives privées au Botswana. Elle est aidée par une secrétaire, travailleuse et efficace, Mma Makutsi.

Après avoir divorcée d'un trompettiste de jazz alcoolique, violent et égoïste, Mma Ramotswe a refusé les avances de Mr J.L.B. Matekoni mais au bout de 6 mois, se rendant compte que c'était un homme bien, elle a accepté de l'épouser. Les deux orphelins qu'il a recueillis par l'intermédiaire de Mma Potokwane, la directrice de la ferme des orphelins, vivent déjà à Zebra Drive, dans la maison de Mma Ramotswe, plus adaptée que celle du célibataire.

Mma Ramotswe est très occupée, comme d'habitude, mais là, elle doit penser au mariage, à l'éducation des enfants (Motholeli, la fille, 13 ans, est en fauteuil roulant et Puso, son frère de 7 ans est un petit terrible !), au déménagement de l'agence dans un bureau attenant au Tlokwend Road Speedy Motors, le garage de son futur époux.

Pendant ce temps, un enfant de 6 ou 7 ans, nu et sauvage, est découvert dans le bush, dans le delta de l'Okavango. Il ne parle pas, grogne, mord et sent comme les lions. Il est acheminé vers la ferme des orphelins.

Mais depuis deux semaines, Mr J.L.B. Matekoni ne se sent pas bien, il abandonne le garage, laissant ses deux apprentis pourtant incompétents et faignants faire tout le travail, il parle peu, mange peu, dort peu mais ne veut pas voir le Dr Moffat qui pense à une dépression.

Mma Ramotswe ne peut cependant pas s'occuper de lui car un important client (et l'agence n'avait pas reçu de client depuis plus d'une semaine) l'envoie enquêter dans la ferme familiale car « l'homme d'État » croit que l'épouse de son jeune frère veut l'empoisonner pour obtenir tous ses biens.

Heureusement que Rose, la gentille femme de ménage peut s'occuper des enfants, et que Mma Makutsi va s'occuper du garage et des apprentis, et bien sûr de l'agence : elle va d'ailleurs enquêter seule pour la première fois car un autre client, Mr Pulani, souhaite une enquête de moralité sur des jeunes filles sélectionnées pour l'élection de Miss Botswana.

 

Comme pour 1 cobra, 2 souliers et beaucoup d'ennuis, c'est très plaisant à lire, on boit du thé rouge avec Mma Ramotswe, et pourquoi pas en mangeant un bon gâteau car elle est de « constitution traditionnelle » et n'en a pas honte, on réfléchit sur l'utilité de l'existentialisme, on attend la pluie, on vit au rythme du Botswana, ce pays inconnu qui se donne au lecteur dans cette série charmante, fraîche et sincère.

 

Comme j'ai lu ce roman d'une traite, je n'ai pas relevé d'extraits sauf celui où Mma Ramotswe rencontre Mr Pilai dans la rue : « Mma Ramotswe ! s'exclama-t-il. Je vous en prie, laissez-moi vous regarder. On vient de me donner ces nouvelles lunettes et je vois clair pour la première fois depuis très longtemps. Oh, c'est merveilleux ! J'avais oublié ce que c'était que de bien voir. Et voilà que vous arrivez, Mma. Vous êtes très belle, très grosse. » (pages 133-134). C'est trop drôle, j'adore !

 

C'est sûr, je vais lire les autres tomes !

 

Puisque j'ai parlé du thé rouge/rooibos auparavant, je voudrais dire quelques mots sur le robinier : c'est un arbre qui revient souvent dans le roman mais je n'arrivais pas à me le représenter. Originaire d'Amérique du Sud, le Robinia a certainement été introduit en Afrique (en Europe, il l'a été en 1600 par le jardinier français Jean Robin). Le robinier est aussi appelé faux-acacia. Il porte de belles fleurs blanches ou roses dont le pollen fait un miel qui serait succulent (et que j'aimerais bien goûter !).

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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 08:02

Plusieurs participants ont choisi tout comme moi - pour le défi Littérature policière sur les 5 continents - Mma Ramotswe détective, le premier tome d'aventures qui se déroulent au Botswana. J'ai donc modifié mon choix tout en restant dans cette série que je voulais absolument découvrir. Et c'est la couverture, vraiment attirante, (ils sont mignons ces suricates) qui m'a décidée pour celui-ci.

 

1 cobra, 2 souliers et beaucoup d'ennuis, d'Alexander McCall Smith est le 7ème tome des aventures de Mma Ramotswe qui paraît chez 10/18, dans la collection grands détectives (n° 3975, janvier 2007, 255 pages, ISBN 978-2-264-04455-6). C'est Élisabeth Kern qui a traduit de l'anglais « Blue shoes and happiness » (2006).

 

AMcCallSmithAlexander McCall Smith est né le 24 août 1948 en Rhodésie (devenue le Zimbabwe) dans une famille écossaise. C'est pourquoi il étudia le droit à Édimbourg où plus tard il enseigna ainsi qu'au Botswana, pays dans lequel il situe les aventures de Mma Ramotswe. Éclectique, Alexander McCall Smith est non seulement écrivain mais aussi juriste et expert en droit médical et bioéthique, et musicien à ses heures perdues avec le Really Terrible Orchestra qu'il a fondé en 1995. Auteur prolifique, il a d'abord écrit des contes et des livres pour enfants (dès 1984) avant de créer les séries Mma Ramotswe (en 1998), Dr. von Igelfeld (en 2003) qui se déroule à Regensburg (Ratisbonne), Isabel Dalhousie (en 2004) et 44 Scotland Street (en 2005) qui se déroulent à Édimbourg. Plus d'informations sur son site officiel.

 

Mma Precious Ramotswe et son époux J.L.B. Matekoni (un garagiste calme, friand de gâteaux, de football et qui sort de dépression) vivent tranquilles dans leur maison de Zebra Drive avec deux enfants qu'ils ont adoptés à l'orphelinat de leur amie, Mma Potokwane. Il y a une fille, Motholeli, en fauteuil roulant, partie en weekend chez une amie, et un garçon, Puso, imprévisible mais qui s'assagit.

Mma Ramotswe gère l'agence n° 1 des dames détectives qu'elle a fondée il y a quelques années.

Son assistante Mma Grace Makutsi, jeune diplômée de l'Institut du Secrétariat du Botswana (et surnommée en cachette 97 sur 100), s'est trouvé un fiancé à l'Académie de danse et de mouvement où elle suit des cours. Phuti Radiphuti, fils d'un riche homme d'affaires, fermier et propriétaire d'un magasin de meubles, est un bon parti malgré un léger bégaiement.

 

Il fait beau et calme, c'est donc que tout va bien sauf qu'il y a toujours des problèmes... Il y a ceux liés à la Nature (comme la sécheresse ou le serpent dans le bureau) et ceux très courants qui pourraient être évités mais que les gens se créent eux-mêmes (comme une paire de chaussures inadaptée, un vol de nourriture, un chantage, ou la superstition encore présente). « Nous sommes des êtres humains [...] et les êtres humains ne peuvent pas faire autrement. [...] Nous ne pouvons pas nous empêcher de faire des choses qui nous attirent toutes sortes d'ennuis. » (page 10).

 

Par contre, Mma Ramotswe attire vraiment la sympathie. Elle est de « constitution traditionnelle » (c'est-à-dire bien en chair), bienveillante, observatrice, perspicace, pleine de bon sens et elle suit les principes de Clovis Andersen parus dans « Les principes de l'investigation privée » : « N'ouvrez pas la bouche, quoi qu'il arrive, mais en même temps, incitez les autres à faire exactement le contraire. » (page 19). Elle boit aussi des litres de thé rouge (*) car « La plupart des tourments pouvaient être apaisés en buvant du thé et en réfléchissant pendant ce temps. » (page 20).

 

Honnête et peu intéressée par l'argent : « - Combien est-ce que... - Inutile de parler de ça maintenant [...]. Ce n'est pas aussi excessif que vous l'imaginez. En plus, nous faisons payer les gens en fonction de leurs possibilités. Nous ne prenons pas très cher. » (page 163), « Mma Ramotswe ne résout pas de crimes. Elle s'occupe de toutes petites choses. [...] Toutefois ces toutes petites choses sont très importantes pour les gens. » (page 65). Et c'est ce dont vous vous rendrez compte à la lecture de cette série dont je vais d'ailleurs lire les autres tomes tellement elle m'a plu !

 

Les titres de la série

The No.1 ladies' detective agency – Mma Ramotswe détective

Tears of the giraffe – Les larmes de la girafe

Morality for beautiful girls – Vague à l'âme au Botswana

The Kalahari typing school for men – Les mots perdus du Kalahari

The full cupboard of life – La vie comme elle va

In the company of cheerful ladies – En charmante compagnie

Blue shoes and happiness – 1 cobra, 2 souliers et beaucoup d'ennuis

The good husband of Zebra Drive – Le bon mari de Zebra Drive

The miracle at Speedy Motors – Miracle à Speedy Motors

Tea time for the traditionally built (pas encore paru en français)

 

(*) Quelques mots sur le « thé rouge » que boit Mma Ramotswe

Je crois qu'il s'agit du rooibos, qui en fait n'est pas du thé mais l'infusion d'une plante qui pousse en Afrique du Sud et dont le nom signifie 'buisson rougeâtre' en afrikaans. Plus d'informations (en anglais) sur le site officiel du South African Rooibos Council.

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