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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 03:17

La lettre à Helga est un roman de Bergsveinn Birgisson paru aux éditions Zulma en août 2013 (131 pages, 16,50 €, ISBN 978-2-843046469). Svar við bréfi Helgu (2010) est traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson.

 

Bergsveinn Birgisson est né en 1971. Il a étudié la littérature médiévale scandinave.

 

« À Kolkustadir, le 29 août 1997

Chère Helga,

Certains meurent de causes extérieures. D'autres meurent parce que la mort depuis longtemps soudée à leurs veines travaille en eux, de l'intérieur. Tous meurent. Chacun à sa façon. » (page 9).

Voici comment commence la longue lettre que Bjarni Gíslason, un vieil homme, écrit à Helga, la femme qu'il a aimée.

Son épouse, Unnur, est morte.

Hallgrímur, le mari d'Helga, est mort.

Son neveu, Marteinn, est venu le chercher à la maison de retraite et il passe l'été chez lui « avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » (page 11).

Ainsi, Bjarni se sent libre d'écrire cette lettre.

 

Bjarni Gíslason était contrôleur des réserves de fourrage du canton de Hörgá et il avait une ferme à Kolkustadir. Dans cette lettre, il raconte sa vie, son travail, ses proches, les animaux, la dure vie islandaise. Il était paysan, pêcheur, habile de ses mains et membre de la Société de lecture (ça, ça m'a surprise, que les paysans ne soient pas illettrés et apprécient de lire, je pense que ce n'était pas le cas dans tous les pays !). Il délivre de belles réflexion sur l'amour, la vie et la solitude.

J'ai bien aimé deux passages drôles (l'oubli du cadavre et le bélier court sur pattes). Par contre, ai-je bien compris le passage avec l'agnelle (pages 114-115) ? Je crains que oui...

 

Pour ne pas en dire trop, quelques extraits tout simplement.

« Littérature et culture générale semblaient être pour elle [Unnur] qu'un luxe superflu qu'on devait avoir honte de s'offrir puisque le temps qu'on y passait était volé au travail. » (page 26).

« Je ne suis qu'un vieillard qui n'a plus rien à perdre. » (page 36).

« Aimons ce qui s'apaise et aimons la bonté humaine. » (page 46).

« Je me souviens que mon cœur disait que je t'aimais, lorsque je t'ai regardée et que j'ai vu à quel point tu étais grave et résolue quand tu as séché tes larmes en me parlant, alors que j'étais là debout, tel un pieu en bois d'épave battu par les vents. Je n'ai fait que t'aimer encore plus. » (page 76).

« C'est quand les gens tournent le dos à leur histoire qu'ils deviennent tout petits. » (page 85).

« Il s'agissait là d'hommes qui avaient eux-mêmes forgé le sens qu'ils donnaient à leur vie ; ils avaient l'intelligence dont la nature les avait dotés car aucune école ne leur avait inculqué comment penser. Ils pensaient tout seuls. » (page 101).

« L'amour ne se réduit pas au romantisme citadin où il s'agit de trouver la seule, la vraie qui comblera votre âme jusqu'à la faire déborder et dégouliner telle une pompe intarissable. L'amour est présent aussi dans cette vie que j'ai menée ici, à la campagne. Et quand je l'ai choisie pour la vivre sans regret, j'ai appris que l'homme doit s'en tenir à sa décision, la conforter et ne pas en démordre – c'est ainsi que l'amour s'exprime. » (page 105).

 

Une lecture dans les challenges 1 % de la rentrée littéraire 2013, Défi scandinave, En toutes lettres (ça tombe bien car je m'étais inscrite à ce challenge sans grande conviction lisant peu d'épistolaire), Petit Bac 2013 (catégorie Prénom), Premier roman, Tour du monde en 8 ans et Voisins voisines.

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 08:09

RosaCandida.jpgCoupCoeur2010.pngRosa candida est un roman d'Auður Ava Ólafsdóttir paru aux éditions Zulma en août 2010 (333 pages, 20 €, ISBN 978-2-84304-521-9). Afleggjarinn (2007) est traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson. Rosa candida a reçu le Prix Page des Libraires 2010 (sélection européenne).

 

Auður Ava Ólafsdóttir est née en 1958 et a étudié l'histoire de l'Art à Paris. Elle vit à Reykjavík et a deux filles. Directrice de musée, conférencière, professeur, organisatrice d'expositions : l'Art a une place importante dans sa vie. Avant Rosa candida, elle avait déjà écrit deux romans : Upphækkuð jörð (Terre relevée) en 1998 et Rigning í nóvember (Pluie de novembre) en 2004, et une pièce de théâtre qui sera jouée au Théâtre national islandais à l'automne 2011.

 

Le narrateur est Arnjótur Thórir. Il vit en Islande dans une petite maison avec son père de 77 ans, électricien à la retraite. Son frère jumeau (né deux heures après lui), Jósef, passe ses semaines dans un centre spécialisé car il souffre d'autisme et revient le weekend.

Arnjótur est un jeune homme de 22 ans qui se cherche une vie, un avenir.

Sa mère bien-aimée est morte dans un accident de voiture, le jour de ses 60 ans, un 7 août. Le même jour, sa fille, Flóra Sól, est née mais il n'est pas avec Anna, la mère du bébé, car c'était juste une aventure d'une nuit.

« Trop de coïncidences, ça n'existe pas […]. » (page 14).

Il s'occupe du jardin et de la serre que sa mère avait emménagés de son vivant. Il est tiraillé entre le « On ne va pas loin avec des rêves » de son père et le « Il faut poursuivre ses rêves » de sa mère.

Après avoir trouvé un emploi de jardinier, à l'étranger, dans un monastère qui veut faire revivre la roseraie, Arnjótur décide de partir. Il emmène trois boutures de Rosa candida, une rose rare à huit pétales et à la tige sans épines.

Le dernier soir, le père cuisine un repas d'adieu en compagnie de ses deux fils. Puis Arnjótur quitte son île natale. Il voyage en avion (à l'atterrissage, il se fait opérer d'urgence de l'appendicite et loge quelques jours chez une amie étudiante) puis en voiture (il traverse trois frontières et comptabilise 1 654 kilomètres).

« On peut dire que depuis le début du voyage, j'ai profité de la compagnie des diverses personnes que le hasard a placées sur ma route […]. » (page 138).

À son arrivée au monastère, Arnjótur est accueilli par frère Thomas, grand cinéphile devant l'Éternel et fin philosophe : « La beauté est dans l'âme de celui qui regarde. » (page 173).

Il s'installe dans une cellule de moine et commence le travail : « je m'efforce de sauver une roseraie séculaire, unique en son genre, de la négligence et de l'abandon. » (page 255).

OlafsdottirAAMais la vie est... monacale ! « À vrai dire, je ne comprends pas ce qui m'a pris de venir ici, dans ce trou perdu. » (page 152).

 

Quel beau roman ! Quelle belle histoire ! Tout en délicatesse !

« C'est ainsi que naît ma nouvelle vie, c'est ainsi que la réalité voit le jour. » (page 250).

En fait, il y a trois parties, la première – belle et rude – se déroule en Islande, la deuxième – très intéressante – est le voyage (on peut dire que c'est un road movie) et la troisième à l'étranger (village et monastère) est à la fois calme et pleine de surprises.

C'est beau, à lire d'une traite, pour passer un bon weekend, et je remercie Anne qui m'avait déjà conseillé Sjón.

 

Je suis curieuse ! Quel est ce monastère qui a une roseraie si célèbre ? Quels sont ce pays, cette ville et celle langue parlée par si peu de gens ? On ne le sait pas ! J'ai pensé à un pays scandinave ou un pays d'Europe de l'Est (le monastère de Rila en Bulgarie par exemple ?).

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 23:03

MoindreMonde.jpgLe moindre des mondes est un court roman de Sjón paru aux éditions Rivages en janvier 2007 (123 pages, 11 €, ISBN 2-7436-1609-1, édition poche en octobre 2008).

Skugga-Baldur (2003-2005) est traduit de l'islandais par Éric Boury.

 

Sjón – de son vrai nom Sigurjón Birgir Sigurðsson – est né en 1962 à Reykjavik (Islande), il est romancier, poète et parolier de la chanteuse Björk (Isobel, Bachelorette...). En 2005, il a reçu le Prix littéraire du Conseil Nordique pour Le moindre des mondes.

Du même auteur : Sur la paupière de mon père (roman, Rivages, octobre 2008) et Figures obscures (poésie, Cahiers de nuit, 2000).

 

Janvier 1883, le massif d'Ásheimar sous la neige. Le révérend Baldur Skuggason chasse une renarde rousse. « Elle va, court, vole sur l'étendue neigeuse telle une flèche ailée. » (page 12). « Quelle bête magnifique. Terre de Sienne, le pelage fourni et une imposante queue, elle ne pouvait pas être plus sauvage. » (page 14).

Dans la vallée de Dalur, à la ferme de Brekka. Hálfdán Atlason, « l'idiot du révérend Baldur » (son garçon de ferme) rend visite à Friðrik B. Friðjónsson, le botaniste. Hálfdán voudrait épouser la petite Abba (surnom de Hafdís Jónsdóttir) mais le botaniste est en train de clouer son cercueil. « La nouvelle a brisé le cœur de Hálfdán en tant de morceaux qu'il a éclaté en longs sanglots muets et que les larmes ont coulé de ses yeux et de son nez [...]. » (page 50).

Avril 1868, un vaisseau de commerce chargé de centaines de tonneaux d'huile de foie de morue s'était échoué... À son bord, une survivante attachée, une jeune fille qui a prononcé le mot Abba. C'était une attardée. Au même moment Friðrik est arrivé sur l'île. « Il était venu régler la succession de ses parents, tous deux emportés par la pneumonie [...]. » (page 67).

Après l'enterrement d'Abba, Friðrik ouvre le paquet qu'elle possédait et découvre des plaquettes de bois avec des inscriptions en latin : « Omnia mutantur – nihil interit », « Tout se transforme – rien ne se perd » Ovide (page 68) puis « léger est le fardeau qui est bien porté » (page 74).

Pendant ce temps-là, le coup de feu qui a tué la renarde a déclenché une avalanche et le révérend est prisonnier dans une cavité du glacier obstruée par la neige. Là une jeune femme fantôme apparaît puis la renarde reprend vie. Baldur Skuggason sombre-t-il dans la folie ? Y a-t-il un destin qui lie les êtres ?

 

Les descriptions de la nature et de l'animal sauvage sont tout simplement magnifiques.

Les chapitres sont très courts, une page, deux pages, et on est totalement happé par la lecture (la montagne ?).

Un roman magique, marqué par une grande poésie mais aussi par une réelle brutalité, celle des humains, celle de la nature hostile.

Ah, l'Islande... J'ai vraiment envie d'en savoir plus sur ce pays (histoire, traditions, littérature...) et je remercie Anne de m'avoir conseillé ce roman !

 

Un clin d'œil aux chats

« Quelque chose vient lui caresser la jambe. C'est le plus vieux matou des terres boréales : « Le petit Frikki ». Il a froid après son excursion hivernale, après son « Winterreise » de chat et il veut qu'on le fasse entrer à l'intérieur de la maison. » (page 84).

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