Dressé pour tuer : une enquête de Drongo, ex-agent du KGB est un roman de Tchinguiz Abdoullaïev paru aux éditions de L'aube dans la collection Aube noire (Polar) en juin 2014 (425 pages, 17,90 €, ISBN 978-2-8159-0910-5). Traduit du russe par Robert Giraud.
Tchinguiz Abdoullaïev est né en 1959 à Bakou (Azerbaïdjan). Historien et juriste, il a été agent de renseignement. Depuis 1988, il écrit des romans policiers. Du même auteur : Une cible parfaite et Le fardeau des idoles (respectivement 2012 et 2013 aux éditions de L'aube).
Le colonel Slepniov s'évade de la prison Matrosskaïa Tichina avec la complicité de gardiens grassement payés.
Artiom Serguéïévitch Polétaïev, ministre des finances, rejoint son épouse, Louda, et leur petit-fils, Dima, à l'hôpital car l'enfant a mangé des champignons empoisonnés. Polétaïev ne sait pas que ce contre-temps va lui sauver la vie.
Mais Slepniov a été embauché pour assassiner Polétaïev et il n'abandonnera pas sa mission.
La mort du ministre entraînerait « la panique sur les marchés, la dévaluation du rouble, l'échec des négociations de Londres, le rejet du budget par les députés et la chute du gouvernement. » (page 61).
Le général Potapov voudrait faire appel à l'analyste Drongo mais cet ancien du KGB est maintenant privé et le directeur du contre-espionnage hésite.
Pourtant « on n'attrape un Slepniov avec des ordinateurs. Ce qu'il nous faut, c'est un analyste, qui sache faire preuve au moins d'autant d'astuce qu'un liquidateur. » (page 123).
Après avoir échappé à deux attentats à Moscou, Polétaïev va à Londres pour rencontrer des hommes d'affaires investisseurs et des représentants du FMI.
« Vous vous rendez compte dans quel nid de guêpes on a mis les pieds ? » (page 394).
Ma phrase préférée
« […] quand une femme est instruite et réfléchie, elle a des yeux intelligents, qu'elle le veuille ou non. Je me sens complètement débile quand je pense que tu as lu Proust et que je n'y suis pas arrivé. » (Drongo, page 192).
Dressé pour tuer est un polar politique mais pas que, même si l'auteur dresse un portrait intéressant de la Russie, de son gouvernement, de la corruption, des magouilles et du recyclage de liquidateurs ou d'agents au passé trouble. Attention, l'action de ce roman ne se passe pas au XXIe siècle : l'histoire se déroule en 1998 mais ça n'a pas pris une ride ! Les relations entre Polétaïev et sa famille ou l'équipe de protection (en particulier Elena Souslova, le colonel Victor Roudnev et Drongo) sont analysées en profondeur et je me suis bien attachée aux personnages et à l'ambiance. Il faut dire que l'action ne se déroule que sur quatre jours, c'est donc très intense. Alors, ce roman n'est pas fondamentalement génial mais il se lit vraiment bien car il happe le lecteur et ne le lâche plus, ou c'est le lecteur qui ne lâche plus le roman ?! Le personnage auquel je me suis le plus attachée est Drongo, c'est un ex du KGB mais ce n'est pas un tueur, c'est un intellectuel.
Je remercie Virginie et les éditions de L'aube qui m'ont envoyé ce roman après ma déception concernant La palette de l'Ange, de Catherine Bessonart. Ce roman policier azéri-russe m'a bien plus emballée et j'ai repéré que deux autres romans de l'auteur avaient déjà été publiés. J'espère bien les lire un de ces jours.
Une lecture pour les challenges Lire sous la contrainte pour la trilogie de l'été (bon, c'est un tome 3 et je n'ai pas lu les deux premiers, mais c'est OK, non ?), Le mélange des genres (catégorie roman noir / policier / thriller), Thrillers et polars # 3 et Tour du monde en 8 ans (Azerbaïdjan).
commenter cet article …