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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 03:42

KitElephant.jpgKit et l'éléphant blanc est un roman de Hubert Paugam paru aux éditions Castor poche - Flammarion en mars 2012 (192 pages, 6,60 €, illustrations de Martin Desbat, ISBN 978-2-0812-6570-7).

 

Je remercie Brigitte et les éditions Flammarion de m'avoir envoyé ce joli roman qui se déroule en Thaïlande.

 

Hubert Paugam est un Breton qui vit dans le Poitou. Il a été agriculteur et a bourlingué dans le monde. Son premier roman, Gengis Khan, le fils du ciel bleu, est paru en octobre 2009.

 

Kit et son éléphant Tao vivent dans le village de Ban Ta Klang en Thaïlande.

Il y fait très chaud. Humains et animaux attendent la pluie avec impatience.

« Le soleil avait déjà brûlé toute la végétation environnante et cuit puis recuit les champs destinés aux rizières. » (page 8).

Un matin, au lieu d'aller à l'école, Kit part en cachette dans les Monts du Dragon, à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Il veut ramener un éléphanteau blanc qui, selon la légende, apporte la pluie.

Les quatre premiers jours, Kit découvre la ville puis la jungle et la montagne.

« Et tout cela était nouveau et plein d'enchantement pour le petit garçon, qui était né au milieu de rizières plates comme des lacs. L'âme ouverte à toute cette nouveauté, Kit pétillait de bonheur. » (page 79).

Mais ensuite, dans un ancien temple khmer, il est pris par le général Zhou. Ce méchant homme a installé un camp où vivent et travaillent ses prisonniers – dont Maya et son père, Sok – car il fait du trafic de bois et d'animaux. Évidemment Zhou veut prendre Tao mais Kit est courageux et avec Tao, ils ne vont pas se laisser faire !

« Il y a que je suis un Thaïlandais et que j'aime Muang Thaï, mon pays, le 'pays des hommes libres' ! » (page 110).

 

Une très belle description de Tao...

« Le troisième cornac ne pesait pas bien lourd avec ses onze ans et ses quelques kilos face aux cinq tonnes du pachyderme de la famille. Quarante ans, quatre mètres de haut, des yeux bleu-violet à la fois brillants et doux, pétillants de malice, de longs cils noirs, une face magnifique pigmentée de rose jusqu'au bout des oreilles et autour des yeux, des défenses sans pareil d'un blanc étincelant, pointues comme des sabres de combat. » (page 9).

avec laquelle on comprend que l'enfant et l'éléphant sont très proches, attachés l'un à l'autre, amis quoi !

 

Et un très beau passage sur les tigres...

« On dit, chez nous en Thaïlande, qu'un tigre peut se cacher derrière un seul bambou, commença doucement le vieil homme, et pourtant les braconniers parviennent souvent à leurs fins. Même s'ils savent monter aux arbres et nager comme des poissons, même s'ils voient dans l'obscurité comme en plein jour, les tigres sont menacés d'extinction, et tués surtout à cause de la médecine chinoise qui utilise leurs yeux, leurs pattes, leurs tendons en plus de leur peau... » (pages 141-142).

qui interpelle sur la protection des tigres (et d'autres animaux aussi bien sûr) et la lutte absolue contre les braconniers qui tuent ou mutilent les animaux et les trafiquants qui retirent les animaux de leur milieu naturel pour les vendre.

 

Kit et l'éléphant blanc est un beau roman d'aventure pour la jeunesse, un hymne à la Thaïlande et aux éléphants, joliment illustré. Il y manque juste une chose : une carte ! Pour situer Ban Ta Klang en Thaïlande et voir le trajet suivi par Kit et Tao jusqu'à la frontière cambodgienne. Mais il permet quand même de découvrir la Thaïlande, le peuple thaïlandais, les relations entre humains et éléphants. Donc si vous avez envie de dépaysement et d'aventure, n'hésitez pas !

 

17e lecture pour le challenge Animaux du monde de Sharon, 16e pour Littérature jeunesse & young adults et un nouvel article pour Dragon 2012.

ChallengeAnimaux JeunesseYoungAdults ChallengeDragonFeu

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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 05:25

ZeroHeurePP.jpg

Zéro heure à Phnom Penh : une enquête du détective Calvino est un roman de Christopher G. Moore paru en février 2012 aux éditions Ma dans la collection Pôle Noir (321 pages, 20 €, ISBN 978-2-822-40086-2). Zero hour in Phnom Penh (1999) est traduit de l'anglais par Pierre H. Richard.

 

Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé ce roman qui m'a bien plu.

 

Christopher G. Moore est né le 8 juillet 1952 au Canada. Il fut journaliste et il est depuis 1985 l'auteur de plus de vingt romans mais Zéro heure à Phnom Penh est le premier traduit en français. Son site officiel http://www.cgmoore.com/ et le site de la série des Vincent Calvino.

Ne pas confondre Christopher Moore, Américain né en 1957 dans l'Ohio (États-Unis) qui est un auteur de romans humoristiques et de fantasy !

 

« Plusieurs personnes à Bangkok avaient des blessures. Certaines cicatrisaient plus rapidement que d'autres qui, bien qu'invisibles, semblaient ne jamais vouloir guérir, laissant suppurer de la plaie amertume et regrets. » (page 13).

 

Ancien avocat de New York, Vincent Calvino est maintenant détective privé à Bangkok (Thaïlande).

Pendant son temps libre, il traîne au Lonesome Hawk Bar tenu par un Américain.

Calvino y est contacté par Patten : il faudrait interroger un gars de Montréal, Stuart Leblanc surnommé Le Gros qui « est dans le racket de bijoux » pour avoir des nouvelles de Mike Hatch actuellement à Phnom Penh (Cambodge). Une mission facile pour 5 000 dollars ! Mais Le Gros meurt empoisonné au champ de courses...

Calvino va alors partir à Phnom Penh sur les traces de Hatch. Il sera accompagné de son ami, le lieutenant colonel Pratt de la police thaïlandaise qui enquête sur un vol de bijoux non résolu. Ils vont collaborer avec le surintendant de la police des forces des Nations unies, Ravi Singh, dont les enquêtes portent essentiellement sur la prostitution, la contrebande d'armes et aussi le vol de bijoux.

 

C'était déjà glauque en Thaïlande, ça va être encore pire au Cambodge !

Où beaucoup agissent en toute impunité...

Y compris les anciens Khmers rouges...

Y compris les soldats pacificateurs de l'ONU... illégalement armés, qui se livrent à des trafics, rackets et à la prostitution avec des Cambodgiennes et des Vietnamiennes mineures...

 

Voici quelques extraits pour vous faire une idée de l'ambiance, moite, sordide.

« Ouais, je vois ! Un Occidental ne peut jamais comprendre. C'est la sagesse proverbiale des Occidentaux. Mais, dans mon livre à moi, ça ne se passe pas comme ça. Les criminels n'ont rien à faire de la culture. Ce sont des opportunistes. Ils vont s'emparer de tout ce qu'ils peuvent avant qu'on les arrête. Donc... La seule question, c'est de savoir qui contrôle ici. Àmoins que tout le monde ne mange au même râtelier... » (page 58).

« Calvino savait qu'il y avait toujours suffisamment de preuves pour boucler un besogneux mais jamais assez pour atteindre son maître. Le système fonctionne de cette façon. […] ». (page 119).

« Les mensonges n'avaient jamais cessé. Ils avaient juste changé de camp, à la recherche de nouvelles victimes. Le Cambodge était une terre hors la loi dotée d'une population aux abois, […]. L'admettre n'était pas la question. Il suffisait de le constater. » (pages 150-151).

« … une cité où, en 1975, on avait ramené le calendrier à l'Année Zéro en même temps qu'on vidait la ville de ses habitants pour remplir les campagnes de leurs cadavres. » (page 204).

 

ChallengeDragonFeuCe roman que je mets dans le challenge Dragon 2012 (Thaïlande, Cambodge) est vraiment bien mais il est d'une telle densité que j'ai mis une plombe à le lire : trois semaines ! J'étais fatiguée, je lisais peu et j'avais l'impression de ne pas avancer. Pourtant c'est un excellent polar hardboiled, un roman noir avec un détective solitaire, désabusé mais séduisant, un contexte historique et social intéressant (le Cambodge de l'après Pol Pot), et une psychologie des personnages très poussée. La couverture est superbe, digne des grands romans (et films) noirs de la grande époque américaine des années 20 à 50.

 

D'autres enquêtes de Vincent Calvino à paraître ?

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