« On ne doit jamais manquer de répéter à tout le monde les belles choses qu'on a lues » Sei Shônagon in « Notes de Chevet ». Lues, mais aussi aimées, vues, entendues, etc.
C'est en pensant à une copine, qui venait de me dire qu'elle n'avait rien à lire en ce moment dans le bus, que j'ai lu Et le bébé était cuit à point de Mary Dollinger. Ce court roman est en effet paru dans la collection « en attendant le bus » de Jacques André éditeur. Donc si vous aimez avoir un petit livre à ouvrir pendant que vous attendez votre bus ou durant le trajet, cette collection est faite pour vous !
L'éditeur
Jacques André (que je remercie pour ce livre) est licencié en Lettres. Installé rue Burgeaud à Lyon (6e arrondissement), il fut d'abord imprimeur et a donc travaillé pour les éditeurs avant de le devenir lui-même en 2003. Il publie des romans, des nouvelles, du théâtre, de la poésie, des livres pour la jeunesse, des essais...
La collection
En attendant le bus est une collection de romans courts qui coûte chacun 5 €. Chambre 442 de Diane Peylin, Le désert d'à côté de Philippe de Boissy, Et le bébé était cuit à point de Mary Dollinger, Le harcèlement chez les bonobos d'Adam Katzmann, J'ai cinq raisons d'aimer Piotr Moleskine de Bernard Foray-Roux, Journal désespéré d'un écrivain raté de Mary Dollinger, La journée d'un sniper de Sonia Delzongle, Kassem le Palestinien de Jean Picard, Ma puce de Jean-François Dupont, Petite reine d'Éric Chatillon.
L'auteur
Elle est Anglaise, mariée à un Français, c'est pourquoi elle vit en France (et ce depuis 1961). Elle aime la langue française et la littérature française du XIXe siècle. Ses autres livres sont La femme et le tabac (2001, avec le Docteur Alain Dollinger, je crois que c'est son mari), Au secours, Mrs Dalloway ! (2006), Journal désespéré d'un écrivain raté (2007). Pour en savoir plus, une interview so british rédigée par Géraldine (que je remercie car c'est grâce à elle que j'ai découvert ce roman) et le blog de Mary Dollinger (j'ai particulièrement aimé la visite chez l'ophtalmologiste le 11 janvier).
Le livre
Paru en octobre 2008 chez Jacques André éditeur, ce court roman de 64 pages (ISBN 978-2-7570-0111-0) ne coûte que 5 € (comme tous les livres de la collection en attendant le bus).
La première page : - Il s'appelle comment ? - Harmonie. - C'est une chatte ? - Mais je te l'ai déjà dit, » énervement à peine perceptible, « c'est un chat », soupirs appuyés, « c'est même là tout le problème... » - Sois plus explicite, maman, s'il te plaît. - Eh bien, c'est un chat, et la nuit il court. - Il court où ? - Après d'autres chats, bien entendu... » hésitation, « mais pas du même sexe, » conclut-elle pudiquement. Sa mère, amants à perte de vue, se mit à rougir comme une petite vierge à qui on aurait offert les oeuvres complètes de Sade.
Vous avez envie de tourner la page et de connaître la suite ? Tant mieux ! Moi aussi !
Blanche n'a jamais eu de chat et n'a pas du tout envie d'en avoir. Elle est relativement occupée par son travail (la seule chose qu'elle ait dans sa vie) où elle conçoit de nouveaux produits alimentaires et les campagnes de pub qui vont avec. Mais Harmonie, un Sacré de Birmanie, a appartenu à l'ancien amant (Vincent) de sa mère (Eléonore) et le nouvel amant (Charles) ne supporte pas les chats... Blanche va donc recueillir à l'insu de son plein gré l'animal, rebaptisé Jules. Et dans un appartement au huitième étage, c'est sûr, il ne va pas courir la gueuse, enfin la chatte, vous aviez compris !
Mon avis
Un délicieux petit roman dans lequel vous dégusterez du chocolat, du jambon de Parme et un très vieux whisky, en compagnie d'un chat ronronneur et d'un vétérinaire (pas si charmant que ça), tout cela avec une bonne dose d'humour anglais. Du coup, je lirais bien Au secours, Mrs Dalloway ! et Journal désespéré d'un écrivain raté.
Le ton m'a un peu fait penser à Journal d'un chat assasin, d'Anne Fine, eh oui, elle est Anglaise, elle aussi !