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« On ne doit jamais manquer de répéter à tout le monde les belles choses qu'on a lues » Sei Shônagon in « Notes de Chevet ». Lues, mais aussi aimées, vues, entendues, etc.

Étrennes de Russie, de Christelle Ravey

EtrennesRussie.jpgCoupCoeur2009.pngÉtrennes de Russie est un roman de Christelle Ravey paru aux éditions de La Boucle en mars 2009 (250 pages, 14 €, ISBN 978-2-35715-003-4).

 

Je remercie les Agents littéraires et les éditions de La Boucle pour ce magnifique roman.

 

Christelle Ravey est née à Besançon en 1973 et a étudié les Lettres à Lyon où elle vit actuellement. Cette romancière écrit aussi pour la presse et anime des ateliers d'écriture.

Du même auteur : De couleur... mauve (2004), Le tapisseau byzantin (2005), Amours en fugue (2008), Partition singulière (2011).

Plus d'infos sur son site http://www.christelleravey.net/.

 

Maison de la Pomme-de-Pin, à La Tranche sur Mer, 1928.

Sidonie a six ans. Elle passe les étés au bord de l'océan avec sa mère, une belle jeune femme russe qui joue du piano, et ses frères aînés, Alix et Louis. Son père, Antoine Gauveau, notaire à Luçon, vient aussi. Ainsi que Lucia, leur bonne.

« La révolution avait changé le cours de ses rêves, mais Tatiana Nicolaevna n'en avait guère été malheureuse. Elle avait laissé en Russie les peurs et les deuils. » (page 34).

Dans la maison en face, la Bellesauve, vit un couple étrange qui ne parle à personne et Sidonie aime observer la belle inconnue.

« Il faut des mots pour continuer. Et des mots, il n'y en a plus. Rien que le silence, et le bruit des vagues, attirant, effrayant. Fait pour remplir le vide. » (page 13).

Mais la vie est cruelle et Sidonie perd sa maman en janvier 1930.

Lors des vacances à la mer, à l'été 1931, avec ses frères et Lucia, l'enfant se rend compte que la Bellesauve est – et reste – fermée.

« Sidonie aimerait être plus grande pour franchir la porte de la Bellesauve, gravir les escaliers qui montent au premier et puis regarder là, sous la marche la plus haute, le carnet que la femme a caché... » (page 51).

 

Paris, 1999.

Célia étudiante en Histoire, d'origine russe par sa mère, a trouvé un job d'été : garder une vieille dame à La Tranche sur Mer. C'est parfait pour passer ses vacances au bord de l'eau et apprendre le texte pour son rôle dans Roussalka.

« Je vous admire de faire du théâtre. Il me semble que cela m'aurait tentée, mais j'aurais été bien incapable d'aller au bout d'un tel projet. J'ai toujours éprouvé une espèce de fascination pour ces gens qui passent le plus clair de leur temps à créer d'autres mondes pour redire et re-redire le nôtre ! » (page 83).

La vieille dame s'appelle Sidonie. Sa fille, Brigitte, et son gendre, André, pensent qu'elle est devenue dingue depuis son attaque cérébrale...

« Dans la tête de Sidonie, un peu du passé revient dans le présent, un peu du présent s'éclipse, oublie de s'inscrire. » (page 73).

Un soir, sur la plage, près d'un blockhaus, Célia rencontre un Allemand, Günther Wortmann, qui était sur le front russe dans les années 40.

« Le temps passe. Un temps qui n'a rien à voir avec le temps. Un temps dépourvu d'avant ou d'après. Un temps qui n'a personne pour l'habiter, le faire exister. Un vrai temps d'éternité. » (page 95).

 

Extrait du journal de Macha : « […] les jaloux n'ont pas besoin de prétextes, encore moins de raisons. Ils fabriquent au fur et à mesure un monde imaginaire qui se substitue au réel, leur monde n'est plus le nôtre. Rien ne sert de se défendre. Ils sont ailleurs, peuplés de visions, d'étranges certitudes, de fabuleux raisonnements. » (page 230).

 

J'ai déjà parlé de ce très beau roman dans Le mardi sur son 31 # 5 avec un extrait de la page 31. J'ai été immédiatement sous le charme d'Étrennes de Russie. L'écriture de Christelle Ravey est d'une telle élégance, tout en finesse (ça m'a fait penser à Tous nos petits morceaux, d'Emmanuelle Urien lu l'automne dernier). C'est un roman qui parle du temps qui passe et qui voit partir les gens, de la famille, de l'amour, des souvenirs, d'une petite fille devenue une vieille dame qui va découvrir un secret et d'une jeune femme qui va aussi déceler d'où elle vient et qui elle est.

Étrennes de Russie a été nominé pour le Prix Chronos de littérature 2010, a reçu le Prix Vaugelas 2011 et il le mérite amplement !

Un gros coup de cœur pour moi et je vous conseille chaleureusement ce roman que j'ai tant aimé que je l'ai envoyé à une blogueuse que j'aime bien pour son anniversaire (désolée pour le petit retard).

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E
<br /> Tu m'as convaincue! Je note!<br />
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C
<br /> <br /> Très bon souvenir de cet excellent roman. <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Si tu l'as tant aimé que ça, je ne peux qu'avoir envie de le lire :)<br />
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C
<br /> <br /> Oh, c'est un très beau roman et malheureusement il n'est pas beaucoup connu .<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> C'est proprement stupéfiant la quantité de livres que tu arrives à lire.<br /> <br /> <br /> Allez, avoue : vous êtes plusieurs à tenir ce blog... <br />
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C
<br /> <br /> Malheureusement j'ai pris du retard dans mes lectures (trop de livres reçus) et dans mes notes de lecture... Si je pouvais me dédoubler, nous serions<br /> plusieurs, mais là je suis vraiment toute seule (et j'aimerais faire plus).<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Je retiens le titre. Ton article m'a donné faim. Bises<br />
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C
<br /> <br /> Faim de lecture . J'espère que tu auras l'occasion de lire ce beau<br /> roman.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Ce roman a l'air très beau...<br />
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C
<br /> <br /> Oui, Alex, très beau et j'espère que tu pourras le lire .<br /> <br /> <br /> <br />