« On ne doit jamais manquer de répéter à tout le monde les belles choses qu'on a lues » Sei Shônagon in « Notes de Chevet ». Lues, mais aussi aimées, vues, entendues, etc.
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On est le 14 juillet et (presque) tout le monde va parler de fête nationale, de défilé, de feux d'artifice, voire tout simplement de vacances, eh bien, de mon côté je vais parler de Bonbek !
Bonjour Sophie (*), bonjour à toute l'équipe de Bonbek,
(*) Sophie Cleyet-Marrel, Directrice de publication
Tout d'abord un grand bravo pour cette revue vraiment originale et différente.
J'ai été un peu longue pour lancer cette interview mais j'attendais que les deux premiers numéros – que j'avais prêtés depuis le début de l'année – reviennent !
En fait vous avez déjà mis beaucoup de vous dans cette revue et même dans sa présentation « en 9 mots » ou « en 80 mots » donc je n'aurai que quelques questions à vous poser.
En ce qui concerne l'équipe de Bonbek, est-ce que vous vous connaissiez avant ? Est-ce que vous aviez pensé à cette revue ensemble ? Comment vous est venue l'idée de créer cette revue ?
L'idée de Bonbek est venue de moi, Sophie (directrice de publication). Un jour ma maman m'a proposé d'abonner mes enfants à un magazine jeunesse. Après avoir fait le tour de ce qui existait, je n'ai pas trouvé ce qui me correspondait. Aucun support qui témoigne d'une forte sensibilité à l'illustration, au graphisme… La presse jeunesse était à des années-lumière de ce que je cherchais pour mes enfants. J'ai commencé à réfléchir à ce que j'avais envie d'offrir à mes enfants…
J'en ai parlé à Jérôme (rédacteur chef), un ami depuis nos études communes à l'Edhec Lille. Nous nous sommes pris au jeu et avons réfléchi ensemble à un concept. Par la suite, nous avons rencontré Mari (directrice artistique). Heureux hasard, elle quittait le magazine Wad et cherchait une expérience autre. Sans Mari, pas de Bonbek. Elle a réussi à imposer un style graphique et à convaincre des artistes reconnus internationalement de collaborer à Bonbek. Depuis, on ne se quitte plus. On dévale ensemble les pâturages, les cheveux au vent, en se tenant par la main… En vrai, on boit beaucoup de cafés, on mange beaucoup de croissants. Jérôme grogne, Mari est en retard et Sophie passe son temps à vouloir remplir le moindre espace blanc. Mais oui, on s'éclate et quand on teste nos pages sur des enfants hilares, on sait qu'on a pas perdu notre temps. |
Quel a été le temps de gestation ? Avez-vous réfléchi longtemps au concept et au contenu avant de lancer le premier numéro ?
Il nous a fallu deux ans de réflexion extrêmement intense – à peu près 8 sur l'échelle de Luzerne –, de cafés, de croissants…, pour aboutir à un concept qui tenait la route. Deux ans de tests auprès d'enfants, de parents, d'instituteurs, de professionnels de la pédagogie... Deux ans pour trouver un ton, une image, un nom…
Une fois le concept abouti, on s'est dit : Qu'est ce qu'on fait ? On le laisse au fond d'un tiroir ou on tente notre chance ? On a décidé de prendre le risque. Neuf mois ont alors été nécessaires pour accoucher du premier numéro.
Neuf mois, c'est un symbole non ? |
Oui, tout à fait. Et pourquoi un changement au n° 3 ? Les deux premiers numéros étaient reliés et le n° 3 est broché : pour être plus léger pour les petites mains des enfants ?
Le volume 3 n'est pas broché. Il présente toujours un dos carré, collé, cousu, indispensable pour résister à la maltraitance des enfants dont des milliers de livres sont victimes chaque année…
En revanche la couverture a légèrement changé. Les raisons ? Plus de légèreté et de maniabilité pour l'enfant, et de manière générale, une plus grande accessibilité. Non, Bonbek n'est pas trop beau pour être lu ! |
La question qui – peut-être – fâche... J'ai prêté les deux premiers numéros de Bonbek à des amis, à des collègues, avec enfants ou petits-enfants, et à vrai dire ils ont circulé chez des couples anglophones qui vivent en France, et le retour est le même pour tous : Bonbek est une excellente idée mais... « cette revue est une revue faite par des adultes pour des adultes », « cette revue est faite par des adultes qui ont voulu se faire plaisir », « cette revue n'est pas adaptée aux enfants, c'est une revue pour adultes qui peuvent la lire avec des enfants ». Que voulez-vous répondre à ces phrases que j'ai entendues plusieurs fois ?
Il nous est arrivé d'entendre ces remarques. Cependant, quand on demandait aux parents en question quelles rubriques leurs enfants n'avaient pas appréciées, la réponse était : « Ah mais je ne leur ai pas laissé, c'est bien trop beau pour eux »…
Oui Bonbek est beau, oui on se fait plaisir à réaliser Bonbek (vu le temps qu'on y passe, on aurait tort de se priver !), et non Bonbek n'est pas à destination des parents. Qu'ils laissent leurs enfants y toucher, et ils les verront rigoler, rêver, en redemander... Pourquoi les livres ou magazines pour enfants devraient-ils être laids ?
Enfin, oui Bonbek propose des moments de partage parents-enfants – c'est même son ADN ! – et dans parents-enfants il y a... parents. Alors il va falloir faire un tout petit effort de participation...
Mais ne vous inquiétez pas, à la manière d'un dessin animé Pixar on a prévu plein de niveaux de lecture et donc un divertissement familial pas de risque d'ennui mortel en fabriquant le énième collier de pâtes. |
Eh bien, Sophie, ces questions sont ce qu'il me semblaient le plus important pour vous connaître mieux et apprécier d'autant plus Bonbek. Je vous remercie d'avoir pris un peu de votre temps estival pour y répondre et je vous souhaite bonne continuation pour les prochains numéros. Je pense que vous faites des enfants et des parents (grands-parents) heureux !
Je remercie aussi Gilles Paris qui m'a fait parvenir les trois premiers numéros de Bonbek et qui a permis cette interview.
Et vous, les lecteurs, qu'en pensez-vous ? Pour vous faire encore une meilleure idée, voici les liens vers mes articles des numéros 1, 2, 3 et vers le site de Bonbek.