« On ne doit jamais manquer de répéter à tout le monde les belles choses qu'on a lues » Sei Shônagon in « Notes de Chevet ». Lues, mais aussi aimées, vues, entendues, etc.
La colline aux coquelicots (コクリコ坂から Kokuriko zaka kara) est un film d'animation du studio Ghibli réalisé par Gorô Miyazaki en 2011 (91 minutes, couleur).
Ce film est l'adaptation du manga de Tetsurô Sayama (scénariste) et Chizuru Takahashi (illustrateur) que je n'ai pas encore lu.
Printemps 1963, à Yokohama (au sud de Tokyo).
Matsuzaki Umi a 16 ans, elle est lycéenne au lycée Konan.
Elle vit dans une ancienne clinique transformée en pensionnat au sommet de la « colline aux coquelicots » avec sa grand-mère, sa mère (actuellement aux États-Unis), sa jeune sœur, Sora, et son petit frère, Riku, ainsi que quelques pensionnaires.
Son père, capitaine, est mort sur son bateau, coulé lors de la guerre de Corée, mais chaque matin, Umi continue de monter les pavillons maritimes sur le mât que le grand-père avait construit devant la maison.
Ce qu'elle ne voit pas, à cause de la végétation luxuriante, c'est qu'en bas, Shun Kazama fait de même sur le bateau de son père avant de rejoindre le lycée à bicyclette pour retrouver son meilleur ami, Shirô, délégué des élèves.
Mais ce n'est pas le seul rituel qu'Umi accomplit quotidiennement : elle prépare les repas pour tous, nettoie, range... Et va encore s'investir au lycée, pour le journal du lycée et pour le Quartier Latin.
À part le petit frère, les habitants de la maison sont des filles, représentatives de plusieurs générations de Japonaises : la grand-mère Matsuzaki Hana (la tradition), la mère Matsuzaki Ryoko (la modernité), les trois pensionnaires (Yoshiko la secrétaire, Miki l'interne qui veut devenir médecin et Sachiko l'artiste peintre), Umi et Sora (l'avenir).
Par contre, au lycée, les deux sœurs sont au contact des garçons. En fait, peu au début, et l'évolution va suivre son cours.
Quant au Quartier Latin, qui doit être détruit à cause de sa vétusté, les clubs qui y sont installés n'attirent que les garçons mais grâce à Umi, les filles vont se battre aussi pour qu'il soit conservé.
Umi et Shin vont tomber amoureux l'un de l'autre mais leur amour n'est pas possible : Shin dit à Umi qu'ils ont le même père ! Comment cela est-il possible ? Umi veux découvrir la vérité !
Après la guerre, de nombreuses femmes se sont retrouvées veuves et de nombreux enfants orphelins, les femmes ont donc dû être fortes et subvenir au besoin de leur famille. Du coup, elles ont acquis liberté, indépendance et autonomie.
Il faut dire que dans les années 60, ce n'est plus le Japon d'après-guerre, c'est reconstruit et l'économie fonctionne bien, très bien même, mais il y a des contestations sociales malvenues car le pays s'apprête à accueillir les Jeux Olympiques de 1964.
Le film montre d'ailleurs une jeunesse travailleuse et enthousiaste, comme pour encourager la jeunesse actuelle désœuvrée et sans espoir...
La phrase à méditer : « Détruire l'ancien, c'est faire disparaître la mémoire du passé, c'est ignorer le souvenir de ceux qui ont vécu avant nous. Vous n'aurez pas d'avenir (de futur) si vous prônez la nouveauté et reniez le passé. ».
La bande son composée par Satoshi Takebe est agréable et correspond bien au film quelque peu nostalgique.
Le film a remporté le prix du Meilleur film d'animation 2011 de l' Académie japonaise (Nippon Akademî-shô).
La colline aux coquelicots est un beau film qui peut plaire à tout public mais ceux qui ne connaissent pas un minimum le Japon, sa culture et son histoire passeront à côté de pas mal de détails, d'anecdotes et de clins d'œil ce qui est dommage.
Un article pour le challenge Dragon 2012.