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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 23:24

Et si c'était niais ? (ou la rentrée littéraire assassinée) est un roman-pastiche de Pascal Fioretto paru en août 2007 chez Chiflet et Cie (211 pages, 15 €, ISBN 978-2-35164-031-4).

 

Désolée, j'ai une rentrée littéraire de retard ! J'ai lu ce livre en septembre 2007 alors j'aurais pu vous en parler plus tôt... C'est un véritable roman policier écrit sous forme de clins d'œil à des auteurs habitués aux rentrées littéraires (un auteur parodié par chapitre) et qui utilise habilement les travers de chacun d'entre eux.

 

Premier chapitre : Barbès vertigo

Denis-Henri, un écrivain prêt à écrire un livre social contacte Jean-Louis Chiflon, son éditeur, pour lui annoncer qu'il a reçu des menaces et qu'il s'est réfugié dans un hôtel de Barbès.

L'auteur : Denis-Henri Lévy. Il met bien sûr des phrases bout à bout toutefois celles-ci ne veulent pas dire grand chose... D'autant plus qu'il se contredit quelques phrases plus loin mais ce n'est pas grave, n'est-ce pas ? Quant au style, n'en parlons pas... De nombreuses références culturelles et littéraires pour épater les lecteurs et les noyer dans une profusion de noms (Marek Halter, Soljenitsyne, Pierre Bergé, Malraux, Fukuyama, Althusser, Hopper, Foucault, Aron, Rimbaud, Verlaine, nausée sartrienne, Florian Zeller, Glucksmann, Michel Onfray, si je vous assure, il y a tout ça !!!) et de nombreux mots en anglais (nothing, nobody, brothers, cash, light, little sister, room service, quick snack, sniper, is it a deal, black) parce que ça fait « in » !

L'avis du lecteur lucide : P..., quand ceux qui ont proféré ces menaces d'enlèvement vont-ils les mettre à exécution ?

 

Chapitre 2 : Pourquoi moi ?

Pendant ce temps, Anxiot n'a pas l'air de comprendre que des auteurs reçoivent des menaces car elle est dans son trip, elle critique les autres écrivains (« un graphomane, un misanthrope, un bavard... »), elle se moque de son éditeur, elle le fait poireauter, elle croit qu'elle est indispensable mais elle se fait enlever.

L'auteur : Christine Anxiot. Des phrases courtes, sèches, sans queue ni tête, des jeux de mots archi-connus (écrit-vaine) ou minable (je nais toi-tout) et des métaphores scatologiques (îles grecques dans les chiottes). Égo-centrisme et dialogues débiles au service de beaucoup de pleurs et d'un non-sens paranoïaque (elle rapporte tout au caca et au sexe) caractérisent cette femme toujours pendue au téléphone.

L'avis du lecteur lucide : Enlevée ? Tant mieux ! Et qu'on ne la retrouve jamais !

 

Chapitre 3 : Tais-toi si tu veux parler

Une nouvelle enquête pour le commissaire Adam Seberg, fraîchement plaqué par sa Clara à cause de l'enquête précédente (quoi, vous ne l'avez pas lue, ben vous allez rien comprendre alors...). Mégalo en diable, Seberg pense que Chiflon et DHL viennent pour éditer SON livre alors qu'ils viennent pour les menaces et la disparition d'Anxiot. Et c'est parti pour une enquête époustouflante avec Antoine Glandard, son adjoint « moche, obèse, borné, sectaire et abonné à Tiercé Magazine » et Josy, sa secrétaire « illettrée » (page 43) : la grande classe !

L'auteur : Fred Wargas. Malgré des gestes (se gratter les burnes, jeter un gobelet dans une corbeille, hausser les épaules) inutiles pour le bon déroulement de l'enquête, des énumérations vachement importantes (page 41) et des pensées philosophico-beauf-pilier de comptoir (faut bien noircir des pages), c'est du polar et on y croit !

L'avis du lecteur lucide : On y croit ? Enfin... On essaie !

 

Chapitre 4 : Et si c'était niais ?

Pour son enquête, Seberg s'envole à « Frisco ». Embardée avec la Chevrolet de Mike, puis Sylvie... Le lien ? Patience : le lecteur est là pour lire et pas pour aller plus vite que la musique ! De toute façon, après être sûr que sa Katleen lui a pardonné, Seberg décide de rentrer à Paris car la fameuse enquête sur les écrivains l'attend.

L'auteur : Marc Lévis ®. Surtout noyer les lecteurs sous des détails inutiles, le pire étant page 56 (vol AF009, Airbus A340, quadri-réacteur, long de 208 pieds et 18 pouces... Ben quoi ? C'est vraiment important, non ?). Utiliser aussi beaucoup de mots anglais, des métaphores romantico-romantiques (soleil couchant et tout le tralala), des envolées pseudo-médicales (page 62). Dialogues cucu-la-praline, humour potache, remplissage à tout va avec des phrases qui ne servent à rien... Sauf à remplir des pages ! Écriture simplifiée pour être traduite rapidement en plusieurs langues (devenir un best-seller mondial) et adaptée au cinéma (devenir un blockbuster).

L'avis du lecteur lucide : Comment ça, elles sont grosses les ficelles ? Normal : à Frisco, y a le Golden Gate, arf, arf, arf. Et côté bagnoles, vous en prendrez plein les yeux, vous aurez l'impression de feuilleter un magazine automobile et vous saurez tout de la topographie de San Francisco (plus utile qu'un guide touristique finalement !). Et il y a une morale en plus : l'amour est plus fort que la mort, definitely ^_^.

 

Chapitre 5 : Hygiène du tube (et tout le tremblement)

De retour à Paris, Seberg s'engage dans l'enquête pour laquelle Chiflon est venu le voir : Anxiot a disparu depuis plus d'une semaine ! Son dernier coup de fil était à Notlong et le commissaire se réjouit de questionner cette célèbre romancière « affabulatrice, exhibitionniste, manipulatrice » et ne se « laisse pas impressionner par ses bizarreries littéraires ou culinaires » (pages 76 et 78). Mais il passe son temps à expliquer à son adjoint les mots inconnus que Notlong utilise à profusion (elle parle même en japonais, page 77 ! Vous vous rendez compte ?). Seberg lui se pose une autre question : pourquoi Notlong qui est bien meilleure qu'Anxiot n'a-t-elle pas été enlevée à la place de cette dernière ? Cet enlèvement aurait pourtant pu être le sujet d'un prochain livre !

L'auteur : Mélanie Notlong. Que du bô : figures de style (page 71), tendances spirituelles et psychologiques et analyse du débouché (page 73), clin d'œil à « l'ordre juste » : une « abomination » (page 74), c'est ju-bi-la-toi-re !

L'avis de l'auteur lucide : Allez, on t'aime, Amélie, oups, Mélanie... !

 

Chapitre 6 : Ils ont touché à mes glaïeuls (Journal, tome XXII)

Alors qu'il vient de recevoir une lettre de menaces, Pascal Servan le « misanthrope à paillettes » la jette au feu et préfère se rendre chez la marquise qui l'a invité à prendre le thé avec le maire (du beau monde, ça peut être utile). Mais à Mornemolle, il se sent surveillé (page 91) alors il retourne à Paris où il peut bénéficier d'une protection « rapprochée » de la police (il « dort avec deux policiers en civil » page 97). Dans la capitale, c'est la valse des dîners et des mondanités, la soif de télévision et de « liberté d'expression » (quitte à payer des dommages, page 88), les potins (implants capillaires, page 90).

L'auteur : Pascal Servan. Pédant et suffisant, Servan croit avoir bon goût et délivre sa prose sous forme de journal rempli d'allusions politiques et sexuelles, d'opinions qui dérangent (13 mai, page 85), il dénigre DHL qu'il juge suspect, il ne donne que des prénoms mais on comprend très bien de qui il parle (Bertrand D. à P., Pierre O., Claude A : vous savez « l'ex-ministre socialiste de l'éducation nationale qui dénonce les supercheries de la 'gôche-bobo-écolo' mais que personne ne veut écouter »).

L'avis du lecteur lucide : Si vous voulez voir l'enquête avancer, sautez ce chapitre où Seberg n'apparaît même pas : ben oui, le héros, ce n'est pas lui, c'est Servan !

 

Chapitre 7 : Des fourmis et des anges

Pendant que Seberg va chercher Clara d'entre les morts, le lieutenant Antoine Glandard, philosophe et moins bête qu'il ne le paraissait (quand même, il est abonné à Ça m'intéresse « depuis le numéro 14 » !), doit continuer seul l'enquête car d'autres écrivains ont disparu : Servan, DHL, Wargas, Lévis, Notlong, ben tous en fait !

L'auteur : Bernard Werbeux. Un peu pompeux, beaucoup de mots inutiles (note page 106), phrases nébuleuses, va et vient permanent entre les personnages (difficile de s'attacher à un en particulier, de se concentrer), « grosse culture générale » (Nintendo, page 112) et surtout problèmes de conjugaisons : « Courreririez » (page 104), « Et si vous nous laisseriez sortir » (page 198), du pur bonheur !

L'avis du lecteur lucide : Onirisme et profusion, y a que ça de vrai, et les seconds rôles aussi.

 

Chapitre 8 : C'était rudement bath'

Alors qu'il regarde Derrick, Seberg et Glandard arrivent chez lui. D'Ormissemon pense que son heure est venue et qu'ils sont les envoyés de la mort, il se montre gai et frivole pour les dissuader d'accomplir leur sinistre tâche. Son but : « gagner du temps » pour « tromper la mort » parce qu'il a été lui aussi victime d'une tentative d'enlèvement (page 130) par une espèce de vengeur contre « les écrivaillons et les graphomanes » mais il se l'est mis dans la poche grâce à son érudition.

L'auteur : Jean D'Ormissemon de la Française Académie. Grand fervent de culture et de littérature, sa fameuse érudition lui permet de citer de nombreux extraits de chansons d'artistes populaires (Sylvie Vartan, Sheila, Goldman, Desireless, Claude François et Michel Sardou), ainsi que des listes à n'en plus finir (de lieux, de noms) : ben, quoi, faut bien exercer sa mémoire !

L'avis du lecteur lucide : L'enquête a quelque peu avancée mais quel bavardage...

 

Chapitre 9 : Les limbes pourpres du concile des loups

En forçant le trait, on se rend bien compte de l'inutilité de certains dialogues, des souvenirs surgis du passé ou de nulle part et qui n'ont rien à faire là, des nouveaux personnages parachutés mais attention, ça va déménager, de l'action en veux-tu en voilà... Werbeux a été également enlevé lors d'une conférence sur les champignons vénéneux (tout ce verbiage pour savoir ça : 11 pages !). « L'imagination de ce taré est sans limite dès qu'il s'agit de violence gratuite » (page 147), l'imagination est bien évidemment chez l'auteur puisque le lecteur en redemande et sous prétexte de faire « du thriller dégueulasse » comme « ces pourris d'amerloques » (page 147) avec une pseudo-psychologie, Seberg ayant suivi une thérapie, et sans oublier la profileuse, Mathilde, évidemment major de promotion, ah et le commissaire qui a de sacrées fulgurances mais comment peut-il savoir ce que Chiflon a dans son tiroir ? Mystère du scénario que le lecteur ne pourra jamais élucider, affaire classée ! Non, pas encore : Seberg a trouvé un atelier clandestin de littérature avec vingt nègres (10 hommes et 10 femmes, pour la parité, pardi !) dans la cave de l'éditeur parisien et le nom de la prochaine victime !!! Waow, je vous l'avais dit, ça déménage !

L'auteur : Jean-Christophe Rangé. Dès le début, un avertissement, vous êtes prévenus, vous allez en bouffer, au cinéma, en DVD, en goodies, etc. Langage populaire, grossièretés (y a des enculés, des putains, des saloperies et des bordels un peu partout !), longs souvenirs qui n'ont rien à voir avec l'histoire en cours, beaucoup de questions sans réponse (pour tenir le lecteur, assoiffé comme Seberg, en haleine), récapitulatif systématique de ce que le lecteur sait déjà (c'est qu'il y en a toujours des un peu cons qui n'ont pas tout compris et puis il faut bien que le commissaire « range » ses pensées et les différents éléments de l'enquête !), phrases qui ne veulent rien dire (bah, il n'est pas le premier !).

L'avis du lecteur lucide : Vous n'êtes pas mort ? Bien, vous allez pouvoir clore l'affaire avec Seberg.

 

Chapitre 10 : 64 % (Soixante-quatre pour cent)

Après la visite de Seberg, Chiflon rejoint Frédéric Beisbéger à qui il a donné rendez-vous. Mais Beisbéger va-t-il pouvoir écrire avec les problèmes familiaux qu'il traverse ? Caudalie ne le fait plus bander comme au début de leur relation et il n'a plus le temps de voir leurs enfants, Danette et Twingo, pour leurs anniversaires ou Noël depuis qu'ils vivent chez un couple d'amis homos. Et voilà que Caudalie veut le quitter alors que ça ne fait même pas trois ans qu'ils sont ensemble (clin d'œil au livre de Lucie Vincent ?). Le rôle de Beisbéger : se faire enlever et écrire un snuff-book (clin d'œil à certains journalistes qui se font enlever volontairement pour monnayer ensuite leurs récits ?), mais surtout des détails, des prix, des marques, c'est le plus important. Beisbéger attend donc son enlèvement.

L'auteur : Frédéric Beisbéger (BCBG). Phrases courtes, percutantes, vite, écrire vite, vivre vite, et puis les prix, très importants, ils permettent de montrer qu'on a les moyens, ça attire les filles, beaucoup de filles, ça prouve qu'on a la classe, et de bonnes doses d'alcools, de drogues, de slogans de pubs, de mots en anglais, et aussi se donner un look pas déjà pris par un autre écrivain, ça demande un gros budget, étaler sa culture, rock pour rester un adulescent, technologie dernier cri et design pour montrer sa branchitude.

L'avis du lecteur lucide : Vous êtes toujours vivants ? Allez, un bon verre d'alcool fort, un rail de coke et on poursuit l'enquête !

 

Chapitre 11 : Quelqu'un m'attend, c'est tout

Monette, fleuriste pendant plus de 60 ans est la mère de Seberg, qui est en fait le fils d'un soldat américain ! Elle relit une carte laconique que le fiston lui a envoyé de San Francisco (vous vous souvenez, c'était au chapitre 4). Puis, suite à l'explosion de l'appartement de Monette, la vieille et Clara se retrouvent au 4è étage où sont enfermés les écrivains disparus. Tout est bien qui finit bien mais qui a finalement résolu l'enquête ?

L'auteur : Anna Galvauda. Nouveau personnage parachuté : utile ou non ? Sensibilité exacerbée, social, pauvreté humaine, détails super importants (Chouky, chien mort, page 179), dialogue, hum... Quel dialogue ?! (pages 182 à 185), happy end conseillée avec beaucoup de larmes.

 

Épilogue (alibi)

Dans un « petit restau chinois miteux » (ça fait envie !), Chiflon a rendez-vous avec Fioretti qui lui confie son manuscrit en échange de la deuxième moitié de l'à-valoir. Il n'a pas suivi toutes les consignes de l'éditeur mais a réussi à pondre 11 chapitres tous plus réussis les uns que les autres, n'est-ce pas ? Le mot final étant bien sûr pour le lecteur qui peut « adresser insultes ou encouragements à l'auteur sur le blog officiel : http://escn.blogspot.com/ ».

 

Bien joué, les titres et les noms des auteurs ! Évidemment, j'ai adoré ce roman-pastiche ! Si vous ne l'avez pas encore lu, décidez-vous lors de cette prochaine rentrée littéraire puisque la version poche paraîtra en septembre chez Pocket.

 

[Répertorié sur Blog-O-Book.]

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commentaires

J
<br />  Merci beaucoup de toutes ces explications parceque n'ayant lu aucun auteur connu je ne m'en serai jamais sortit avec mon devoir de français sur ce livre<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Je suis amusée : on consulte déjà pas mal mon blog pour avoir la réponse à l'énigme d'Einstein alors que mon image est exprès réduite et qu'on ne voit rien, et voilà maintenant que mon<br /> blog sert pour les devoirs de français .<br /> <br /> <br /> <br />
P
Ce livre m'a l'air très très drôle! Je note la référence!
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C
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Il est très drôle ; à lire aussi : J'ai tué Anémie Lothomb de Jean-Pierre Gattégno.<br /> <br /> <br /> <br />
G
Maintenant que j'ai lu ce livre... Rien qu'en lisant tes commentaires/chapitres, je me marre encore ! Excellent !
Répondre
C
<br /> <br /> Oui, j'avais voulu décortiquer (comme tu dis) pour chaque auteur parodié<br /> car chaque chapitre est différent mais ce qui les lie, c'est l'humour.<br /> <br /> <br /> <br />
G
JE ME SUIS procurer la version poche il y a quelque jour. ce livre est donc en très bonne place sr ma PAL, surtout avec tous les bons avis que j'en lis sur diverses blog
Répondre
C
<br /> <br /> Oh oui, tu verras, tu vas beaucoup rire ! De mon côté, je suis en train de<br /> finir Un chasseur de lion d'Olivier Rollin, c'est moins drôle même s'il y a des pointes d'humour.<br /> <br /> <br /> <br />
O
J'aime les impertinences et là je suis servi.Avec le sourire.Paul Obraska
Répondre
C
<br /> <br /> Bonjour et merci beaucoup pour le commentaire. J'ai visité Les<br /> impertinences du Docteur Wo et j'ai vu des articles intéressants et de belles photos, en particulier le lieu de perdition du 9 août !<br /> <br /> <br /> <br />

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