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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 13:21

L'affaire des pièces volées est le premier tome de Maisie Hitchins, la nouvelle série de Holly Webb. Il est paru aux éditions Flammarion – Castor Poche le 18 juin 2014 (159 pages, 7,10 €, ISBN 978-2-0813-0832-9) et il est illustré par Marion Lindsay. Maisie Hitchins – The case of the stolen sixpence (2013) est traduit de l'anglais par Faustina Fiore.

 

Je remercie Brigitte et les éditions Flammarion pour cet agréable roman jeunesse.

 

Je ne présente plus l'Anglaise Holly Webb qui est déjà sur ce blog avec ses deux séries pour la jeunesse Rose (pré-ados) et Lily (ados). Plus d'infos sur son site officiel, http://www.holly-webb.com/, avec déjà son nouveau roman, Maya's secret !

 

Marion Lindsay est l'illustratrice. Elle vit à Cambridge au nord de Londres. Plus d'infos sur http://www.marionlindsay.co.uk/ et sur http://marionlindsayillustration.wordpress.com/.

 

Maisie Hitchins, presque dix ans, vit chez sa grand-mère, propriétaire d'une pension au 31 rue Albion à Londres.

Maisie est fascinée par les policiers, en particulier par le célèbre détective Gilbert Carrington qui vit pas loin de chez elle. De plus, Sarah-Ann, la jeune employée de maison de sa grand-mère, est fiancée à un agent de police.

« Ce doit être formidable, se dit Maisie. Suivre des empreintes, trouver des indices, pourchasser des criminels... » (page 10).

Un soir, en rentrant avec du poisson, Maisie sauve un chiot que quelqu'un a voulu noyer et, bien que sa grand-mère ne veuille pas d'animal dans la maison, elle le ramène en cachette et l'installe dans sa chambre au sous-sol.

« Peut-être que tu me sauveras la vie, un jour. Tu pourrais être mon fidèle assistant. Je crois que je vais t'appeler Eddie... » (page 25).

Le rêve d'enquêter de Maisie va se réaliser doublement : elle doit trouver qui a essayé de noyer Eddie et qui a volé les piècettes du boucher, Monsieur Harrowby, car elle est persuadée que George, le livreur à bicyclette, est innocent.

« Elle avait deux mystères à résoudre... » (page 76).

Maisie Hitchins – L'affaire des pièces volées, de Holly Webb

Maisie est une héroïne attachante, travailleuse (même si elle aime bien rêver) et honnête. Elle a un petit côté Wilma Tenderfoot : héroïne d'une autre romancière anglaise, Emma Kennedy, qui souhaite aussi devenir détective et qui a aussi recueilli un chien. Mais il n'y a pas de magicien et de magie dans Maisie Hitchins : on est dans Londres au XIXe siècle et la fillette a arrêté l'école pour aider sa grand-mère à la pension de famille (ménage, commissions, aide en cuisine). Maisie a-t-elle perdu ses parents ? On ne le sait pas et elle n'en parle pas mais on apprend qu'elle a une grand-tante dans le Devon (page 149).

Pour Maisie et son amie Alice, qui vient prendre des cours de français auprès de Madame Lorimer, au deuxième étage, le fait de vouloir noyer un chiot est un comportement horrible même si Maisie se doute bien que ce genre de choses arrivent sûrement souvent...

Quant à George, il doit absolument prouver son innocence et récupérer son emploi car il doit nourrir sa mère et son petit frère. C'est vraiment une question de survie pour lui et sa famille depuis que son père est mort. Il en est de même pour Sally, l'employée de la boucherie : elle travaille pour faire vivre sa mère et sa petite sœur malade.

Avec Mademoiselle Lottie Lane, la locataire du troisième étage, comédienne de théâtre, qui apprend à Maisie à se maquiller et à se déguiser (en garçon, en vieille femme) et le professeur Tobin, le nouveau locataire du premier étage, qui offre à Maisie une loupe, il y a de jolis clins d'œil à Sherlock Holmes !

 

Maisie Hitchins est une nouvelle série bien agréable à lire, avec une belle galerie de personnages, tous différents, un chiot tout mignon, de jolies illustrations et une pointe d'humour. Cette série permet aux plus jeunes (à partir de 9 ans) de découvrir Londres et la vie au XIXe siècle, une période durant laquelle beaucoup d'enfants n'allaient pas à l'école, devaient travailler (souvent pour subvenir aux besoins de leur famille) et parfois étaient maltraités, livrés à eux-mêmes ou injustement accusés.

 

J'ai hâte de lire les autres titres de Maisie Hitchins ! Un deuxième tome est annoncé en France en octobre 2014 mais d'autres sont déjà parus en Angleterre : The case of the vanishing emerald (mai 2013, en même temps que le premier tome), The case of the phantom cat (août 2013), The case of the feathered mask (février 2014) et The case of the secret tunnel (mai 2014). Apparemment Maisie va devenir une vraie détective !

 

Enfin une lecture pour le Mois anglais avant qu'il ne se termine ! Et aussi pour les challenges Animaux du monde (pour Eddie, le chiot), God save the livre – édition 2014, Jeunesse & young adults # 3, Le mélange des genres (roman jeunesse), Petit Bac 2014 (catégorie Objet pour les pièces de monnaie) et bien sûr XIXe siècle.

 

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 00:06

Super, le Mois anglais revient en juin 2014 ! Avec Titine, Lou et Cryssilda.

 

Plusieurs lectures communes sont prévues : je ne sais pas si je vais pouvoir y participer car ça fait un peu court...

 

Toutes les infos sur les blogs des organisatrices (liens ci-dessus) et sur la page FB du groupe.

 

Ci-contre le logo principal que j'aime beaucoup mais d'autres logos tous plus réussis les uns que les autres ont été créés par les participants ! Vous pouvez les voir chez Cryssilda (lien différent de celui ci-dessus).

 

Un seul article pour ce challenge, mais d'une romancière que j'aime bien : Maisie Hitchins - L'affaire des pièces volées, de Holly Webb.

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 04:21

Rose et le fantôme du miroir est un roman de Holly Webb paru aux éditions Flammarion en octobre 2012 (279 pages, 13 €, ISBN 978-2-0812-6534-9). Rose and the silver ghost (2011) est traduit de l'anglais par Faustina Fiore.

 

Holly Webb est Anglaise et a travaillé dans l'édition avant de se consacrer à l'écriture. Ses thèmes de prédilection sont la jeunesse et les animaux. Plus d'infos sur http://www.holly-webb.com/.

 

Au retour de Venise (voir Rose et le masque vénitien), tout le monde craint une guerre contre la Talisie.

Miss Fell, qui est une puissante magicienne, s'installe chez Mr Fountain. Elle est étonnée que Rose soit à la fois apprentie et employée ; elle pense qu'elle est une demoiselle et qu'elle doit recevoir une éducation ; elle demande à la fillette de renoncer à son travail de domestique et de s'installer près de la chambre d'Isabella.

Du coup Bella pense que Rose est une Fell. D'autant plus que Rose a vu dans le petit miroir de Miss Fell un visage qui ressemble au sien mais en plus âgé. Sa mère ? Miranda Fell qui s'est enfuie il y a douze ans avec John Garnett, un apprenti jardinier, serait-elle encore en vie ?

« Nous sommes trois magiciens contre un seul. Nous ne pouvons pas être à ce point démunis ! Nous devrions être capables de nous en sortir. Il ne peut pas être si doué que ça, sinon il serait bien plus célèbre. » (page 216).

Mais les Talisiens vont envahir le pays.

 

Une charmante série que Rose, et voilà, c'est le dernier tome ! Je l'ai dévoré d'une traite et, du coup, je n'ai noté qu'un seul extrait. Une histoire toute simple qui termine bien la série. Maintenant, j'ai hâte de lire la suite de Lily et la magie défendue, la nouvelle série de Holly Webb !

 

Une lecture pour les challenges Animaux du monde et Totem (pour Gus le chat), God save the livre, Jeunesse & young adults, Victorien et Voisins voisines.

 

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 03:20

Code 1879 : les enquêtes du généalogiste est un roman de Dan Waddell paru aux éditions du Rouergue en 2010 mais je l'ai lu en Babel noir (n° 57) paru en janvier 2012 (368 pages, 8,70 €, ISBN 978-2-330-00268-8). The blood detective (2008) est traduit de l'anglais par Jean-René Dastugue.

 

Dan Waddell est un journaliste et auteur anglais né en 1972. Il vit à Londres. C'est en découvrant un secret de famille après la naissance de son fils (en 2003) qu'il comprend que le passé est important et influence les vie. Il utilise le pseudonyme de Dan James et a écrit deux livres pour la jeunesse (pour devenir détective comme Sherlock Holmes et pour devenir détective en généalogie). Plus d'infos sur http://www.danwaddell.net/.

 

Un matin, près de Ladbroke Grove, un homme est retrouvé mort.

L'inspecteur principal Grant Foster (plus de vingt ans dans la police) et son équipe de la Criminelle Ouest de Kensington (lieutenant Heather Jenkins, capitaine Andy Drinkwater...) mènent l'enquête.

« C'est assez moche, sir. » (page 12).

La victime, James Darbyshire, un trader de 31 ans, a été amputé des mains, a un poignard dans le cœur et une inscription gravée sur la poitrine : 1A137.

« Notre tueur essaie de nous dire quelque chose. Lorsque nous saurons ce que c'est, nous nous serons sérieusement rapprochés du moment de son arrestation. » (page 34).

Nigel Barnes, orphelin qui ne sait absolument rien sur sa famille, est devenu généalogiste et gagne sa vie en faisant des recherches sur les familles des autres.

« On éprouve une vraie sensation de réussite lorsque l'on aide les gens à surmonter ces obstacles, à retrouver des parents et des ancêtres dont ils ne savent rien. » (page 53).

Le généalogiste va être emmené à aider la police sur l'enquête et essayer de comprendre ce que représente le dernier numéro composé par Darbyshire avant de rendre l'âme : 1879.

« Il avait hâte de commencer les recherches, intrigué par ce qu'il allait découvrir. » (page 92).

Mais d'autres victimes sont découvertes et leur lien semble être dans le passé.

« Je ne peux pas m'empêcher de penser que si nous voulons avoir une petite chance de venir à bout du présent, il faut que nous en sachions le plus possible sur le passé. Ce n'est qu'à ce moment-là que les choses deviendront claires. » (page 180).

 

Mes passages préférés

« Vraiment, dit Foster. Il trouvait les infos dont il avait besoin sur Internet. Il méprisait les journaux, leurs manipulations, leurs mensonges, leurs duperies. » (page 163).

« Le passé est un être vivant : il est toujours là. La plupart d'entre nous l'ignorent, mais il est là. On ne peut pas l'effacer et l'oublier. » (page 236).

 

J'ai vu ce roman sur plusieurs blogs et il m'a vraiment fait envie ; malheureusement je n'ai pas eu le temps de le lire pour la lecture commune du 31 janvier dans le cadre du challenge British mysteries... Je n'ai maintenant qu'une hâte, c'est de lire le deuxième tome, Depuis le temps de vos pères, paru en 2012 aux éditions du Rouergue et en janvier 2013 en Babel noir. En effet, Code 1879 est passionnant ! L'intrigue avec le généalogiste est originale (même si je ne m'intéresse pas plus que ça à la généalogie), il y a de l'humour et du suspense, c'est vraiment British et c'est parfait pour passer un excellent moment de lecture. L'éditeur dit que Code 1879 est le « premier volet d'une série originale qui interroge le passé pour mieux démasquer les monstres de notre temps » et c'est vraiment intéressant. J'ai fait durer le plaisir car je n'avais pas envie que le livre se termine !

 

Une lecture pour les challenges Petit Bac (catégorie moment/temps, 1879 étant une année), Thrillers et polars, XIXe siècle ;

et pour l'Angleterre : British mysteries, God save the livre, Tour du monde en 8 ans et Voisins voisines.

 

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 00:56

J'ai vraiment tardé pour vous annoncer ma participation au challenge God save the livre créé par Antoni du blog Passion livre...

 

Ce challenge continue effectivement pour la quatrième année consécutive. J'ai participé en 2012 (avec 10 livres) et en 2013 (avec 14 livres, je m'améliore !).

 

L'objectif est toujours de lire de la littérature anglaise. Vais-je faire mieux cette année ?

 

Infos, logo et inscription chez Antoni.

 

Voici les différentes catégories :

Dirty Harry = un livre lu.

Queen Mom = au moins un livre lu en VO.

Prince Charles = cinq livres lus.

Prince William = dix livres lus.

Lady Di = quinze livres lus.

The Beatles = vingt livres lus.

Lady Million = au moins quatre-vingts livres lus.

 

Mes lectures pour ce challenge

1. Code 1879, de Dan Waddel (roman policier)

...

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 03:46

L'étonnante disparition de mon cousin Salim est un roman de Siobhan Dowd paru aux éditions Gallimard Jeunesse en avril 2009 (302 pages, 12,50 €, ISNBN 978-2-07-061822-4). Disponible en Folio junior (308 pages, 6,45 €, ISBN 978-2-07-064559-6). The London Eye mystery (2007) est traduit de l'anglais par Catherine Gibert.

 

Siobhan Dowd est née le 4 février 1960 à Londres (de parents irlandais). Elle a étudié les lettres classiques à l'université d'Oxford. Elle a rejoint le Pen Club International en 1984 et s'est battue pour les écrivains censurés et/ou enfermés (en Indonésie, au Guatemala...). En 2006, son premier roman pour la jeunesse est paru, Sans un cri, et a fait l'unanimité. L'étonnante disparition de mon cousin Salim est son deuxième roman jeunesse publié mais en fait le premier qu'elle ait écrit. Elle est morte le 21 août 2007 à Oxford (elle avait un cancer). Ses droits d'auteur sont versés à un fonds caritatif pour favoriser l'apprentissage de la lecture des enfants défavorisés et « améliorer l'accès des jeunes défavorisés au plaisir de la lecture », le Siobhan Dowd Trust. Plus d'infos sur http://www.siobhandowdtrust.com/.

 

Kat et Ted Spark sont frères et sœurs et ils aiment bien monter dans le London Eye. Ils y invitent leur cousin Salim qui n'a jamais essayé cette grande roue mais celui-ci ne ressort d'aucune nacelle après la demi-heure de tour !

« […] la nacelle a fini son tour. Les portes se sont ouvertes. Les passagers sont sortis par groupe de deux ou trois et sont partis dans des directions différentes, le visage souriant. Leurs chemins ne se croiseraient sans doute plus. Mais Salim ne figurait pas parmi eux. » (page 7).

Ted, qui veut être météorologiste, est très précis au niveau des dates, des horaires, du temps et il ne comprend pas la disparition de son cousin.

« Je sais que je suis un taré. Mon cerveau fonctionne selon un mode différent de celui des autres. Je vois des choses que les autres ne voient pas et inversement. » (page 31).

En fait, Ted n'est pas taré, il est autiste.

« Disons que le cerveau est un ordinateur, ai-je expliqué. Et que le mien fonctionne avec un système différent de celui des autres. Et des connexions différentes aussi. » (page 37).

Si Salim passe quelques jours à Londres, c'est parce que sa mère, tante Gloria pour Kat et Ted, divorcée de Rashid, un médecin indien, et ne supportant plus Manchester, a accepté un poste de conservateur de musée à New York et elle va y emmener son fils unique. Elle est simplement venue dire au revoir à sa sœur, Faith, et à son neveu et sa nièce.

Mais Ted s'est attaché à ce cousin qu'il ne connaissait que peu au point de se confier à lui.

« Cela ne me plaît pas d'être différent. Je n'aime pas être dans mon cerveau. J'ai parfois l'impression d'un grand espace vide où je serais seul. Sans rien d'autre à part moi. » (page 39).

C'est pourtant grâce à son cerveau – et à l'aide de sa sœur – que Ted va résoudre le mystère de la disparition de Salim ! Il élabore en effet huit théories plausibles et même une neuvième plus fantaisiste.

« J'ignorais ce qui avait dévié Salim de sa trajectoire. Or quelque chose l'avait dévié. » (page 193).

 

Ma phrase préférée

« Et je me dis que, plus tard quand je serai grand, j'aiderai les gens à se préparer aux catastrophes naturelles, je sauverai des vies, j'éviterai des dépenses inutiles, et je donnerai des conseils aux gouvernements pour se prémunir du temps. » (page 97).

 

En suivant la réflexion de Ted, différente de celle de sa sœur et des autres membres de la famille, le lecteur est plongé dans une autre façon de penser et il se sent proche de cet enfant autiste (empathie). Comme c'est Ted qui raconte, il y a une certaine naïveté et beaucoup de délicatesse mais Siobhan Dowd n'est jamais dans un récit simpliste. Cette histoire vaut surtout pour Ted – vraiment attachant – et la galerie de personnages qui l'entourent. Car il y a de l'humour, de la précision et une énigme à résoudre mais peu de suspense. Par contre, il y a deux fois une référence à Sherlock Holmes.

 

Une lecture dans les challenges God save the livre, Jeunesse & young adults # 3, Lire sous la contrainte (titre long), Littérature du Commonwealth, Petit Bac 2013 (catégorie Prénom), Premier roman et Voisins voisines.

 

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16 août 2013 5 16 /08 /août /2013 00:32

Jumelles est un roman de Saskia Sarginson paru aux éditions Marabout dans la collection Marabooks en juillet 2013 (384 pages, 19,90 €, ISBN 978-2-501-08169-6). The twins (2013) est traduit de l'anglais par Jérémy Oriol.

 

Je remercie Pauline et les éditions Marabout pour ce roman qui m'a enchantée.

 

Saskia Sarginson … Rien trouvé alors voici ce qu'en dit l'éditeur : « Saskia Sarginson a grandi dans le Suffolk. Diplômée de littérature anglaise à l'université de Cambridge, elle a également un diplôme de mode et design. Elle a travaillé pour la presse magazine, la radio et l'édition, mais se consacre désormais totalement à l'écriture. Elle a quatre enfants – dont des jumelles – et vit à Londres. »

 

Isolte (Issy) et Viola sont nées en 1960. Leur mère, Rose Love, une hippie, a vécu dans une communauté au Pays de Galles et les jumelles ne savent pas qui est leur père. Mais elles savent que leur mère l'a rencontré durant son voyage aux États-Unis, lors d'un festival en Californie, alors elles pensent que c'est Jim Morrison. Rose leur dit que non, mais après la mort du chanteur, elle décide de quitter la communauté et de vivre avec ses filles dans le Suffolk, près d'une forêt. Là, Issy et Viola rencontrent deux jumeaux, Michael et John Catchpole, qui deviennent leurs amis. Ils sont inséparables mais évidemment la vie va les séparer.

1984. Alors qu'Isolte devient rédactrice de mode et gagne bien sa vie, Viola vit dans un squat à Brixton avec des inadaptés et se croit elle aussi inadaptée. « Elles avaient vingt-quatre ans maintenant. Un âge où on était sensé construire sa vie, penser à l'avenir. Et Viola, elle, avait le doigt posé sur le bouton autodestruction. » (page 88).

Mars 1987. Issy, apparemment heureuse, fréquente depuis un an Ben, un photographe de mode. Viola est hospitalisée pour la troisième fois. « L'hôpital est un autre monde. Le temps y est différent, les heures se traînent lentement dans un espace sans climat. » (page 20). L'anorexie de Viola, qui ne supporte pas Londres, a commencé chez leur tante Hettie qui les a recueillies. « Bien sûr, Isolte sait pourquoi elle le fait : elle fuit leur passé, se soustrait à la culpabilité, aux souvenirs. Viola cherche à s'effacer, petit à petit. Elle n'aura atteint son but que lorsqu'elle aura disparu tout à fait. » (page 40).

1972. Rose s'occupe bien de ses filles mais elle boit beaucoup. Au milieu de la nuit, elle va à la mer et s'enfonce dans l'eau. « Elle s'est noyée dans la mer. Une nuit. Elle était soûle, mais ce n'était pas un accident. On a retrouvé des cailloux dans ses poches. » (page 59).

 

Je ne vais pas en dire plus dans ce résumé pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture et de la découverte. La plus malheureuse des deux jumelles n'est peut-être pas celle que l'on pense. Chacune affronte la vie à sa façon. Et ce roman, avec ses flash backs, est vraiment bien construit. Petit à petit le lecteur découvre ce qui s'est passé et comment Isolte et Viola en sont arrivées là. En effet, les souvenirs et la vie d'Isolte alternent avec ceux de Viola : elles ont vécu les mêmes événements mais, même en étant jumelles et si proches l'une de l'autre, elles ne perçoivent pas et ne ressentent pas les choses de la même façon, du coup elles prennent chacune un chemin différent qui les éloigne de plus en plus.

 

Quelques extraits

« Le magazine, c'était plus que son lieu de travail : c'était son identité, sa maison. Cela fait cinq ans qu'elle y est. » (page 102). « Voilà comment on récompense la loyauté, se dit-elle. En fin de compte, elle n'était rien d'autre qu'un rouage de la machine. » (page 103).

« Londres empeste les corps et les gaz d'échappement, les produits chimiques et la pourriture. » (page 123).

« Vous savez, dit-elle en élevant la voix comme si elle s'adressait à toute une foule et pas simplement à nous, c'est nous qui décidons de notre façon de vivre, c'est notre droit : rien ne doit nous faire craindre d'être libres. Jamais. » (page 249).

« La mer avale les choses, se dit-elle, puis la mer les rend. » (page 303).

 

À travers ce roman – un premier roman étonnant et intense ! – l'auteur aborde avec sensibilité l'enfance, la gémellité, l'absence du père, le traumatisme (tuer le chevreau d'une de leurs deux chèvres pour le manger), l'arrivée d'un homme (dans la vie de leur mère), la disparition d'une fillette, le suicide de la mère, l'abandon de leur chez-soi, la séparation d'avec leurs amis, l'arrivée dans une grande ville polluée chez une quasi-inconnue, la culpabilité, le déni, l'adolescence et l'anorexie, l'éloignement entre jumeaux, le monde impitoyable du travail, l'amour, bref la complexité de la vie. De plus, l'auteur connaît bien sa région et décrit admirablement bien le Suffolk, ce qui ne gâche rien au plaisir de lecture.

 

Un coup de cœur pour moi que ce roman (j'en ai eu peu depuis le début de l'année) ; je l'ai lu en deux fois et je l'ai terminé dans la nuit car je ne pouvais pas m'arrêter ! Les personnages étaient tellement présents que j'avais l'impression qu'ils étaient là, que je les connaissais et que je faisais partie de l'histoire ! Je vais suivre Saskia Sarginson avec attention.

 

Une lecture pour le Cercle de lecture de Tête de Litote (plus de 350 pages) et les challenges God save the livre, Premier roman et Voisins voisines.

 

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15 août 2013 4 15 /08 /août /2013 03:58

Grandville mon amour est une bande dessinée de Bryan Talbot parue aux éditions Milady en mai 2011 (122 pages, 17 €, ISBN 978-2-8112-0531-7). Grandville mon amour (2010) est traduit de l'anglais par Philippe Touboul.

 

Bryan Talbot est né le 24 février 1952 à Wigan dans le Lancashire (nord-ouest de l'Angleterre). Il est écrivain et dessinateur de bandes dessinées. Ses premières illustrations sont parues en 1969 dans Mallorn (le magazine de la Tolkien Society). Il a reçu plusieurs prix (Eagle Awards, Haxtur Award). Plus d'infos sur http://www.bryan-talbot.com/.

 

Un matin, de bonne heure, un prisonnier conduit à la guillotine s'échappe et tue les gardes et le directeur de la prison.

Depuis le meurtre de Sarah, l'inspecteur Archibald LeBrock, qui n'a pas pu la protéger, se laisse aller. Son assistant, Roderick Ratzi vient lui apprendre une mauvaise nouvelle : Edouard Mastock surnommé L'Enragé s'est échappé.

Mais ne supportant pas d'être mis à pied pour insubordination par le brigadier Bélier, LeBrock quitte Scotland Yard en donnant sa démission.

Il va continuer l'enquête seul ! En fait Ratzi le soutient et le suit à Grandville en France.

 

Ce monde n'est pas tout à fait le nôtre car cette bande dessinée est une uchronie : « il y a deux cents ans, l'Angleterre a perdu la guerre contre Napoléon, comme le reste de l'Europe, elle a été envahie par la France et les membres de la famille royale ont été guillotinés. Il y a vingt-trois ans, l'Empire français lui a, à contrecœur, accordé son indépendance à la suite d'une longue campagne de désobéissance civile et d'attentats anarchistes » (page 9). Ainsi Grandville est le nouveau nom de Paris.

L'originalité de Grandville mon amour, en plus d'être une uchronie, est que les personnages sont des animaux. Par exemple, L'Enragé est un rat et LeBrock un chien. Cette bande dessinée est un hommage à J.J. Grandville, un caricaturiste français du XIXe siècle et à Albert Robida, un célèbre illustrateur de science-fiction.

En fin de volume, le travail de Bryan Talbot est expliqué.

J'apprends que Grandville (2009) précède Grandville mon amour. Cette bande dessinée est parue aux éditions Milady en février 2010. Le tome 3, Grandville Bête Noire (2012), n'est pas encore paru en français.

 

Une lecture pour les challenges Animaux du monde et Petit Bac 2013 (catégorie Sentiment).

 

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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 23:37

Lily et la magie défendue est un roman de Holly Webb paru aux éditions Flammarion en juin 2013 (300 pages, 13 €, ISBN 978-2-0812-9974-0). Lily Book 1 (2011) est traduit de l'anglais par Faustina Fiore.

 

Je remercie Brigitte et les éditions Flammarion pour ce premier tome de la nouvelle série de Holly Webb car j'ai beaucoup aimé la série Rose.

 

Holly Webb est une romancière jeunesse anglaise. Plus d'infos sur son site officiel, http://www.holly-webb.com/.

 

Les parents de Lily (10 ans) sont magiciens. Sa sœur aînée, Georgiana surnommée Georgie (12 ans), a hérité de ce don mais pas Lily.

Lily, Georgie et leur mère vivent reléguées au manoir de Merrythought sur une île au large de l'Angleterre. Leur père, Peyton Powers, est emprisonné sur le continent depuis dix ans.

Mais leur mère se fiche que la magie ait été interdite par la reine en 1865 et elle forme Georgie comme une élue qui est « sensée devenir très puissante » (page 18).

Du coup Lily est délaissée mais un jour elle se rend compte que ses dessins « prennent vie ». Par exemple, Lily a dessiné le carlin qui pose dans les bras de la grand-tante Arabel depuis soixante ans, eh bien le carlin a disparu du tableau et est devenu une vraie petite chienne qui parle et qui s'appelle Henrietta. « C'était un nom original, un peu pompeux, mais qui convenait parfaitement à l'étrange petite créature. » (page 48).

Lily et Georgie ont l'impression d'être en danger : Georgie ne progresse pas ce qui rend leur mère folle de rage et Lily préfère qu'elle ne sache pas qu'elle développe enfin des pouvoirs de magie. Une nuit, Peter, le seul enfant qui habite l'île, les aide à partir en barque. Ainsi, Lily, Georgie et Henrietta fuient et se réfugient à Londres. « C'est étrange d'être ailleurs, n'est-ce pas ? » (page 135).

Elles vont trouver refuge dans un théâtre où le propriétaire, Daniel, fait des tours de magie : « puisque c'est interdit, c'est fascinant, vous comprenez. » (page 210).

Il leur parle de ce qui s'est passé il y a dix ans. « Tout le monde ne croit pas que la magie devrait être interdite. Toute une race mise hors la loi à cause d'un seul criminel ? Ce n'est pas très juste. […] Les magiciens étaient riches, et assez impopulaires, même après avoir repoussé l'invasion talésienne. Se débarrasser d'eux était une manœuvre intelligente de la part de la reine Sophia – ou de la personne qui la conseillait. » (page 211).

Mais, l'étrange Marten, âme damnée de leur mère, poursuit les fillettes.

 

L'action se déroule en 1890 et cette série, prévue en 4 tomes, est annoncée comme la suite de la série Rose. Encore une fois, Holly Webb utilise l'enfance et la magie dans une Angleterre un peu différente de celle de l'Histoire réelle. Et ça fonctionne bien ! Je dirais même que cette série fantastique est encore mieux que Rose car les relations entre les deux sœurs (et avec leur mère) sont très intéressantes et l'intensité dramatique est encore plus forte. Bref, j'ai été emballée par Lily, Georgiana et Henrietta, et je compte bien lire la suite !

 

Une lecture pour les challenges Animaux du monde (pour Henrietta, le carlin), British mysteries, Des livres et des îles, God save the livre, Jeunesse & young adults # 2 et Voisins voisines 2013.

 

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 04:20

La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi... est un roman de Rachel Joyce paru aux éditions XO en septembre 2012 (364 pages, 19,90 €, ISBN 978-2-84563-030-4). The unlikely pilgrimage of Harold Fry (2012) est traduit de l'anglais par Marie-France Girod.

 

Rachel Joyce est scénariste pour la radio, le théâtre et la télévision, et comédienne. Elle vit avec sa famille dans une ferme du Gloucestershire. La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi... est son premier roman. Plus d'infos sur http://www.racheljoycebooks.com/.

 

Harold et Maureen Fry vivent dans une petite maison à Kingsbridge dans le South Devon. Après plus 40 ans de mariage, leur couple n'est plus ce qu'il était et la communication ne se fait plus très bien mais leur fils unique, David, fait leur fierté car il est sorti diplômé de l'université de Cambridge.

Harold, à 65 ans, est retraité depuis six mois et il n'a guère d'occupation, à part tondre son gazon et discuter avec le voisin, Rex, qui est veuf depuis peu.

Un mardi matin, au petit-déjeuner, Harold reçoit une enveloppe rose (postée de Berwick-upon-Tweed) qui contient une lettre de Queenie Hennessy, une ancienne collègue de travail (et amie car elle l'a tirée du pétrin et il ne l'a pas remerciée) qu'il n'a pas vue depuis 20 ans.

« C'est... le cancer. Queenie écrit pour dire adieu. » (page 13).

Harold va répondre mais « Que pouvait-on dire à une femme en train de mourir d'un cancer ? […] Il fit une boulette avec la feuille de papier et en prit une autre. Il n'avait jamais été doué pour exprimer ses sentiments. » (page 15).

Enfin, à passé 11 heures, il annonce à Maureen qu'il va mettre la lettre à la boîte, au bout de la rue. Mais « c'est une belle journée » (page 19) alors pourquoi ne pas marcher encore un peu jusqu'à la boîte aux lettres suivante puis jusqu'au bureau de poste de Fore Street ?

Pourtant « il passa devant le bureau de poste sans s'arrêter. » (page 21) : voilà comment se termine le premier chapitre. Vous devinez la suite ? Harold va continuer à marcher pourtant il n'est ni habitué ni équipé : il a ses chaussures de bateau et n'a pris ni son téléphone ni quoi que ce soit d'utile ou d'indispensable lorsqu'on part marcher ! Et il décide de marcher jusqu'à Berwick à plus de 1 000 km de chez lui pour guérir Queenie !

Ainsi Harold va passer devant plusieurs boîtes aux lettres en gardant l'enveloppe dans sa poche, il va sortir de la ville, traverser la campagne en songeant « à tout ce qu'il avait laissé passer au cours de son existence. » (page 27-28). Une vie tranquille sans problème, le même emploi de représentant pendant 45 ans dans une brasserie... Et là, « l'Angleterre s'ouvrait sous ses pieds, et cette sensation de liberté, de progression dans l'inconnu, était si exaltante qu'elle lui arracha un sourire. […] Harold se sentit plein d'humilité. » (page 54).

 

Chaque jour, en marchant, les souvenirs vont affluer, les bons et les mauvais, des moments qu'il avait complètement oubliés, des moments où il a été malheureux (sa mère est partie en Nouvelle-Zélande lorsqu'il avait 13 ans et il a été élevé par son père et des tantes), des moments où il a été courageux et d'autres où il a été lâche... Et à chaque fois, il se demandait pourquoi tel souvenir lui revenait et « il n'imaginait pas que marcher pouvait être douloureux à ce point. » (page 98).

Alors qu'il a toujours peu parlé avec son épouse (qui fulmine dans son coin), il lui téléphone presque tous les soirs et se confie aux inconnus qu'il rencontre ou il les écoute et il se rend compte que « une vie sans amour n'était pas une vie. » (page 172).

Harold va s'ouvrir au monde et aux autres : certains vont l'aider, le soigner, lui redonner courage et d'autres le tromper. « Harold ne pouvait plus croiser un inconnu sans reconnaître que tous étaient pareils et que chacun était unique ; et que c'était cela le dilemme de la condition humaine.

Au bout de trois semaines de marche, un journal local publie un article et une photo d'Harold puis la nouvelle devient nationale. J'ai moins aimé ces moments où Harold chemine avec les « disciples » qui se sont joints de force à lui pour marcher car ils dénaturent son voyage, ils font ça pour s'amuser ou pour la gloire, et j'ai été soulagée lorsque Harold se sépare d'eux (avec Le Chien) pour enfin arriver seul au Centre de soins palliatifs St. Bernardine.

 

Quel livre ! Quel périple ! Quel pèlerinage devrais-je dire d'après le titre original ! Plus de 1 000 km (627 miles) intégralement à pieds en 87 jours pour rejoindre Berwick-upon-Tweed au nord-est de l'Angleterre depuis Kingsbridge au sud-ouest de l'Angleterre ! (il y a heureusement une carte en début de livre sur laquelle le lecteur peut suivre le trajet). Un très beau moment de lecture avec de la vie, de l'émotion, de la pudeur, des villes, des paysages, des rencontres et des surprises, bonnes ou mauvaises ! J'ai eu quelques craintes que le récit soit répétitif mais pas du tout, il est tout en sensibilité et les personnes que Harold rencontre sont toutes différentes, elles lui apportent chacune quelque chose ; le paysage aussi change et j'aime bien Le Chien qui le suit et qui court après des pierres.

La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi... est la transformation de Harold mais aussi de Maureen et sûrement un peu du lecteur.

Un premier roman qui m'a emballée, réjouie, conquise, bouleversée.

C'est à ce jour le dernier roman de la rentrée littéraire d'automne 2012 que j'ai lu et je ne regrette pas de lui avoir donner sa chance !

Il paraît que Rachel Joyce écrit son deuxième roman : j'ai hâte de le lire.

 

Une lecture pour le Cercle de lecture de Tête de Litote (plus de 350 pages) et pour les challenges 1 % de la rentrée littéraire 2012 (qui se termine aujourd'hui !), God save the livre, Petit Bac 2013 (catégorie Prénom), Premier roman et Voisins voisines 2013. Je le mets aussi dans Lire sous la contrainte car la contrainte de l'été est « mot étranger » et fry est un mot anglais signifiant frire, poêler.

 

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