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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 19:45

Mariés ! est un recueil de récits et nouvelles d'August Strindberg paru aux éditions Actes Sud en 1986. Je l'ai lu en Babel paru en novembre 2006 (444 pages, 9,50 €, ISBN 978-2-7427-6443-3). Giftas I et Giftas II sont parus respectivement à Stockholm en 1884 et 1886. Ils sont traduits du suédois par Pierre Morizet et Eva Ahlstedt.

 

August Strindberg est né le 22 janvier 1849 à Stockholm (Suède). Marié trois fois et divorcé trois fois, il a eu deux filles et un fils de son premier mariage, et une fille de son deuxième mariage. Écrivain, dramaturge (un des pères du théâtre moderne) et peintre, il a traversé plusieurs courants : d'abord naturalisme, puis symbolisme, il est parmi les pionniers de l'expressionnisme en Europe, et enfin mysticisme. Il est décédé le 14 mai 1912 à Stockholm.

 

La récompense de la vertu

À Norrtullsgatan. Au moment où Wennerström, un professeur de botanique à l'Académie des Sciences découvre une nouvelle fleur, son épouse « qui n'avait reçu aucune éducation » meurt à même pas quarante ans, le laissant seul avec des enfants qu'il n'a pas appris à connaître. « Le soir, quand sa femme fut morte, il éclata en sanglots ; […] Mais ces émotions furent de courte durée. » (page 35). « Le père se replongea dans ses herbiers […]. » (page 36).

Amour et céréales

Ludvig, notaire, veut épouser Louise, la fille d'un commandant mais celui-ci pense que le jeune homme ne gagne pas assez. « Nigaud ! Tu es un grand nigaud ! Mais on dit que tu es un homme en qui on peut avoir confiance, et pour cette raison je te permets de te fiancer à ma fille ; […] Le prix du blé est en hausse ! » (page 72). Il faut dire que Louise est habituée à ne manquer de rien voire même à mener la grande vie.

Pour être marié

Adolphe est un jeune violoniste de l'orchestre royal. Il épouse Elin, l'aînée de l'horloger. Le couple ne roule pas sur l'or mais pourrait vivre bien si la famille d'Elin (des parents, cinq sœurs et trois frères quand même !) n'abusait pas de l'hospitalité d'Adolphe. « Sa maison était devenue un enfer ; […]. » (page 93).

Il le faut

Alber Blom, un instituteur déçu par la vie, se marie enfin « mais comment les gens pouvaient mariés, alors qu'ils pouvaient à peine vivre en célibataires, c'était un mystère. » (page 117).

Compensation

Un brillant étudiant, considéré comme un génie, doit abandonner ses études car il est sans le sou. Il décide de fréquenter les salons et la haute société afin d'épouser une femme riche. Il épouse finalement une jeune fille noble mais le mariage ne le rend pas heureux.

Malchance

Son vieil oncle l'avait pourtant prévenu : il faut bien choisir sa fiancée et apprendre à la connaître avant de l'épouser et de passer toute sa vie avec elle. Mais Ernst et la « femme de sa vie » ne se connaissaient pas vraiment (pas du tout !) avant de se marier...

Dissensions

Un jeune baron désabusé rencontre à un bal une jeune fille qui pense comme lui. Il se fiancent mais ils ne s'aiment pas puisque aucun des deux ne croit à l'amour. Le mari change du tout au tout après avoir travaillé aux Finances de l'État et avoir rencontré une cousine.

Sélection contre-nature ou l'origine de la race

Un baron veut absolument que son épouse allaite leur fils car il juge contre-nature de traire une paysanne ou une vache pour nourrir son enfant mais le nourrisson maigrit car la mère n'a pas de lait. « Il n'y a pas d'autre remède que de prendre une nourrice, déclara le docteur. » (page 156).

Tentative de réforme

À Paris, Lisen qui fabrique des fleurs rencontre un artiste peintre. Comme ils ont les mêmes idées sur la vie, ils se marient mais ont chacun une chambre et ne veulent pas d'enfant. Où va leur couple ?

Cas de force majeure

Anna, une jeune comptable du bureau des bagages du chemin de fer épouse un inspecteur des eaux et forêts (surnommé le chasseur vert). Tout va bien jusqu'au jour où l'épouse voit ses horaires changer et doit travailler plus tard le soir. De plus, elle doit aller à une réunion et un repas avec ses collègues qui sont tous des hommes. Le mari, ouvert d'esprit, prêchant l'égalité homme-femme et l'émancipation change radicalement. « Quelle horreur, il était jaloux, quel affront ! Quelle offense, quel manque de confiance ! Que pensait-il d'elle ? » (page 167).

Une maison de poupée

Marié depuis six ans, un couple prend plaisir aux séparations dues au fait que l'époux est capitaine de marine. Mais les lettres qu'envoie Gurli à Vilhelm ne le satisfont plus : elle y parle de son amie, Ottilia Sandegren, et de philosophie... « Platon ! Platon ! Au diable Platon ! Eh oui, quand on est en mer pendant six mois, voilà Platon qui s'amène ! » (page 185). Elle lui envoie aussi un livre, Maison de poupée (Henrik Ibsen) auquel il ne comprend rien. Les relations entre eux se dégradent.

L'oiseau Phénix

Le jeune homme est tombé amoureux de cette adolescente blonde de quatorze ans mais il est parti étudier à l'École des Mines et dix ans après, il épouse la jeune femme malgré les changements et la maladie. « […] il l'aimait malgré tout. Son amour n'était plus aussi fougueux qu'autrefois, mais il était solide et calme […]. » (page 198). Elle lui donna deux fils et enfin, une fille : elle était « la joie du père » mais elle mourut de la diphtérie et il ne s'en remit pas.

 

En fait, j'ai lu la première partie : douze histoires de mariage avec interview et préface, ce qui correspond, je pense, à Giftas I, recueil paru en 1884. Je ne sais pas si je lirai la deuxième partie, Giftas II donc, recueil paru en 1886. Déjà, c'est écrit tout petit (j'ai vraiment du mal...) et puis, passée la découverte, toujours intéressante, je trouve ces nouvelles un peu répétitives... Je crois qu'en lisant August Strindberg, tout le monde va comprendre que le mariage, qu'il soit d'amour ou arrangé, est une horreur, que l'époux ou l'épouse ou la belle-famille sont tout simplement invivables, que c'est encore pire s'il y a un (ou des) enfant(s) et qu'il vaut mieux rester célibataires ! Car, après l'amour et l'euphorie du mariage, les couples découvrent vite les problèmes liés à la routine, aux finances, à la venue de l'enfant (désiré ou pas) et s'engluent dans l'incompréhension, le manque de confiance, la défiance et parfois la haine. Désabusé par ses unions ratées, névrosé, impécunieux, l'auteur dénonce les mensonges et l'hypocrisie du mariage et des relations entre hommes et femmes. On comprend mieux lorsqu'on remet ces récits dans le contexte de l'époque, la fin du XIXe siècle : urbanisation, industrialisation, divorces, prostitution... Mais, en fait, rien n'a changé car ce sont les défauts du genre humain que montre Strindberg, et l'incompatibilité entre les uns et les autres, en s'inspirant de son expérience et de ce qu'il observe, mais il n'a pas la sensibilité et le panache panache de Maupassant ou de Tchekhov...

Si Strindberg et son œuvre vous intéressent, vous pouvez visiter le site de la Société August Strindberg, en suédois et en anglais mais vous trouverez Strindberg d'année en année en français.

 

Une lecture que j'ai faite lors des marathons de lecture suédois (week-end des 18 et 19 janvier et week-end des 22 et 23 février) pour Un hiver en Suède et que je mets aussi dans les challenges...

ABC critiques 2013-2014 (lettre S), Bookineurs en couleurs (couverture noire, bon pas complètement, hein, mais beaucoup de noir quand même !), Tour du monde en 8 ans (Suède), Un classique par mois et XIXe siècle.

 

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 17:04

Samedi dernier, que vois-je sur le blog de MissBouquinaix ? Le challenge XIXe siècle créé par Fanny et Kheira du blog Netherfield Park. Ni une ni deux, je consulte (non, pas un docteur !) pour m'inscrire à ce énième challenge (je ne suis définitivement pas raisonnable !). Mais il ne dure qu'un an et je trouve que c'est court pour un challenge de ce genre...

 

Fanny et Kheira nous disent que « le XIXe siècle est une véritable période de mutations et de révolutions qu'elles soient industrielles, sociales ou encore culturelles » et que l'objectif de ce challenge est « de lire des livres écrits au XIXe siècle ou postérieurs mais s'inspirant de cette période. Les films, séries, comptes-rendus d'exposition (etc.) sont aussi acceptés ». Le challenge dure jusqu'au 14 septembre 2014 mais « pourra être reconduit si l'enthousiasme est au rendez-vous » : tant mieux !

 

Toutes les infos, bibliographie & filmographie, logos et inscription chez Fanny et Kheira.

 

Suite à un changement de blog, le challenge a déménagé ici.

 

 

Mes articles pour ce challenge

1. La tiare de Néfertiti (Penelope Green 4), de Béatrice Bottet (France) CoeurPetit

2. Le signe des quatre (Sherlock Holmes 9), d'André-Paul Duchâteau et Bruno Di Sano (Belgique)

3. Le rat géant du Sumatra (Sherlock Holmes 6), d'André-Paul Duchâteau et Bruno Di Sano (Belgique)

443 rue du Vieux-Cimetière - 1 : Trépassez votre chemin, de Kate et M. Sarah Klise se déroule à notre époque mais dans un manoir victorien construit en 1874 et hanté par sa propriétaire d'origine (États-Unis)

5. 43 rue du Vieux-Cimetière – 2 : Il faudra me passer sur le corps, de Kate et M. Sarah Klise (États-Unis)

6. 43 rue du Vieux-Cimetière – 3 : Jusqu'à ce que la morsure nous sépare, de Kate et M. Sarah Klise (États-Unis)

7. Mariés, d'August Strindberg (Suède)

8. Code 1879, de Dan Waddel (Angleterre)

...

9. Maisie Hitchins : l'affaire des pièces volées, de Holly Webb (Angleterre)

10. Le chant des esprits, de Sarah Lark (Nouvelle-Zélande)

11. Le château des étoiles - 1: 1869 la conquête de l'espace, d'Alex Alice (France)

12. Le chat qui ne mangeait pas de souris, de Carmen Agra Deedy et Randall Wright (États-Unis)

...

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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 04:47

Le singe est une nouvelle d'Alphonse Daudet parue le 12 août 1872 dans L'Événement (quotidien créé par par deux journalistes, Auguste Dumont et Edmond Magnier, et publié jusqu'en 1966).

 

Alphonse Daudet est né à Nîmes (Gard) le 13 mai 1840. Il est auteur de romans, de nouvelles, de contes et de théâtre. Il est mort le 16 décembre 1897 à Paris. J'ai déjà présenté Tartarin de Tarascon.

 

Un samedi soir, la femme de Valentin, surnommée « le singe » par les autres ouvriers, cherche son mari pour éviter qu'il ne dilapide sa paye. Mais « C'est trop tard. La paye est finie... Comment va-t-elle faire maintenant ? Où le trouver pour lui arracher sa semaine, l'empêcher de la boire ?... On a tant besoin d'argent à la maison ! »

Dans les bars et les cabarets, « tous ces misérables oublient qu'il n'y a pas de feu au logis, et que les femmes et les enfants ont froid. »

Et la femme continue de chercher... « Cherche, cherche, pauvre singe !... Elle va d'un cabaret à l'autre, se penche, essuie un coin de vitre avec son châle, regarde, puis repart, toujours inquiète, fiévreuse. »

 

Elle était jolie, cette femme lors de leur rencontre, mais la misère, les soucis, les maladies et les enfants l'ont transformée. Elle n'a pas les moyens de s'arranger et elle doit en plus lutter contre la méchanceté des autres : n'ont-ils pas une femme et des enfants eux aussi ? Mais ils s'en moquent, ils préfèrent les oublier en buvant leur paye et en s'enivrant dans les bouges que l'auteur décrits très bien. Son Valentin est-il devenu comme ça aussi ?

 

Pour Un classique par mois, je n'avais pas le temps de lire quelque chose de long et le mois touche à sa fin : j'ai donc lu une nouvelle (courte) d'Alphonse Daudet mais elle plonge bien le lecteur dans la vie et la misère de l'époque. Je mets aussi cette lecture dans Je lis des nouvelles et des novellas.

 

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 12:41

À l'occasion du 192e anniversaire de la naissance Charles Baudelaire (voir le beau doodle de Google), j'ai décidé de relire cet auteur pour le challenge Un classique par mois.

 

Baudelaire2013.jpg

Charles Baudelaire est né le 9 avril 1821 à Paris. Il est surtout célèbre pour ses poèmes mais il était aussi critique, essayiste et traducteur. Il est mort le 31 août 1867 à Paris.

 

LaFanfarlo.jpgPlutôt que de parler de poésie et de romantisme, j'ai choisi de lire La Fanfarlo, une nouvelle parue dans le Bulletin de la Société des Gens de Lettres en janvier 1847, en fait la seule nouvelle écrite par Baudelaire !

 

Samuel Cramer, fils d'un Allemand et d'une Chilienne, est connu sous le nom de plume Manuela de Monteverde car il écrivit quelques textes romantiques.

Voici sa description : il avait « le front pur et noble, les yeux brillants comme des gouttes de café, le nez taquin et railleur, les lèvres impudentes et sensuelles, le menton carré et despote, la chevelure prétentieusement raphaélesque. »

Bien qu'ambitieux, il était fainéant et ses œuvres étaient ratées... Mais il se prenait pour un génie.

Un jour, au jardin du Luxembourg, il revit une jeune femme qu'il avait aimée quelques années auparavant en province.

« Du haut de sa solitude, encombrée de paperasses, pavée de bouquins et peuplée de ses rêves, Samuel apercevait souvent, se promenant dans une allée du Luxembourg, une forme et une figure qu'il avait aimées en province, - à l'âge où l'on aime l'amour. »

La jeune femme est maintenant mariée... « Elle s'appelait Mme de Cosmelly, et demeurait dans une des rues les plus aristocratiques du faubourg Saint-Germain. »

Mais son époux, plus âgé qu'elle, la trompe avec « une danseuse aussi bête que belle », la Fanfarlo.

Samuel décide d'aider son ancien amour.

 

De la littérature (Walter Scott, Diderot...), de la poésie, de la galanterie, de la mélancolie, de la vanité masculine, de la naïveté féminine, des pas de danse, de la gastronomie et quelques malentendus, voilà ce qui caractérise ce récit de Baudelaire.

Samuel le dandy va être pris à son propre piège, et Samuel, c'est un peu Baudelaire !

Quant à la Fanfarlo, elle est probablement un avatar de Lola Montès qui défraya la chronique dans les années 1840.

La Fanfarlo est une nouvelle agréable à lire, non dénuée d'humour, mais ce n'est pas elle qui fit la renommée de Baudelaire !

 

Une lecture dans les challenges Cent pages, Je lis des nouvelles et des novellas et Un classique par mois.

DefiCentPages NouvellesChallenge2 ClassiqueMois4


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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 13:09

UnReve.jpgUn rêve est une nouvelle d'Ivan Tourgueniev écrite en 1876.

 

Ivan Sergueïevitch Tourgueniev Иван Сергеевич Тургенев naît le 28 octobre (9 novembre) 1818 à Orel (Russie) dans une famille noble et fortunée. Il a bien sûr des précepteurs russes et étrangers et devient polyglotte (russe, allemand, anglais, français, grec et latin). Il aime la nature, la chasse ; il écrit des poèmes dès l'enfance ; il comprend rapidement l'injustice entre les différentes classes sociales et développe des idées progressistes.  Il étudie les Lettres et la philosophie ; Nicolas Gogol est même son professeur d'histoire (en 1835 à l'université de Saint-Pétersbourg). Écrivain, dramaturge, éditeur (correspondance d'Alexandre Pouchkine après sa mort)  et traducteur (traduction de poèmes de Pouchkine), Tourgueniev vit à Moscou, Saint-Pétersbourg, Berlin, Londres et Paris. Il meurt d'ailleurs en France le 22 août (3 septembre) 1883 dans sa datcha de Bougival [site du Musée Tourgueniev]. Il rencontre de grands noms, ceux déjà cités ci-dessus, mais encore Alphonse Daudet, Gustave Flaubert, Edmond de Goncourt, Léon Tolstoï, Jules Verne, Émile Zola, entre autres, qu'il conseille parfois. Parmi les femmes de sa vie, deux Françaises : Pauline Garcia épouse Viardot (cantatrice et compositrice) et George Sand (femme de lettres) ; et Pélagie, sa fille, qu'il a eue en Russie avec une lingère et qu'il envoie chez Madame Viardot après la guerre de Crimée.

De Tourgueniev, j'ai déjà lu Mémoires d'un chasseur Записки охотника Zapiski okhotnika (recueil de 24 nouvelles réalistes parues entre 1847 et 1852 dans Le contemporain Современник Sovremennik) et Premier amour Первая любовь Pervaya lyubov' (nouvelle en partie autobiographique parue en 1860 en Russie et 1863 en France).

 

Un rêve Сон Son (1876) est paru dans le recueil Terres vierges Новь Nov en Russie (1877) et à la suite de Premier amour en France (édition du Chêne, 1946) puis dans des recueils de nouvelles fantastiques comme Fantastique, soixante récits de terreur (Roger Caillois, 1958), La Russie fantastique de Pouchkine à Platonov (Jean-Pierre Bours, 1975) et Histoires de cauchemars (Jacques Goimard et Roland Stragliati, 1977).


Le narrateur se souvient, il avait 17 ans, il vivait avec sa mère dans une petite ville maritime.
Il était orphelin de père et sa mère était encore jeune et belle quoique de santé fragile, mais est-ce que ça explique que parfois elle le repoussait ?

« Mes plaisirs préférés étaient la lecture, les promenades solitaires et la rêverie, surtout la rêverie ! » (page 5). Quel charmant jeune homme !

Un jour de juin, il est surpris de voir dans la rue un homme qui ressemble à un inconnu qu'il voit en rêve (et qu'il croit être son père qui ne serait donc pas mort).

Il va alors découvrir un terrible secret.

« Je marchais, la tête basse, vide d'idées et de sensations, replié sur moi-même. » (page 28).

 

HiverRusse1Cette nouvelle très descriptive, bien agréable à lire, a un petit côté fantastique, genre qui fait froid dans le dos, mais pas horrifique, plutôt étrange et dérangeant.

Comme la nature et l'amour, le rêve est très important chez Tourgueniev, surnommé « le poète du rêve » (voir Tourgueniev, poète du rêve, de son compatriote Alexeï Remizov 1877-1957).

 

Une lecture que je présente dans Un hiver en Russie, Je lis des nouvelles et des novellas, Un classique par mois, Fant'classique, Tour des genres en 365 jours (2e classique), Tour du monde en 8 ans (Russie) et Cent pages.

NouvellesChallenge1 ClassiqueMois1

FantClassique

TourGenres

TourMonde8ans DefiCentPages


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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 05:47

SaisonRimbaud.jpgUne saison en enfer  est un ouvrage rédigé par Arthur Rimbaud  entre avril et août 1873, et publié en Belgique en octobre de la même année. Ce livre  de 53 pages a une particularité : il est le seul que l'auteur ait publié lui-même. Mais, en colère contre ses amis parisiens qui l'ont rejeté, Rimbaud a brûlé plusieurs de ses exemplaires. Les cinq cents exemplaires de l'imprimeur ont été retrouvés en 1901 par Léon Losseau, un bibliophile : ils n'avaient pas été payés et étaient restés dans le magasin de l'imprimerie !

 

Arthur Rimbaud 1854-1891, poète et voyageur.


Pris de folie car il a failli mourir et condamné par le démon, l'auteur s'adresse à Satan : « […] je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damné ».

Arthur Rimbaud est en colère. Contre tout, la nation, la patrie, l'Église, ses contemporains que ce soient les fils de nobles familles ou ceux qui travaillent, « tous ignobles », la médecine, la philosophie, la science, le progrès... Il honnit le Christ, Dieu, l'Évangile, les Droits de l'Homme, tout ! C'est son « sang païen » qui prend le dessus, ou alors l'alcool et la drogue ? « Les hallucinations sont innombrables », dit-il.

Il quitte l'Europe, cet Occident fourvoyé et corrompu. Il vogue vers d'autres contrées qui lui donneront ce que le Christ ne lui donne pas : « noblesse et liberté ». Mais il sent bien qu'il est maudit et qu'il porte en lui tous les vices, « colère, luxure […], mensonge, paresse ».

Il soupire, se lamente, réclame l'amour divin ; il n'en peut plus des déceptions ; il aspire à la pureté et à la sagesse ; il expie ; il sait « tous les élans et les désastres » de la folie, de ses rages, de ses débauches mais... il sait aussi qu'il est faible et ne fait qu'entrevoir le bonheur et le salut sans pouvoir les toucher.

« Farce continuelle... […] La vie est la farce à mener par tous. »

Il est pris de délire et fait cet horrible constat : « Je me crois en enfer, donc j'y suis. »

 

Mais sa poésie, en vers libre ou en prose, est superbe !

« J'inventai la couleur des voyelles ! – A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert. »

« Mangez les cailloux qu'on brise,

Les vieilles pierres d'églises ;

Les galets des vieux déluges. »

« Elle est retrouvée !

Quoi ? – L'éternité.

C'est la mer mêlée

Au soleil. »

« Ô saisons, ô châteaux !

Quelle âme est sans défaut ? »

« L'automne déjà ! – Mais pourquoi regretter un éternel soleil […]. »

 

Quel tourment ! Quels tourments ! Rimbaud mérite bien son surnom de « poète maudit » ! Et il n'avait que 19 ans lors de la rédaction de cette saison en enfer !

En fait, lorsqu'il écrit ces courts textes mystiques, Arthur Rimbaud est en pleine séparation avec Paul Verlaine qui veut retourner vers son épouse. Verlaine tire d'ailleurs sur Rimbaud et ira en prison. Rimbaud a du mal à retrouver la raison.

La lecture est un peu déroutante, mais il y a un tel rythme qu'on ne peut que continuer, comme pris dans un maelstrom. Car il y a des métaphores, de l'âme, du tragique, un brin d'espoir (l'aurore dans L'adieu) et c'est vraiment très beau.

Alors pure dérision ou sincère repentance, ce n'est pas à nous, pauvres lecteurs, d'en juger.

Si vous cherchez Une saison en enfer sur Internet, vous trouverez plusieurs sites où le télécharger librement ou le lire en ligne.

 

J'ai choisi Une saison en enfer, d'Arthur Rimbaud pour le challenge Lire sous la contrainte car la contrainte de cette 3e session est : « saisons, mois ». Je mets aussi ce livre dans le défi Cent pages.

LireContrainte3 DefiCentPages ClubLN

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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 05:44

ContesSazanami.jpgDix petits contes à lire en compagnie est un recueil d'Iwaya Sazanami paru aux éditions MeMo en novembre 2010 (76 pages, 25 €, ISBN 978-2-35289-054-6). Nippon mukashi-banashi (1894-1896) est traduit du japonais par Marine Pénicaud avec la collaboration de Valérie Rouzeau.

 

Iwaya Sazanami 巌谷 小波 est le pseudonyme d'Iwaya Sueo né à Tokyo le 6 juin 1870 et décédé le 5 septembre 1933. À l'âge de 17 ans, il devient membre du Ken-yû-sha (les Amis de l'écritoire), un des premiers cercles de littérature moderne. Il est le précurseur de la littérature enfantine au Japon car il est le premier homme de lettres à écrire spécifiquement pour la jeunesse (après avoir écrit trois romans destinés aux adultes) dès 1891 avec Koganemaru. Il est l'éditeur d'un des tout premiers magazines destinés à la jeunesse, Shônen Sekai, entre 1895 et 1914, ainsi que de la version pour les filles, Shôjo Sekai, de 1906 à 1931, tous deux publiés par Hakubunkan. Il est aussi conteur, créateur de théâtre pour les enfants, journaliste, poète (haïku), éditeur et professeur (à l'Université de Berlin et à Waseda à Tokyo). En 1926, le roi du Danemark l'a fait Chevalier de l'Ordre de Dannebrog « pour sa contribution à la diffusion des contes occidentaux au Japon » (page 75).

 

Ilya Green est l'illustratrice de ce recueil. Elle est née en Provence en 1976, a grandi dans le Lubéron, a étudié les Lettres et les Beaux-Arts, et vit à Marseille. Plus d'infos sur http://www.ilya-green.com/ et http://ilya-green.blogspot.fr/.

 

Les fraises de décembre La mère ordonne à O-Yuki (Neige) d'aller chercher des fraises à sa petite sœur O-Hana (Fleur) mais c'est décembre et il y a trente centimètres de neige...

Le fantôme du cerf-volant Tarokichi (Tarô l'espiègle ou Tarô le fortuné) se met en colère car il n'arrive pas à faire voler le cerf-volant que sa mère lui a offert et, lorsque le papier se coince dans l'arbre, l'enfant lui lance des pierres et le déchire.

Le chien tambour Yukio (Neige) a un chien blanc, Shiro, et Sumizô (Charbon) a un chien noir, Kuro, mais les deux garçons ne s'entendent pas et leurs chiens non plus. Un jour Shiro et Kuro se battent, se poursuivent et Shiro disparaît. Au bout d'un mois, inconsolable, Yukio demande à sa mère un tambour.

Les poupées de papier et Takasago – Sazanami a une collection de poupées. Une nuit, il est réveillé par des voix : ce sont les poupées du couple impérial et le vieux couple Takasago qui se plaignent de leurs conditions !

Deux hirondelles et une carpe en papier – En mai, deux hirondelles sortent de leur nid et elles sont apeurées en voyant une énorme carpe flotter au vent la bouche ouverte. Lorsqu'elles se rendent compte que la carpe est un fanion en papier, elles se moquent d'elle.

La mouche et l'éventail – Les mouches sont des insectes pénibles et malsains ; heureusement il y a l'éventail pour les chasser. Mais un jour l'éventail se laisse berner par une mouche.

La lune, la pluie et le vent – La pluie et le vent, jalousant la lune que les humains admirent, s'allient contre elle mais les humains récupèrent leurs offrandes et ferment tous leurs volets.

Jirô-la-paresse – Jirô a dix ans et il est tellement paresseux qu'il dort tout le temps, ne se lave pas, ne va pas à l'école et ne se lève même pas pour manger ou célébrer le jour de l'an. Sa mère et son frère aîné inventent un moyen de le faire changer.

La sirène – Un jeune homme en âge de se marier n'a aucune prétendante. Lorsqu'il pêche une sirène, il est si ému qu'il préfère la remettre à l'eau. Peu de temps après, une jeune femme lui demande l'hospitalité et accepte de l'épouser à la condition de pouvoir prendre un bain d'eau salée chaque semaine sans qu'il ne vienne la déranger.

Drôle de pinceau ! Un peintre exceptionnellement doué mais pauvre peint un bonze qui, aussi pauvre que lui, le paye avec un pinceau. Un vieux pinceau, mais spécial car il rend réelles les choses dessinées.

 

Divinités, fantômes, transformations, êtres fantastiques... Voici dix contes japonais qui font réfléchir, rêver et qui représentent bien l'âme du Japon d'autant plus que les illustrations sont très belles. Je connaissais les deux derniers contes sous d'autres formes comme Le secret de la grue blanche à la place de la sirène et Duc Yi aime le dragon pour le peintre. Bien sûr, l'auteur a été influencé par les contes occidentaux et utilise parfois le célèbre « Il était une fois... ». Les chutes des histoires sont comme une morale ou plutôt le bon état d'esprit de ce qu'il faut être pour vivre bien et rendre heureux autour de soi. Certains contes sont plus drôles comme Jirô-la-paresse ou plus horribles comme Le chien tambour mais ils sont tous différents et donc bien agréables à lire.

 

SurPagesJaponOctJe suis in extremis pour honorer le challenge Sur les pages du Japon avec ce mois-ci le fantastique. Je place aussi cette lecture dans les challenges Dragon 2012, Cent pages, ABC critiques 2012-2013 (lettre S), Fant'classique, Jeunesse & young adults, Tour des genres en 365 jours (classique), Tour du monde en 8 ans (Japon) et Animaux du monde (chiens, hirondelles, mouches).

ChallengeDragonFeu DefiCentPages ABC2012-2013 FantClassique
Jeunesse2012-13 TourGenres TourMonde8ans ChallengeAnimaux

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 04:56

HardiHerisson.jpgHardi hérisson et autres poésies russes est un album illustré par  Delphine Chedru et paru aux éditions Albin Michel Jeunesse en septembre 2011 (40 pages, 9,50 €, ISBN 978-2-226-22196-4). Les textes sont traduits du russe par Henri Abril.

 

Voici la liste des auteurs et les titres de leurs poésies.

Daniil Kharms : Un tigre dans la rue ; La petite fille ; Hardi hérisson.

Roman Sef : Leçon de français.

Guenrikh Sapguir ; Deux moitiés ; L'ogre et la princesse (deux versions).

Oleg Grigoriev ; Les nuages ; Portrait ; L'orange ; Solidarité.

Korneï Tchoukovski : Deux devinettes ; Réponses ; Le téléphone ; La tartine.

Samuel Marchak : L'hurluberlu.

 

Chaque poème est sur une double page et a ses propres couleurs, sauf L'hurluberlu et Le téléphone qui sont sur quatre pages.

 

Il y a de l'humour, absurde parfois.

« Taisez-vous un peu

En français »

(in Leçon de français, page 4). Amusant, n'est-ce pas ?

 

Mes poésies préférées sont celles d'Oleg Grigoriev et de Korneï Tchoukovski. Du coup je vais voir si je peux trouver d'autres textes de ces auteurs. Oui ! (cliquez sur les images).

OlegGrigoriev Oleg Grigoriev est né le 6 décembre 1943 à Moscou et est mort le 30 avril 1992 à Saint-Pétersbourg. Il est considéré comme le poète de l'underground. Et on peut lire de ses poèmes dans l'Anthologie de la poésie russe pour enfants (Circé, 2006) et dans Et alors ? (recueil de douze textes, La joie de lire, 2010). Il est possible de voir de ses dessins ici et de lire de ses poèmes en russe ici.
KorneiTchoukovskiByRepin

Korneï Tchoukovski est né le 31 mars 1882 à Saint-Pétersbourg et est mort le 28 octobre 1969 à Moscou. Il fut professeur, journaliste, poète, traducteur et critique littéraire. Quelques-unes de ses œuvres ont été traduites en français : La peine de Philomène (1947), Les futuristes (1990), Le cafard (2002), Un courant d'air dans la bouche (2005). Il est possible de lire de ses poèmes en russe ici.


J'ai bien ri en lisant L'hurluberlu avec des choses comme « Chaubus de l'autoffeur » (page 29) : des contrepèteries faciles à repérer pour les enfants (bravo au traducteur !).

 

ChallengeAnimauxEn plus du hérisson, qui affronte un serpent, il y a de nombreux animaux dans ces poésies : un tigre, un brochet, des canards, des hochequeues, un ver de terre, des souris et des chats en pagaille ! Rien que dans Le téléphone, il y a des éléphants, des crocodiles, des lièvres, des ouistitis, des ours, des hérons, des grenouilles, un rossignol, un corbeau, des cochons, un phoque, un oursin, un cerf, des gazelles, un kangourou, un rhinocéros, un hippopotame. Vous comprendrez donc que je place ce recueil de poésies dans le challenge Animaux du monde !

 

Je mets aussi cette très agréable lecture dans les challenges Je lis aussi des albums – 2012, Cent pages, Le tour des genres en 365 jours (jeunesse, dommage qu'il n'y ait pas poésie) et Le tour du monde en 8 ans (Russie).

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 05:49

NouvellesWells.jpgLe trésor de M. Brisher (Mr. Brisher's treasure) est une nouvelle de H.G. Wells parue en 1899 dans Strand Magazine.

 

Herbert George Wells est né le 21 septembre 1866 à Bromley, dans le sud-est de Londres (Kent). Dès l'enfance, il aima beaucoup lire. Il fut auteur (romans, nouvelles), dessinateur (picshuas) et même créateur de jeux de guerre (genre ancêtre des wargames). Il est mort le 13 août 1946 à Londres.

 

Dans un débit de boisson, M. Brisher raconte au narrateur que par le passé, il a été fiancé à Jane, une jolie jeune femme de Colchester.

« Il demeura quelques minutes rêveur, se remémorant, comme nous le ferons tous tôt ou tard, les splendeurs évanouies de la jeunesse. ».

Le père de Jane, un honnête bourgeois, voulait que son futur gendre soit travailleur. Alors le jeune homme a proposé de construire un jardin de pierre pendant ses vacances. Mais il a trouvé un trésor en creusant dans le jardin.

 

MoisAnglais6Cette courte nouvelle (12 pages) est différente des autres récits de Wells que je connais : elle n'est pas futuriste mais humoristique ! Pas de science-fiction, pas de fantastique, juste une histoire, un souvenir qu'un vieil homme raconte de façon amusante à un inconnu après quelques boissons. En fait, Wells a aussi écrit des satires sociales et Le trésor de M. Brisher est une satire contre l'argent et le pouvoir de l'argent. Parce qu'une chose est sûre : M. Brisher a perdu un trésor !

 

Le Mois anglais continue !

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 22:49

InVinoVeritas.jpgIn vino veritas est un récit de Søren Kierkegaard paru aux éditions de L'Herne dans la collection Les carnets de L'Herne en avril 2011 (200 pages, 9,50 €, ISBN 9782851979407).

 

Je remercie Babelio car j'ai reçu ce livre dans le cadre de la 13e édition de Masse Critique.

 

Søren Kierkegaard était un écrivain danois né le 5 mai 1813 à Copenhague. Il était aussi théologien (protestant) et philosophe : philosophie postmoderne, basée sur l'expérience qui « influencera la philosophie existentialiste ».

Plus d'infos sur http://www.kierkegaard-kultur.dk/ en danois et en anglais.

 

L'auteur se souvient d'un banquet un soir de juillet dans une forêt près de Copenhague. Constantin Constantius avait envoyé des invitations avec ce mot d'ordre : In vino veritas « car si l'on avait bien la permission de parler, il était interdit de le faire sans être in vino, et on ne devait prêter l'oreille à aucune vérité si elle n'était dite in vino, le vin étant la défense de la vérité et la vérité celle du vin. » (page 40).

 

J'avais choisi ce livre parce qu'il a été écrit au XIXe siècle (en 1844 exactement) et que c'est un classique de la littérature danoise. Je voulais découvrir, me rendre compte, apprendre.

Mais j'ai été déçue par ce qui m'a semblé n'être que du blabla et choquée par la misogynie de l'auteur. Lisez donc : « Puisque manger et boire sont les éléments les plus importants d'une fête, la femme ne doit pas être présente ; car elle n'est pas capable de « tenir » et le serait-elle, qu'elle manquerait d'esthétique. » (page 37). Je me suis dit que c'était l'époque et l'éducation alors j'ai continué ma lecture mais... La femme ne serait « qu'à demi un être humain » alors que l'homme est « un être humain total » et dans l'amour l'homme et la femme « deviennent un et demi » (page 73). Je ne suis pas féministe mais là, c'est trop ! Soit je suis fatiguée et je n'ai pas bien compris ce philosophe, soit cette lecture n'est pas faite pour moi. Et je crois bien avoir un problème finalement avoir les auteurs danois car je n'avais déjà pas apprécié les Sept contes gothiques, de Karen Blixen...

Pourtant tout n'est pas négatif dans ce livre et j'ai aimé deux passages.

« Ce dont on se souvient n'est pas indifférent au souvenir, tandis que ce qu'on se rappelle l'est à la mémoire. » (page 16). J'ai bien aimé cette différence entre se souvenir et se rappeler, entre le souvenir et la mémoire. On utilise les mots comme synonymes et on oublie souvent les nuances : « La mémoire est spontanée, elle nous vient en aide spontanément, seul le souvenir est réfléchi. Pour cette raison, cet un art de se souvenir. […]. » (page 16).

« Qu'est-ce que l'on aime ? » (page 55). Le thème abordé sur l'amour et la relation entre hommes et femmes est classique mais intéressant : est-ce qu'on aime ce qui est digne ? Ce qui est bon ? Ce qui est beau ? L'amour est-il comique ? Ridicule ? Inexplicable ? Un danger ? Malheureusement, la discussion n'en est pas une : c'est un monologue d'un jeune homme – d'ailleurs inexpérimenté – et ça dérape moins de vingt pages plus loin sur les propos misogynes cités plus haut. Dommage.

 

Juste un détail : page 22, à la deuxième ligne, il y a un mot grec et pas de transcription, pas d'explication, pas de note ! J'aurais bien aimé comprendre...

Suis-je passée à côté d'un chef-d'œuvre ?

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